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Ya'an s'invite à Paris

2025-09-15 11:57:00 Source: Dialogue Chine-France Auteur: MA LI, membre de la rédaction
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Le patrimoine immatériel de Ya’an, entre traditions ancestrales et innovations contemporaines, captive le public parisien et illustre la richesse et la vitalité de la culture chinoise. 

Une exposition consacrée au patrimoine culturel immatériel de Ya’an (Sichuan) a ouvert ses portes le 4 septembre 2025 au Centre culturel de Chine à Paris. Elle s’est imposée comme l’un des moments forts de la Semaine chinoise de la Paris Design Week. De la céramique sablonneuse de Yingjing, douce et lustrée comme le jade, au thé de Ya’an, riche en arômes, en passant par la broderie tibétaine et qiang, éclatante et colorée, ce sont autant de trésors orientaux porteurs de millénaires de mémoire culturelle qui insufflent en ce mois de septembre une vague d’élégance à la Ya’an sur Paris. 

« C’est la première fois que je découvre d’aussi près la culture immatérielle de l’Ouest chinois. Sa simplicité et son raffinement s’accordent dans une haronie étonnante », confie Jean-François Monnet, artiste parisien de renom, en contemplant une théière en sable noir de Yingjing. « Regardez cette pièce, avec sa texture à la fois brute et délicate, ses nuances d’émail évoquent le passage du temps sur l’objet. Cette beauté née de la nature elle-même résonne parfaitement avec le naturalisme que poursuit l’art contemporain en France », dit-il, admiratif.  

  

Le voyage parisien du patrimoine immatériel de Ya’an 

Ya’an, ville située à l’ouest du bassin du Sichuan, n’est pas seulement le point de départ de l’ancienne Route du thé et des chevaux reliant le Sichuan au Xizang. Elle constitue aussi un carrefour entre la culture des ethnies han, tibétaine et qiang.  

Les projets de patrimoine immatériel présentés lors de cette exposition incluent des savoir-faire artisanaux hautement représentatifs de la région, tels que la technique de fabrication de la céramique noire de Yingjing, inscrite au patrimoine culturel immatériel national, mais aussi l’art de la fabrication du thé de frontière de la route méridionale, ainsi que les méthodes traditionnelles de fabrication du thé de Mengshan. 

Su Xinxuan, commissaire de la Semaine chinoise de la Paris Design Week, a expliqué au public le processus de fabrication de la céramique de Yingjing, à la grande surprise de tous. Il est en effet difficile d’imaginer que des blocs d’argile noire puissent, après une cuisson à 1 300 °C, se transformer en ustensiles d’un noir brillant et d’une grande utilité. À Yingjing, cet artisanat, datant des dynasties des Qin et des Han, se transmet encore aujourd’hui dans le respect des méthodes traditionnelles.  

 La Semaine chinoise de la Paris Design Week ouvre ses portes au Centre culturel de Chine à Paris, le 4 septembre 2025.  

« C’est incroyable ! » s’exclame Émilie, étudiante en arts à Paris. « Je pensais que le patrimoine immatériel se limitait à de vieilles antiquités dans des musées. Je ne m’attendais pas à ce qu’il soit aussi vivant. En regardant la vidéo d’un artisan chinois façonner l’argile au tour, j’ai eu l’impression d’assister à une véritable performance artistique. » 

 Céramique noire de Yingjing  

Un pont pour les échanges culturels 

Jean Anguera, sculpteur et membre de l’Académie des beaux-arts, souligne que les activités d’échanges autour de la culture du thé ont rencontré un vif succès auprès des Parisiens. « C’est la première fois que je découvre en France, d’aussi près, les savoir-faire patrimoniaux de Ya’an. Les traditions culturelles de la Chine et de la France diffèrent, mais leur quête de beauté est commune. Le patrimoine immatériel de Ya’an, qui incarne l’harmonie entre l’homme et la nature, entre profondément en résonance avec l’humanisme au cœur de la culture française », explique-t-il. « Le thé tibétain de Ya’an a engagé un dialogue passionnant avec la culture française du vin. Le maître de thé a montré comment la fermentation et le vieillissement confèrent au thé son goût unique, ce qui nous a immédiatement fait penser à l’élaboration du vin en France, deux univers qui explorent le mystère des saveurs à travers le temps. » 

Le panda géant trouve sa place lors de la Semaine chinoise de la Paris Design Week. 

Dans l’espace interactif de l’exposition, de nombreux Parisiens ont été conquis par la broderie tibétaine et qiang. Beaucoup ont exprimé le souhait de se rendre un jour à Ya’an pour tenter de réaliser eux-mêmes une pièce brodée.  

« Ma mère et moi aimons beaucoup la broderie chinoise. L’année prochaine, je pars étudier en Chine et j’espère avoir l’occasion de visiter Ya’an. J’aimerais apprendre à faire un tournesol en broderie qiang pour l’offrir à ma maman », s’enthousiasme Sofia, une étudiante parisienne de 18 ans. « Ces broderies concentrent l’essence même de l’esthétique orientale. Chaque point, chaque fil, porte une bénédiction et une signification. La chaleur transmise par l’artisanat ne peut être remplacée par aucun produit industriel. » Et d’ajouter que malgré les différences de couleur de peau, lorsque tous tiennent la même aiguille, « ce qui se dessine, c’est une image vivante de l’échange culturel ». 

