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L’apprentissage du chinois pour mieux comprendre la Chine

2021-02-03 15:18:00 Source:La Chine au présent Auteur:Tao Zihui
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法语词典

 

Le 20 octobre 2019, à Beijing, des participants au concours international « Pont vers le chinois » devant le Nid d’oiseau

 

Mes yeux ont été les témoins  
du miracle éclatant,  
Et mes oreilles ont entendu  
le temps qui s’envole ;  
J’ai rencontré un vieux Chinois,  
Qui parlait de plantation de thé,  
de kung-fu et de taiji ;  
J’ai rencontré un jeune Chinois  
et il parlait  
De lumières, de gratte-ciel  
et de haute technologie.

 

Dans ce poème qu’il a rédigé en chinois, Giovanni Stoppoloni, un lycéen de 15 ans, expose sa perception de la Chine : un pays ayant une culture ancienne mais accomplissant aussi des progrès impressionnants dans les sciences et technologies. Il étudie au Convitto Nazionale Vittorio Emanuele II à Rome, où se trouve la plus grande salle de classe Confucius d’Italie. L’apprentissage du chinois donne l’opportunité aux jeunes qui la fréquentent de comprendre la Chine réelle d’aujourd’hui.

 

Max Horne, un Américain de 19 ans étudiant à Harvard, qui avait participé au 11e concours international « Pont vers le chinois » en 2018, a confié que l’apprentissage du chinois avait été une révélation. « Je suis entré dans une classe de chinois il y a huit ans », a-t-il déclaré lors du Forum de planification du programme du « Pont vers le chinois » et des échanges entre les jeunes qui s’est tenu à Beijing le 17 décembre 2020. « D’une connaissance superficielle à une vraie compréhension de la Chine, l’apprentissage de la langue m’a permis d’en savoir plus sur la Chine moderne, en ne me limitant pas à la langue elle-même, à la Grande Muraille ou à la Route de la Soie. »

 

Le forum était organisé par le Centre pour la langue chinoise et la coopération (CLEC) avec des apprenants, des enseignants et des universitaires chinois pour discuter de l’avenir du « Pont vers le chinois ». Depuis son lancement en 2002, ce concours a attiré plus de 1,4 million de participants de plus de 150 pays.
 

 

Que signifie-t-il pour les jeunes ? Quel est l’intérêt d’apprendre le chinois ?

 

Jacob Jimmer, vainqueur italien de la 12e édition, a estimé que cela permettait de se défaire des préjugés. « Apprendre le chinois a changé ma perception de la Chine et m’a fait voir le monde sous un angle différent. Je peux dire à mes amis ce qui se passe dans la Chine d’aujourd’hui et élargir leurs horizons. »

 

« Les gens ont besoin de connaître l’image moderne de la Chine », a souligné un candidat soudanais, Heilong de son nom chinois. « Ils doivent savoir que la croissance de l’économie chinoise est la plus rapide et que c’est une puissance technologique en plus des quatre grandes inventions de l’antiquité [imprimerie, papier, poudre à canon et boussole]. Voilà ce que permet le “Pont vers le chinois” : en savoir davantage sur la Chine authentique. »

 

La méconnaissance de la Chine moderne est également frustrante pour les enseignants. Zhao Yezhu, directrice adjointe de l’Institut Confucius de l’Université Victoria à Wellington, en Nouvelle-Zélande, a affirmé que certains avaient une image stéréotypée de la Chine. « Il faut comprendre les cultures étrangères. Il en va de même pour l’apprentissage de l’anglais. Si nous ne sommes jamais allés dans les pays anglophones, notre compréhension de ces pays ne vient que des manuels et des enseignants », a-t-elle déclaré. « Mais quand vous avez la chance de vivre dans ces pays pendant un certain temps, vous avez un sentiment différent. » La solution est de mener davantage d’échanges interculturels. Les visites en Chine sont le meilleur moyen pour que les étudiants étrangers en apprennent davantage, a remarqué Mme Zhao.

 

Harford Michael Kenechukwu, un Nigérian étudiant à l’Université Nankai à Tianjin, s’est impliqué dans le documentaire China’s Poverty Alleviation Story, organisé par le Chinese Language Club en 2020. « J’ai vu la vraie vie, les coutumes locales des différents groupes ethniques en Chine et les changements induits par la réduction de la pauvreté… Je voudrais présenter les expériences de la Chine dans l’éradication de la pauvreté absolue dans mon pays et dans le monde. »
 

 

Former des talents polyvalents

 

Plus de 70 pays ont intégré le chinois dans leur programme national et plus de 4 000 universités étrangères proposent des cours de chinois. Environ 25 millions de personnes apprennent le chinois en dehors de la Chine, et près de 200 millions l’ont déjà appris.

