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L’éco-ville de Wuhan aux couleurs de la Chine et de la France

2018-02-01 10:27:00 Source:La Chine au présent Auteur:HU YUE, membre de la rédaction
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La miniature de la ville durable de Wuhan

 

La coopération écologique et la lutte contre le changement climatique est depuis longtemps l’un des principaux domaines de coopération entre la Chine et la France. Cela a de nouveau été confirmé lors de la visite d’État en Chine d’Emmanuel Macron sur l’invitation de Xi Jinping, avec des échanges approfondis entre les deux présidents sur les intentions de coopération bilatérale dans la lutte contre le changement climatique. Xi Jinping a souligné que l’initiative du développement vert, faiblement carboné et durable de l’Accord de Paris s’inscrit parfaitement dans le nouveau concept de développement et de construction de la civilisation écologique de la Chine. Reposant sur la demande intérieure chinoise en faveur du développement durable, la Chine remplit consciencieusement ses obligations dans le cadre de l’Accord de Paris.

 

Le 10 janvier 2018, le président français Emmanuel Macron, en réponse à la journaliste de La Chine au présent lors de la conférence de presse donnée à la fin de sa visite en Chine, a déclaré : « La ville durable franco-chinoise de Wuhan est l’un des éléments de mise en œuvre concrète de notre partenariat contre le réchauffement climatique. L’urbanisation est d’ores et déjà un défi de la Chine et le sera encore plus demain. La France souhaite renforcer ses partenariats en la matière en développant l’offre intégrée que nous avons construite pour la ville durable. »

 

Située au sud-ouest de Wuhan dans la province du Hubei, la nouvelle ville durable franco-chinoise de Wuhan a concentré les efforts conjoints des deux pays pour devenir une ville pilote de la coopération écologique sino-française.

 

Le 23 février 2017, Bernard Cazeneuve, alors premier ministre

français, fait une dédicace à la ville durable de Wuhan.

 

Premier projet coopératif de l’éco-ville

 

« En voyant de plus en plus d’éléments français et d’entreprises françaises installées dans la ville durable de Wuhan, j’ai eu un sentiment de réussite. » Ces quelques mots sont de Lü Meiqi, une jeune traductrice de 26 ans du comité administratif de la ville durable franco-chinoise de Wuhan. Participante très impliquée dans la ville pilote, elle a été témoin du changement de cette éco-ville depuis le début du projet.

 

Tout a commencé en mars 2014, quand les deux pays ont signé une lettre d’intention sur ce projet. Après avoir terminé ses études de master en 2015, Lü Meiqi est arrivée à Wuhan suite à son recrutement pour un premier emploi. Sa première mission a été la préparation du 2e Forum franco-chinois de Wuhan sur la ville durable : traduction des dossiers, accueil des équipes d’experts français, interprétation pendant les conférences. En deux ans, cette jeune novice a révélé son potentiel, à l’image de la réussite du projet.

 

La signature du projet a été la conclusion heureuse d’un processus déclenché bien en amont et soutenu par les dirigeants des deux pays qui ont accordé au projet une attention spéciale dès le départ. En 2013, Jean-Marc Ayrault, alors premier ministre, avait conduit un groupe d’experts français à Wuhan pour réaliser des échanges approfondis sur la coopération de la construction d’une ville durable. Puis, le 26 mars 2014, en présence des présidents chinois et français, les deux pays avait signé la lettre d’intention concernant la construction d’une ville durable à Wuhan, afin de construire une ville exemplaire en matière de développement urbain durable. En tant que premier projet de coopération entre la Chine et la France sur l’éco-ville, et projet international mettant en pratique l’initiative des nouvelles Routes de la Soie, la ville durable de Wuhan occupe une place importante. Pour s’en convaincre, il suffit de voir l’activité diplomatique française en 2017. En février, le premier ministre, Bernard Cazeneuve, a effectué une visite dans la ville durable et l’a présentée publiquement au monde entier. En septembre, pendant le 4e Forum franco-chinois sur la ville durable, l’ambassadeur de France en Chine Jean Maurice Ripert, à la tête d’une équipe de représentants d’une quarantaine d’entreprises françaises, s’est rendu dans la ville durable à Wuhan. Il a souligné que ce projet a été l’occasion pour les experts français et chinois d’apprendre les uns des autres sur les plans humains et techniques et de prendre pleinement conscience que protéger ensemble notre planète n’est pas seulement une obligation morale mais aussi le moyen de créer les conditions d’une vie meilleure que nous lèguerons à nos descendants.

 

Un guide présente le programme de la ville durable de Wuhan le 29 décembre 2017.

 

Après quatre ans, la construction de la ville durable franco-chinoise de Wuhan commence à prendre forme. Une équipe composée d’experts chinois et de six entreprises françaises de conception en milieu urbain de haut niveau, comme le Groupe Arep, ont déjà terminé la planification générale du projet, plusieurs planifications spéciales, la conception urbaine, et l’élaboration des règles détaillées de régulation. Le Pont de l’amitié sino-française, le Parc de la culture Zhiyin, la ligne de métro Caidian, le tramway, la zone de démonstration d’auto-conduite de Renault, et le siège permanent du Forum franco-chinois sur la ville durable sont déjà achevés. Par ailleurs, l’entreprise Deloitte a été consultée pour la planification industrielle et l’orientation stratégique de la ville durable. C’est une mesure de prévoyance qui vise à fusionner l’urbanisme et le développement industriel.

