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« Pont vers le chinois » : un show haut en couleurs

2018-09-03 14:14:00 Source:La Chine au présent Auteur:PAULINE AIROLDI
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Les finalistes australien et nigérian imaginent une mise en scène racontant l’histoire de l’astronome chinois Xu Guangqi.
 
 
 
PAULINE AIROLDI, membre de la rédaction

 

Le 4 août 2018, la ville de Changsha dans la province du Hunan a accueilli la finale et la cérémonie de clôture de la 17e édition du concours international « Pont vers le chinois », initié par le Hanban, organisme qui promeut l’enseignement de la langue chinoise à travers le monde.

 

La veille de la grande finale, c’est l’effervescence des derniers préparatifs dans les locaux où sera tourné le show télévisé de la cérémonie de clôture de la 17e édition du concours international « Pont vers le chinois ». Costumes, décors, son, position des participants, chaque détail compte pour faire en sorte que la soirée du 4 août soit un moment intense et inoubliable. Car il ne fait aucun doute que la finale de cette compétition mondialement reconnue sera suivie par une large audience.

 

Le « Pont vers le chinois » est un concours linguistique et culturel ouvert aux jeunes du monde entier. Les participants présents ce soir ont passé avec succès les épreuves de présélection régionales et nationales organisées par les instituts Confucius de leur pays ; cette année, pas moins de 152 candidats, originaires de 118 pays du monde, ont eu la chance d’être qualifiés pour disputer, en Chine, la suite des épreuves de la compétition. L’occasion également pour eux de (re)découvrir le pays de Confucius. Après un mois de compétition acharnée et de préparation, cinq candidats venus des cinq continents ont été sélectionnés pour participer au show télévisé de la finale à Changsha, présenté par les animateurs chinois Wang Han et Ouyang Xiadan et relayé par Hunan télévision.

 

Apprendre le chinois : un travail  à temps plein !

 

À peine quelques minutes de pause dans le programme surchargé de la soirée de répétition générale et les cinq finalistes, surveillés de près par les organisateurs qui attendent le signal pour les rappeler sur scène, sont déjà assaillis par les journalistes qui souhaitent connaître leurs parcours et leurs impressions.

 

Anthony Ebuka Ekwensi est l’un d’entre eux. Il vient du Nigéria et à l’entendre, on a l’impression qu’il a étudié le chinois toute sa vie. Pourtant, il confie : « J’apprends le chinois depuis deux ans à l’université, au Nigéria. » Et il ajoute qu’il n’est jamais venu en Chine avant d’avoir été sélectionné pour la compétition. Impressionnée par sa maîtrise de la langue, j’essaie de percer le mystère : pour lui, la clé de la réussite, c’est l’assiduité. S’il a réussi à progresser aussi vite dans l’apprentissage de cette langue étrangère, c’est grâce à une pratique quotidienne et à beaucoup de zèle. Et aussi grâce à son professeur. Il explique : « Tous les jours, j’allais chez mon professeur de chinois pour pratiquer le chinois et parler avec lui. » Intriguée, je lui demande pourquoi il a choisi d’apprendre le chinois. « J’adorais les films de kung-fu chinois, me répond-il en souriant. Cela remonte à mon enfance, les films de kung-fu ont retenu mon intérêt. » Et plus tard, il a développé une réelle fascination pour les caractères chinois qui peuvent sembler si mystérieux et hermétiques aux non sinophones. Le jeune Nigérian explique : « Quand on connaît les bases de l’anglais, on peut lire l’anglais, peut-être qu’on ne comprend pas tout, mais au moins, on peut lire, alors qu’avec les caractères chinois, on ne peut ni les lire ni les comprendre. Cela a vraiment éveillé ma curiosité. » Il admet d’ailleurs que les caractères constituent pour lui la partie la plus difficile de l’apprentissage du chinois. Un seul remède, toujours le même : l’assiduité ! Il faut lire et écrire les caractères, tous les jours.
 
Les membres du jury de la finale du 17e édition du concours « Pont vers le chinois »
 

 

Un concours exigeant

 

Le concours « Pont vers le chinois » est d’abord une compétition linguistique et les candidats sont testés sur leur maîtrise du chinois, leur compréhension de la langue et leur capacité à s’exprimer à l’oral. Mais au-delà de ça, les candidats sont aussi testés sur leurs connaissances de la Chine, de son histoire et de la culture chinoise. La finale se déroule en trois temps. D’abord, chaque candidat doit répondre à une série de trois questions qui lui sont posées par des examinateurs étrangers. Ceux-ci ont des profils très différents mais ont tous en commun d’avoir développé des liens profonds avec la Chine et de faire preuve d’une parfaite maîtrise du chinois. Cela rappelle que la diversité culturelle et la compréhension mutuelle sont des valeurs prônées par la compétition qui a d’ailleurs pour thème cette année « Un monde, une famille ».

