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Les échanges économiques sino-allemands continuent malgré l’épidémie

2020-09-03 10:32:00 Source:La Chine au présent Auteur:VERENA MENZEL
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Le 30 mai 2020, un vol charter de Lufthansa arrive à Tianjin, ramenant environ 200 personnes (des chefs d’entreprise, des employés et leur famille) en Chine.
 
La propagation du COVID-19 a créé un dilemme entre le développement économique et la protection de la santé. Dans ce contexte, tous les pays recherchent un équilibre approprié et une « nouvelle normalité ». L’Allemagne et la Chine prouvent, par des actes concrets, que la coopération économique peut être maintenue même pendant cette période spéciale où la pandémie fait rage.

 

Aujourd’hui, on compte à peu près 5 000 entreprises allemandes en Chine, un nombre qui suffit à témoigner des relations économiques étroites entre les deux pays. Cependant, leurs échanges économiques sont sérieusement mis à l’épreuve en raison de la crise du COVID-19. Face à l’épidémie, les entreprises allemandes sont confrontées à la baisse des ventes, à laquelle s’ajoutent d’énormes difficultés causées par les restrictions d’entrée actuelles. « Nous avons fait quelques sondages rapides auprès de nos membres, respectivement en février, avril et juin. Il en ressort que les règlements liés au voyage, en particulier les restrictions d’entrée à l’échelon international, sont les plus gênants pour les entreprises allemandes », a indiqué Jens Hildebrandt, directeur exécutif de la Chambre de commerce allemande pour le Nord de la Chine.
La Chine accorde la priorité à la protection de la santé et de la sécurité du peuple. Afin d’éviter la propagation de l’épidémie, elle n’hésite pas à sacrifier la croissance économique. Compte tenu du nombre d’infections en hausse dans d’autres pays, la Chine a attaché une très haute importance à la prévention et au contrôle de l’épidémie aux frontières au cours des derniers mois, ce qui, selon M. Hildebrandt, a gravement affecté les entreprises allemandes en Chine. « Beaucoup d’employés d’entreprises allemandes sont obligés de rester en Allemagne, tandis que des experts chargés de résoudre des problèmes techniques ne peuvent pas entrer en Chine », a expliqué M. Hildebrandt.
 
Des vols affrétés

 

De nombreuses entreprises allemandes se sont tournées vers l’Association des chambres d’industrie et de commerce allemandes, qui représente les intérêts de 2 300 entreprises membres, et ont décidé de rapporter cette situation critique à l’ambassade d’Allemagne en Chine et au ministère chinois des Affaires étrangères. Au mois de mai, ce dernier a proposé d’ouvrir, par l’affrètement d’avions, une « voie rapide » pour permettre le retour en Chine des employés allemands et leurs familles, ainsi que pour faire venir en Chine le personnel technique dont les entreprises ont urgemment besoin. « Ces vols sont les premiers au monde à être affrétés », a fait remarquer Jens Hildebrandt. Lors de l’organisation de ce projet extraordinaire, l’Association des chambres d’industrie et de commerce allemandes a coopéré avec les départements chinois concernés, en recevant le soutien de l’ambassade d’Allemagne en Chine. Lufthansa a été invitée à effectuer cette mission de vols affrétés.

 

« L’atterrissage du premier avion affrété signifie que nous avons mené à bien une tâche sans précédent, s’est réjoui M. Hildebrandt. Le ministère chinois des Affaires étrangères nous a apporté un grand soutien depuis le début. Certes, les gouvernements locaux nourrissaient des doutes, car ils doivent assumer la responsabilité de la lutte antiépidémique locale et doivent prendre en compte les exigences de l’épidémiologie. »

 

Ces questions ont été résolues par l’élaboration conjointe d’un plan de sécurité à divers niveaux par la Chine et l’Allemagne. « Tous les passagers doivent passer un test d’amplification d’acide nucléique avant le décollage de l’avion, et un autre après l’arrivée à destination. Ensuite, les passagers entrants doivent être isolés pendant deux semaines. Ils sont soumis à un troisième test durant cette période. Il faut s’assurer que rien n’est laissé au hasard », a expliqué M. Hildebrandt.


 

Un plan détaillé

 

Pendant l’épidémie, les diverses mesures de quarantaine dans différents pays apportent une grande incertitude aux voyageurs, ce qui se manifeste principalement par le fait que les gens mis en quarantaine doivent passer cette période particulière dans un lieu d’isolement public et non chez eux. « Vous pouvez imaginer l’expérience que cela représente d’être mis en quarantaine et de ne pas être autorisé à quitter sa chambre d’hôtel pendant deux semaines. Il s’agit d’un fardeau psychologique pour les voyageurs. Si les conditions de services telles que l’hygiène et la nourriture ne sont pas satisfaisantes, ce fardeau s’aggravera », a souligné M. Hildebrandt. À ses yeux, la collaboration avec les gouvernements locaux, l’application des tests d’amplification d’acide nucléique et l’exécution de la mise en quarantaine sont des actions hautement difficiles à mener.