 

Selon Peng Qiaodi, première vice-secrétaire du comité administratif de la ville durable franco-chinoise de Wuhan, le développement d’une industrie adaptée peut favoriser le développement durable de toute la ville. Elle a exprimé clairement son avis à ce sujet : « On a bien fixé la planification pour fusionner l’urbanisme et le développement industriel; c’est une base solide de la construction du projet. L’établissement de l’orientation industrielle favorise non seulement la construction de la ville durable, mais aussi le développement de Wuhan, permettant ainsi d’encourager des échanges plus approfondis entre la Chine et la France. »

 

 

Une éco-ville de démonstration

 

Actuellement, il existe deux façons de concevoir une ville durable dans le monde. La première consiste à construire une éco-ville dans un lieu où l’environnement est dégradé. Grâce aux efforts humains, l’environnement est transformé et amélioré dans la perspective du développement durable. L’autre consiste à construire une éco-ville dans un environnement déjà privilégié où l’urbanisme est conçu pour préserver l’état durable de l’environnement. Cette deuxième approche est précisément celle adoptée dans le cas de la ville durable de Wuhan. Mais ce n’est pas la seule raison qui a poussé la Chine et la France à choisir la ville de Wuhan comme lieu pour leur premier projet d’éco-ville.

 

En effet, Wuhan est la ville chinoise qui attire le plus d’investissements français et selon le consul général de France à Wuhan, la balance commerciale y est ici positive, avec plus de 90 entreprises qui en stimulent l’urbanisme et l’économie depuis de nombreuses années. La région compte des entreprises françaises en masse et une forte concentration de Français. Il est donc facile de pratiquer avec efficacité le concept de l’urbanisation à la française.

 

Une plus-value non négligeable puisque la France est pionnière dans la protection de l’environnement. L’Accord de Paris, adopté pendant la COP 21 en 2015, est l’exemple le plus emblématique de l’attitude positive de la France dans la lutte contre le changement climatique. Surtout, la France est prête à partager ses expériences dans la construction des éco-villes et donc, à s’engager sur le long terme avec la Chine.

 

Le signe qui ne trompe pas dans cet engagement durable est la promotion coordonnée par la Chine et la France de leur coopération. Selon Mme Peng : « La ville durable franco-chinoise de Wuhan s’inscrit dans un environnement dont la base est bonne et originale, mais à partir du moment où nous ajoutons les expériences et les technologies de la France, c’est comme si nous nous mettions debout sur des épaules de géant. Il est très probable que nous devenions pour l’humanité un excellent exemple d’éco-ville à faible consommation en carbone. » Il s’agit donc d’une alliance qui donne l’occasion à la France de mettre en pratique son programme d’écologie durable à Wuhan.

 

Il faut le rappeler, la ville durable franco-chinoise de Wuhan est différente des autres projets d’éco-ville en Chine : dans son appellation en chinois, il y a le mot « démonstration ». En quatre ans, les parties chinoise et française sont passées d’une phase de rodage du concept et de la mise en pratique à un consensus quant au mode de coopération. Ce projet laisse présager un bel avenir dans le domaine de l’éco-ville. De plus, la ville durable franco-chinoise de Wuhan a fourni de nouvelles perspectives non seulement à l’urbanisation de la Chine, mais aussi au développement durable écologique du monde. Elle donne à voir ce qu’est la construction d’une communauté de destin pour l’humanité.

 

Depuis 2014, sur cette base pratique du projet, la Chine et la France coorganisent le Forum franco-chinois de la ville durable tous les ans. Le siège du Forum est déjà installé dans la ville durable de Wuhan, comme un signe fort de la pérennisation du dialogue entre les deux pays. Tang Yuanling, directrice du département de service du comité de la ville durable franco-chinoise de Wuhan a souligné avec une grande confiance : « Les deux parties chinoise et française sont actives et entretiennent des relations franches. » Dans ces mots, il apparaît aussi que les différences de culture et de contexte entre la Chine et la France n’ont jamais entamé la résolution des deux pays à communiquer et à se comprendre, guidés par le but commun du développement durable.

 

 

Accueillir des entreprises d’innovation et de technologie

 

De fait, la France possède non seulement de riches expériences dans la protection de l’environnement, de la construction et de la gestion d’éco-ville, mais aussi des industries de l’innovation et de la mode développées. Toutes deux peuvent être bénéfiques à la ville durable de Wuhan et à l’urbanisation de la Chine. Mme Peng a ainsi exprimé sa satisfaction : « Beaucoup d’entreprises françaises dans le domaine de l’innovations et des technologies font preuve d’une forte volonté d’investir dans la ville durable de Wuhan. Nous les avons bien accueillies. Nous accueillons aussi des entreprises françaises spécialisées dans les hautes technologies et des entreprises internationales. »

 

Pour Mme Peng, les 39 km2 de la ville durable de Wuhan sont comme une feuille de papier blanc. « Sur une feuille de papier blanc, comment réaliser une jolie peinture ? Cela dépend du modèle de coopération entre la Chine et la France. Pour la partie chinoise, avec des mesures favorables pour attirer les investissements, nous trouverons un modèle de coopération répondant à la demande des deux côtés. »

 

Bien sûr, après l’achèvement de la ville durable de Wuhan, il est à prévoir que la gestion sera un autre défi considérable pour cette éco-ville, notamment la construction d’un réseau électrique intelligent, la gestion de l’eau et la réalisation de la « ville-éponge ». Pendant la visite de M. Macron en Chine, les dirigeants français et chinois ont réaffirmé l’importance de la coopération sino-française dans le domaine de la lutte contre le changement climatique et de la protection de l’environnement. Cette vision commune fournit un espace plus grand pour la coopération entre la Chine et la France et la création d’éco-villes toujours plus nombreuses.

 

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