 

Après avoir répondu aux questions et obtenu une note, les finalistes sont invités à présenter des mises en scène illustrant un sujet historique, l’occasion pour chacun de déployer ses talents créatifs et artistiques, danse, chant, théâtre, musique, etc. Cette année, le candidat australien Theodore Joseph Stapleton et le candidat nigérian Anthony Ebuka Ekwensi ont choisi de raconter l’amitié entre l’astronome chinois Xu Guangqi et le sinologue italien Matteo Ricci au XVIe siècle ; la candidate indonésienne Vivi propose une performance de chant et de danse autour de la chanson « The story of Miss Chili » et enfin, le candidat américain John Gardner Klumpp Jr. et le candidat russe Ruslan Ustinov relatent l’histoire du musicien chinois Xian Xinghai pendant la guerre. Drôles, émouvantes, entraînantes, ces performances constituent un véritable spectacle visuel et sonore pour le plus grand plaisir des spectateurs. Pourtant, comme nous l’a confié Anthony Ebuka lors de la répétition, les candidats n’ont eu que trois jours pour les préparer. Il y a de quoi être impressionné !

 

À l’issue de ces deux premières parties, les candidats reçoivent des notes et des appréciations du jury. Celui-ci applaudit notamment le dynamisme et le charme de la jeune Indonésienne, la belle complicité entre les candidats australien et nigérian, et affirme avoir été profondément ému par la prestation des candidats russe et américain. Ensuite, seuls les deux meilleurs candidats, à savoir le Russe Ruslan Ustinov et l’Australien Theodore Joseph Stapleton, sont retenus pour disputer la dernière épreuve, le discours libre. Après avoir entendu les deux finalistes présenter un discours argumenté en chinois, le public est invité à voter pour son candidat préféré, et c’est finalement le Russe, Ruslan Ustinov, qui remporte la 17e édition du « Pont vers le chinois ».

 

Une plongée au cœur de la culture chinoise

 

Le show télévisé qui clôt la compétition est un spectacle haut en couleurs qui met à l’honneur l’interculturalité, le partage, la communication entre les peuples et la paix dans le monde. Il réunit sur scène, autour des finalistes, des personnalités aux parcours variés ; artistes, animateurs, participants et membres du jury venus des quatre coins du monde. Cette année, le public a notamment pu apprécier l’émouvante performance d’une chorale ukrainienne qui s’est associée à un chœur d’enfants de Shanghai.

 

Ceci dit, le concours « Pont vers le chinois » est bien plus qu’un show télévisé divertissant. Les candidats sélectionnés pour disputer les épreuves en Chine ont la chance de voyager à travers le pays pendant un mois. Pour certains, comme Anthony Ebuka, ça a été l’occasion de découvrir la Chine pour la première fois et de plonger véritablement au cœur de la culture chinoise. Au programme du voyage cette année, Beijing, Hefei (Anhui), Qingdao (Shandong), Zhangjiajie et le lac Dongting dans le Hunan. Theodore Joseph Stapleton, le finaliste australien, en gardera de très bons souvenirs. Il raconte : « Ce mois de voyage a été fantastique, c’était extrêmement intense mais j’ai beaucoup appris, c’était vraiment bien ! » C’est précisément là que le « Pont vers le chinois » prend tout son sens. La connaissance de la langue n’est pas une fin en soi ; elle est vue comme un accès privilégié à une culture étrangère, elle permet de construire des ponts qui favorisent les échanges et la compréhension entre les peuples. Grâce au concours et à ce voyage en Chine, Anthony Ebuka a pu découvrir un pays dont il n’avait que des imaginaires. Il confie : « Je savais que la Chine était un pays en plein développement mais quand je suis arrivé, je me suis dit “waouh”, j’ai vu toutes ces nouvelles inventions, ce qu’on appelle ici les “gongxiang danche”, par exemple, les vélos que tout le monde peut utiliser, il suffit de scanner le code. Et puis il y a aussi le paiement WeChat, on n’a plus besoin d’avoir de l’argent dans les poches. Je trouve que c’est génial ! »

 

Anthony n’a que 21 ans, il est encore étudiant et s’oriente vers le domaine de l’éducation. Il ne sait pas précisément ce qu’il souhaiterait faire plus tard, mais une chose est certaine, le fait d’apprendre le chinois lui a ouvert de nouveaux horizons, notamment d’un point de vue professionnel car les entreprises chinoises sont de plus en plus nombreuses à s’installer au Nigéria et elles ont besoin de traducteurs. Il fait déjà valoir cet atout en remplissant des missions ponctuelles pour certaines entreprises chinoises. Pour Anthony, les liens entre le Nigéria et la Chine sont nombreux, ce sont deux pays importants en termes de population, la Chine étant le pays le plus peuplé au monde et le Nigéria, le pays le plus peuplé d’Afrique. Les deux pays ont leur fête nationale le 1er octobre. Et puis il y a bien sûr de forts liens commerciaux.

 

Ainsi, en s’immergeant dans la culture et la langue chinoise, le jeune Nigérian a découvert des différences, mais aussi des liens entre la Chine et son propre pays. Le concours « Pont vers le chinois » est donc une véritable invitation à découvrir la culture chinoise et sensibilise les jeunes participants à la richesse et la valeur inestimables de toute culture étrangère. Il est certain que les candidats garderont de cette expérience de merveilleux souvenirs mais aussi un désir profond d’œuvrer pour l’ouverture et les échanges entre les peuples.

 

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