 

Avec un nombre croissant de jeunes souhaitant apprendre cette langue, la formation des talents était un sujet brûlant lors de la Semaine internationale de l’enseignement du chinois 2020 à Beijing en décembre 2020. Selon les participants, l’enseignement du chinois et le « Pont vers le chinois » joueront un rôle plus important à l’avenir et l’enseignement interdisciplinaire du chinois est appelé à progresser.

 

« L’intérêt est la première étape pour former les talents », a expliqué Ying Ning, célèbre acteur chinois de dialogues comiques et conseiller du « Pont vers le chinois ». Grâce aux dialogues comiques, les étrangers s’intéressent au chinois et trouvent des points communs culturels. « L’humour est un pont étonnant qui relie les gens, a-t-il remarqué. Lorsque nous partageons des histoires amusantes avec des enfants de différents pays, nous leur ouvrons une fenêtre sur nos vies, nos cultures et nos valeurs. »

 

« La culture est l’idée centrale derrière l’enseignement international de la langue chinoise et du “Pont vers le chinois” », a noté Su Yingxia, directeur du Collège de formation intensive en chinois de l’Université des langues et cultures de Beijing (BLCU). « Après avoir visité la Chine et en avoir vu davantage, vous en découvrirez la gentillesse et les qualités. »

 

L’enseignement international de la langue chinoise aide les jeunes à mieux intégrer la mondialisation, le multiculturalisme et la communication interculturelle. Au lieu de ne s’intéresser qu’à la langue, il s’agit désormais de favoriser des capacités académiques complètes chez les jeunes par l’intermédiaire du chinois.

 

Federico Masini, directeur du Centre de langues de l’Université Sapienza de Rome, a remarqué lors d’un sous-forum qu’apprendre la culture chinoise et la comprendre peut améliorer la capacité des jeunes Italiens à communiquer avec la Chine. « C’est très important pour favoriser la prise de conscience mondiale des jeunes et leur vision multiculturelle. »

 

Le 18 décembre 2020, le CLEC et le Comité de l’enseignement professionnel du ministère de l’Éducation de Thaïlande ont signé un accord pour la création conjointe d’une école de langues et d’enseignement professionnel. Il s’agit d’une initiative de coopération approfondie entre les deux pays pour le développement intégré de l’enseignement du chinois et de la formation technique et professionnelle.
 

 

Les masques portés par les participants et les événements en ligne ont rappelé que la Semaine se déroulait pendant la pandémie de COVID-19. Le virus n’a néanmoins pas freiné l’entrain des étudiants du monde entier qui rivalisaient de talent en chinois, et les échanges entre la Chine et les autres pays ne se sont pas interrompus. Les restrictions sur les voyages ont fait naître une nouvelle tendance d’enseignement international de la langue chinoise en utilisant la technologie et l’intelligence artificielle.

 

« La pandémie a rendu difficile la tenue des cours en présentiel. Mais grâce à la technologie et aux ressources en ligne, ces difficultés ont accéléré l’innovation dans les méthodes d’enseignement », a remarqué Mme Zhao. Lors du Salon international du commerce des services de Chine (CIFTIS) 2020, le CLEC a ouvert quatre plateformes d’apprentissage en ligne : le service « sur le cloud » Chinese Plus, l’application Chinese Bridge Club, le projet Online Chinese Class et le projet Chinese Learning Test Center, qui fournissent une aide pédagogique aux institutions, aux enseignants et aux apprenants. « Dans la période post-pandémique, il y a une énorme demande pour l’apprentissage en ligne, ce qui est une opportunité importante pour le développement de l’enseignement international du chinois », a expliqué Wu Yinghui, professeur à l’Institut de recherche sur l’enseignement international de la langue chinoise de la BLCU.

 

La plateforme « sur le cloud » de Chinese Plus a mis à disposition plus de 210 MOOC (des formations en ligne) incluant des cours de chinois, des examens, des informations sur la culture chinoise et la Chine contemporaine, ainsi que la formation d’enseignants. Avec plus d’un millier de cours sous forme de mini-vidéos et 4 000 cours en streaming en direct, elle fournit des services à deux millions d’enseignants et d’étudiants dans plus de 200 pays.

 

*Tao Zihui est journaliste à Beijing Information.
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