Dialogue entre tradition et modernité 

Une série d’œuvres mariant patrimoine immatériel traditionnel et design contemporain a particulièrement retenu l’attention. On y trouve des sculptures en marbre blanc intégrant subtilement des éléments liés au panda, des motifs de la culture tibétaine et qiang associés à des sacs à main à la mode, ou encore le thé tibétain traditionnel accompagné de pâtisseries françaises. Ces tentatives novatrices illustrent les possibilités infinies d’intégration du patrimoine immatériel dans la vie contemporaine. 

« Ce qui rend le patrimoine immatériel de Ya’an unique, c’est qu’il est à la fois ancien et actuel. Les héritiers de ces traditions ne s’enferment pas dans le passé : tout en respectant les savoir-faire fondamentaux, ils innovent sans cesse, ce qui leur permet de rester vivants. Les accessoires de mode créés avec des motifs traditionnels de broderie qiang peuvent parfaitement s’intégrer dans le quotidien parisien », explique Pierre Durand, membre du comité d’organisation de la Paris Design Week et designer renommé. 

Selon Xu Tao, vice-directeur exécutif du département de la communication du comité du Parti pour la municipalité de Ya’an, les œuvres présentées à la Paris Design Week ne se limitent pas aux objets patrimoniaux traditionnels. Elles comprennent aussi des produits culturels créés en collaboration avec des designers. « Nous souhaitons montrer comment le patrimoine immatériel de Ya’an, tout en venant de l’histoire, peut dialoguer avec la vie contemporaine. Et les faits le prouvent : cette approche innovante a été chaleureusement accueillie par le public français. Beaucoup ont été surpris de constater que l’artisanat traditionnel chinois pouvait être aussi tendance. » 

Le public déguste le thé de Ya’an.  

La portée mondiale du dialogue des civilisations 

Avec l’approfondissement de la mondialisation, la diversité culturelle est devenue une préoccupation commune à toute l’humanité. La Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, adoptée par l’UNESCO en 2003, illustre cette volonté de protéger et de promouvoir cette diversité. L’exposition du patrimoine immatériel de Ya’an à Paris constitue ainsi un moment important de dialogue entre la Chine et la France dans le domaine de la protection culturelle. 

Le département de la communication du comité du Parti pour la municipalité de Ya’an remporte le prix de la meilleure organisation pour la promotion du patrimoine immatériel à l’international lors de la Paris Design Week. 

« La culture devient plus colorée grâce aux échanges, et les civilisations s’enrichissent par le dialogue », déclare Audrey Joly, cheffe de projet des partenariats stratégiques de la Paris Design Week. « Le patrimoine immatériel de Ya’an nous a révélé la diversité et l’ouverture de la culture chinoise. Préserver ces trésors n’est pas seulement la responsabilité de la Chine, c’est une mission partagée par toute l’humanité. » 

« L’importance de l’exposition du patrimoine immatériel de Ya’an à Paris réside dans sa capacité à montrer une confiance culturelle, non pas à travers de grandes narrations, mais par l’expérience esthétique du quotidien. Une théière, une pièce de céramique, une broderie : ces objets ordinaires, porteurs de mémoire culturelle, touchent profondément le spectateur », dit Isabelle Dupé, professeure d’anthropologie culturelle à l’École des hautes études en sciences sociales de Paris.  

Leçons pour une ouverture sur le monde 

L’accueil enthousiaste réservé au patrimoine immatériel de Ya’an à Paris offre des enseignements précieux pour la promotion de la culture traditionnelle chinoise à l’international. Le patrimoine immatériel doit d’abord rester authentique, ses caractéristiques régionales uniques et son ADN culturel constituent sa source de charme. Ensuite, une innovation et une adaptation appropriées facilitent son accès auprès de publics issus de cultures différentes. Enfin, le contact direct entre les individus reste souvent le moyen le plus efficace de diffusion culturelle. 

« Le succès de cette exposition a dépassé nos attentes », souligne Xu Tao. « Nous continuerons à explorer de nouvelles voies pour la protection et la valorisation du patrimoine immatériel, afin que celui de Ya’an ne se limite pas à Paris, mais s’ouvre au monde entier. » 

À l’intérieur du Centre culturel de Chine à Paris, les objets du patrimoine immatériel de Ya’an racontent en silence l’histoire culturelle des montagnes du sud-ouest de la Chine. Les spectateurs de toutes origines s’arrêtent, admirent et échangent. La langue n’est plus une barrière, car la beauté est un langage universel. 

  

Le caviar de Tianquan, alliant caractéristiques écologiques de Ya’an et valeur d’innovation industrielle, rencontre un grand succès. 

« À travers ces objets artisanaux délicats, j’ai l’impression de voir les montagnes et les rivières de Ya’an, de ressentir l’atmosphère de la vie sur cette terre. Bien que je ne sois jamais allé dans le sud-ouest de la Chine, aujourd’hui, j’ai l’impression d’avoir créé un lien presque magique avec ses habitants », confie un spectateur parisien. 

Ce lien représente le fruit le plus précieux des échanges culturels. Lorsque le patrimoine immatériel de Ya’an s’expose à Paris, lorsque le savoir-faire oriental rencontre le romantisme français, un nouvel éclat vient enrichir la civilisation humaine.  

  

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