À l’occasion du 80e anniversaire de la victoire de la Guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise et de la Guerre mondiale antifasciste, le Recueil de documents sur la guerre de résistance contre l’agression japonaise en Asie de l’Est du XXe siècle a été publié par les Éditions de l’Université du Shandong.
Dirigé par Niu Linjie, professeur de l’Université du Shandong, ce recueil rassemble de manière systématique les documents rédigés entre 1900 et 1950 par des personnalités issues de différents pays et régions. Il constitue ainsi une « base de données sur la résistance contre l’agression japonaise en Asie de l’Est » qui transcende les frontières, les langues et les genres littéraires.
L’ouvrage monumental comprend 34 volumes pour plus de 13 millions de mots. Il se structure en plusieurs parties : les textes littéraires répartis en 13 volumes, les archives historiques en 11 volumes et les documents de recherche en 9 volumes, le tout complété par un index général. Les textes littéraires comprennent des romans, des poèmes, des pièces de théâtre et des proses, tandis que les archives historiques sont constitués de biographies, de récits historiques, de lettres, de journaux intimes, de reportages et de critiques.
« La particularité de cette collection réside dans le fait qu’elle dépasse une perspective nationale unique », souligne M. Niu dans sa préface. L’ouvrage se distingue des compilations antérieures, souvent centrées sur le seul front chinois, en intégrant pour la première fois dans son étude le front d’Extrême-Orient soviétique, la lutte des exilés de la péninsule coréenne et les réflexions des Japonais opposés à la guerre.
Le recueil comprend un grand nombre de documents transnationaux, tels que des poèmes écrits en chinois par des intellectuels coréens, des reportages littéraires soviétiques sur la bataille de Zhanggufeng, ou encore les points de vue d’Européens et d’Américains sur le front chinois. Ces éléments démontrent que la résistance contre l’agression japonaise, au XXe siècle, a suscité une résonance émotionnelle par-delà les barrières linguistiques et culturelles.
La rigueur du travail éditorial se reflète dans les moindres détails : une priorité a été accordée aux premières éditions ou version originales des documents, afin d’en conserver le contexte historique ; la nationalité des auteurs a été scrupuleusement indiquée, en accord avec les faits ; les passages difficiles à déchiffrer ont fait l’objet de recherches approfondies pour en restituer la forme la plus authentique. « Le processus s’apparente à reconstituer le puzzle des ruines de l’histoire », confie l’équipe de rédaction, composée de plus de 30 chercheurs chinois, japonais et coréens, qui ont passé dix ans à se rendre dans les bibliothèques et les archives d’une dizaine de pays pour mener à bien ce recueil.
« Nous ne voulons pas perpétuer la haine, mais rappeler que la paix exige l’engagement de chacun. » La publication de ce recueil consolide la reconnaissance de la contribution de la Chine sur le front oriental principal de la Guerre mondiale antifasciste, et souligne comment l’entraide des peuples d’Asie de l’Est a donné naissance à une véritable épopée de « destin partagé ».
Plus qu’un outil de recherche destiné aux universitaires, cet ouvrage constitue une « banque de souvenirs » pour le monde entier, nous rappelant qu’il ne faut jamais oublier le prix de la guerre. Entre ses pages résonnent encore les échos des combats qui ont déchiré ces terres il y a 80 ans, nous rappelant avec force que se souvenir du passé est la condition indispensable pour préserver la paix de demain.
Article rédigé par les Éditions de l’Université du Shandong