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Un programme de coopération régionale qui rapproche les étudiants français et chinois

2020-07-02 17:48:00 Source:La Chine au présent Auteur:DAVID LE GLOANIC
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Le 21 mai 2015, à Rennes, le vice-gouverneur de la province du Shandong Xia Geng visite l’institut Confucius en Bretagne. 

 

J’ai participé au programme de coopération Bretagne-Shandong de septembre 2017 à juin 2019, d’abord dans la ville côtière de Yantai, à l’université de Yantai, puis à Jinan, capitale de la province du Shandong, à l’université de Jinan. Ces deux expériences ont été cruciales dans mon apprentissage du chinois. J’ai participé au programme juste après l’obtention de mon diplôme de chinois à l’université de Rennes, et cette expérience a été parfaite pour approfondir ma connaissance de la langue chinoise et surtout de la culture qui en découle.

 

Yantai est l’une des villes du Shandong qui m’a emmené au-delà des idées préconçues que l’on peut se faire d’une ville côtière chinoise : le rythme de vie y est plus lent, le climat est plus doux et bien sûr les plages sont très accessibles même depuis l’université ! Outre les mines d’or au sud de la ville, la grande spécialité de Yantai est le vin, ce qui m’a beaucoup interpellé. Mais après avoir visité le Musée du vin de Yantai et participé à quelques dégustations, il me semble évident que dans quelques décennies, le vin de Yantai acquerra des qualités très acceptables.

 

En ce qui concerne l’aspect académique du programme, toute l’équipe du Centre de langues de l’université de Yantai m’a accueilli chaleureusement seulement 30 minutes après mes déambulations hasardeuses dans le campus. En effet, deux étudiantes russes m’ont raconté qu’elles avaient vécu une expérience similaire à leur arrivée. C’est sûrement le seul défaut majeur du programme : la visibilité du Centre de langues. Mais une fois assis en classe avec les autres étudiants et le livre en main, les heures de cours se suivent sans effort grâce à l’équipe de professeurs très motivée et motivante. À cela s’ajoutent des événements culturels chaque trimestre, pendant lesquels chacun peut monter sur scène et faire montre de quelque talent en lien avec la langue ou la culture chinoise, en groupe ou individuellement.

 

Ce programme peut également plaire aux étudiants n’ayant pas encore de diplôme universitaire, car si vos notes sont excellentes et si vous êtes assidu, il est possible de candidater pour une bourse intégrale pour obtenir un diplôme en chinois dans l’université d’accueil. L’équipe du Bureau administratif peut toujours vous aider en ce sens.

 

Dans la « ville des sources »

 

Après Yantai, ça a été Jinan, et c’est en septembre 2018 que je suis arrivé dans la capitale du Shandong, différente sur de nombreux points. La mer ne borde pas Jinan, mais en revanche la ville est plus ancienne, a une plus grande histoire et regorge de ruelles tortueuses à explorer, sans parler des quelques sites notables à visiter absolument avant de repartir. Par exemple, Jinan est surnommée la « ville des sources » pour ses nombreux points d’eau, bien que la plupart soient désormais inaccessibles au public. Il est tout de même possible de marcher le long des sources du Tigre noir non loin de l’immense place centrale, et d’observer les habitants remplir leurs bouteilles du précieux liquide bleu. Mon endroit favori restera ce petit temple presque invisible aux passants, entretenu par un vieil homme et dont la moitié est occupée par un restaurant DANS les sources, où vapeurs d’encens et ruissellement constituent une atmosphère inoubliable.

 

Le Centre d’études de l’université de Jinan est très adapté à un public francophone, puisque de nombreux étudiants congolais y font également leurs études, et sont souvent prêts à aider en cas de besoin. Les cours sont donnés à raison de 15 heures par semaine, et tout comme à Yantai, par une équipe de professeurs adaptée à tout niveau. Les étudiants chinois de l’université de Jinan se sont montrés encore plus ouverts à la discussion que leurs homologues de Yantai et je me suis fait des amis chinois très vite. Cet aspect est crucial car le contenu appris en cours avec les professeurs peut ainsi être appliqué en temps réel, en ayant de véritables discussions en chinois.

 

Briser les clichés

 

C’est ainsi que j’ai rencontré les étudiants chinois du Département de français de l’université de Jinan, et discuter avec eux à la fois en chinois et en français a été l’occasion d’en apprendre beaucoup sur leur vision de la France, et bien sûr de la Bretagne, car le programme de coopération entre la Bretagne et le Shandong fonctionne dans les deux sens. Par exemple, tout comme nous avons le stéréotype des Chinois qui mangent un bol de riz chaque jour – ce qui est bien évidemment faux, la cuisine chinoise est variée – la plupart des Chinois pensent que tout Français est romantique.

 

Même si au cours de ce voyage, je pense avoir à peine effleuré ce qu’est réellement la Chine, j’ai tout de même le sentiment d’avoir participé à la vie du Shandong et peut-être d’avoir eu un aperçu de sa profondeur. Comme l’a dit Confucius (551-479 av. J.-C.), grand penseur né dans le royaume des Lu (actuel Shandong) : « Quel plaisir d’accueillir un ami venu de loin ! ».

 

Mon admission au programme de coopération Bretagne-Shandong a été une expérience riche, intense et indispensable tant au niveau professionnel qu’au niveau personnel. Comme toute aventure, il est difficile de partir mais encore plus de revenir chez soi. Merci à la Bretagne, et merci au Shandong.

 

*DAVID LE GLOANIC est lauréat de la « Bourse des villes jumelles » de la province du Shandong 2017-2018.

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