 

Grâce aux efforts concertés des deux parties, cinq avions affrétés ont atterri avec succès sur le territoire chinois de fin mai à fin juillet 2020, transportant plus de 1 000 passagers, dont la majorité sont des cadres supérieurs et employés des entreprises allemandes, avec leurs familles (ce qui inclut de nombreux enfants).

 

Andreas Krause, dont l’épouse est Chinoise, fait partie de ces passagers particuliers. Il aurait dû occuper, à partir du mois de mars, le poste de directeur de production dans la filiale à Nanjing de M.A.i Automation Technology, une entreprise allemande qui siège à Kronach (en Bavière, en Allemagne) et occupe une position de leader dans le secteur allemand de l’automatisation. Auparavant, Andreas Krause travaillait dans une entreprise allemande de fabrication de machines qui fournit du matériel à Guangzhou. Il vit en Chine depuis 15 ans et a obtenu une carte verte chinoise. Il projetait de retourner en Chine fin février, mais l’épidémie de COVID-19 a contrarié son plan. Lui et sa nouvelle société ont essayé, à plusieurs reprises, d’acheter un billet sur l’un des rares vols vers la Chine, mais sans succès. Du fait de l’épidémie, il ne pouvait pas aller prendre les rênes de son nouveau poste, ni retrouver sa famille, qui était revenue en Chine au mois de janvier pour le Nouvel An chinois (tombé cette année le 25 janvier). Après avoir pris connaissance de l’avion affrété pour la Chine, il a obtenu une place sur le troisième vol de ce type et a finalement atterri à Qingdao le 9 juillet.

 

Ce vol affrété comptait près de 200 passagers, Andreas Krause inclus. Les voyageurs ont été isolés dans la banlieue de la ville de Qingdao, dans un hôtel capable de recevoir en même temps 400 personnes en quarantaine. Zhao Wei, qui travaille dans le Parc écologique sino-allemand de Qingdao, a été chargé de cette réception. Il dirigeait une équipe d’une douzaine de personnes, sachant parler allemand et anglais, et donc capables de fournir des services aux clients allemands. Ce personnel communiquait avec les clients via le téléphone interne de l’hôtel, le téléphone portable et WeChat. Chaque membre de l’équipe était responsable de plus de 20 chambres.

 

Les destinations des premier et deuxième vols affrétés étaient respectivement Tianjin (fin mai) et Shanghai (début juin). Après de sérieuses réflexions, Qingdao a été désignée comme destination du troisième vol. Située entre Beijing et Shanghai, Qingdao traite la coopération sino-allemande avec considération depuis longtemps. Cette ville côtière, dotée de bonnes infrastructures de transport, compte plus de 200 entreprises allemandes. La ville de Qingdao fait grand cas de la promotion de la coopération avec l’Allemagne dans les domaines de l’économie, de la culture et du sport.

 

« Son climat constitue également un atout important, a indiqué Zhao Wei. En effet, on a coupé le climatiseur central de l’hôtel, pour des raisons de sécurité. Dans ces circonstances, le temps agréable de Qingdao convient mieux aux clients mis en quarantaine. »


 

Des demandes énormes

 

Les vols affrétés ont un coût très élevé en termes d’organisation et de temps. Alors pourquoi préfère-t-on travailler sur place à l’ère du travail en ligne, du télétravail et de la vidéoconférence ?

 

« Le contact avec le personnel sur place ne peut être remplacé par aucune technologie, a expliqué Andreas Krause. La réunion en ligne fournit un temps de communication limité. Au cours de ce type d’échange, les participants ne peuvent saisir que le contenu le plus important, et négligent des informations supplémentaires qui jouent souvent un rôle décisif dans les résultats globaux. Ainsi, les vols affrétés sont très significatifs pour la reprise de l’activité de notre entreprise. »

 

Jens Hildebrandt partage ce point de vue. À ses yeux, il est important que les représentants des entreprises allemandes se rendent personnellement sur place : « Certaines conférences d’affaires spécifiques ne se prêtent pas à une rencontre virtuelle. En effet, les réunions à distance ne peuvent pleinement jouer leur rôle que quand les participants se connaissent et se comprennent bien, elles ne conviennent pas quand il s’agit d’aborder de nouvelles affaires et de nouveaux problèmes. En outre, la plupart des entreprises allemandes en Chine sont liées à l’automatisation et à la fabrication de machines. Dans ce domaine, les opérations de terrain jouent un rôle essentiel. »

 

M. Hildebrandt a ajouté que l’Allemagne a l’intention de continuer à organiser des vols affrétés. « Selon une enquête réalisée au début de mois de mai, 2 000 à 2 500 employés allemands et leurs familles sont désireux de retourner en Chine. Mais ces besoins sont encore loin d’être satisfaits. Bien que la solution des avions affrétés constitue une étape positive pour la reprise de l’activité des entreprises allemandes en Chine, elle ne représente qu’une goutte d’eau dans l’océan des demandes de visites et de contacts. Le plus important, c’est de reprendre les vols normaux et d’accélérer la délivrance des visas, pour que les échanges économiques sino-allemands puissent se remettre sur les rails. »

 

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