Zheng Zujie, maître émérite du Wing Chun, a récemment marqué les esprits lors de sa tournée européenne. Le Wing Chun, un art martial chinois axé sur la défense personnelle, se distingue par son utilisation de mouvements rapides, précis, et une approche stratégique du combat en milieu rapproché. Classé patrimoine culturel immatériel national en Chine, le Wing Chun incarne non seulement un ensemble de techniques de combat, mais aussi une philosophie basée sur l’harmonie, l’équilibre, et l’efficacité. Lors de sa démonstration à la « Maison de la Chine » pendant les Jeux Olympiques de Paris, Maître Zheng a impressionné le public, y compris les forces de l’ordre françaises, qui l’ont surnommé avec respect « Maître ». 

Le parcours de Zheng Zujie 

Maître Zheng Zujie a découvert le Wing Chun à seulement huit ans sous la direction du maître international Zheng Zhong. Passionné par cet art martial, il a consacré sa vie à sa préservation et à sa diffusion à travers le monde. Pour accomplir cela, il a fondé plusieurs centres d’entraînement spécialisés et a formé des groupes variés. Grâce à son travail, Zheng a mené des démonstrations dans divers pays, notamment en Asie du Sud-Est, en Amérique du Nord et en Europe. 

En 2018, il a été honoré au Festival culturel sino-canadien à Toronto, où il a reçu le prix de « Réalisations à vie en arts martiaux ». Parmi ses initiatives les plus marquantes, son séjour à Malte a provoqué un vif engouement pour le Wing Chun, marquant une étape importante dans la diffusion de cet art au-delà des frontières asiatiques. 

Paris : un nouveau centre de rayonnement du Wing Chun 

Le Wing Chun, dont les racines plongent dans le temple Shaolin du Sud à Fuqing, province du Fujian, incarne un riche héritage culturel chinois. Créé par la nonne bouddhiste Ng Mui, ce style de combat a évolué pour devenir l’un des plus influents au niveau mondial. En 2014, son inscription au patrimoine culturel immatériel de la Chine a scellé sa reconnaissance officielle et renforcé sa position parmi les trésors culturels de la nation. 

À Paris, Zheng Zujie a partagé bien plus que des techniques de combat. Il a fait découvrir aux amateurs français l’histoire profonde et la philosophie du Wing Chun. Sa vision pour la capitale française ne se limite pas à des démonstrations ponctuelles. Il envisage d’y établir un centre culturel international dédié au Wing Chun, le troisième après ceux de Beijing et Fuzhou. Ce futur centre sera non seulement un lieu d’apprentissage des techniques, mais aussi un espace culturel, accueillant expositions et événements afin de transmettre les valeurs profondes de cet art martial. 

Le Wing Chun, un pont entre cultures 

L’une des missions principales de la tournée européenne de Zheng Zujie a été la sélection de participants pour la première édition du championnat mondial de Wing Chun, organisé par le temple Shaolin du Sud en partenariat avec l’Association chinoise des arts martiaux. Cet événement, réunissant des participants de plus de 50 pays, vise à renforcer l’unité des pratiquants à travers le monde et à positionner le Wing Chun comme une discipline incontournable dans les arts martiaux contemporains. 

En observant Paris, ville phare des Jeux Olympiques, Maître Zheng voit une opportunité unique : faire du Wing Chun une marque mondiale. Son projet le plus ambitieux est de proposer cet art martial à l’UNESCO pour qu’il soit reconnu comme patrimoine culturel immatériel mondial. Il nourrit également l’espoir de voir, un jour, le Wing Chun devenir une discipline olympique, non seulement pour célébrer ses techniques, mais aussi pour porter ses valeurs de discipline, d’harmonie et de respect à un niveau international. 

Le Wing Chun, vecteur de dialogue entre l’orient et l’occident 

La tournée de Zheng Zujie ne se résume pas à une simple série de démonstrations d’un art martial. Elle est le symbole d’une rencontre entre les cultures, un pont entre l’Orient et l’Occident. Le Wing Chun, en tant que pratique ancestrale, devient ainsi un outil moderne de partage et de dialogue, illustrant que les arts martiaux peuvent dépasser le cadre du combat pour devenir un mode d’expression universel. 

La candidature future du Wing Chun à l’UNESCO et son intégration potentielle aux Jeux Olympiques marqueraient l’apogée de cette ambition : faire de cet art martial une passerelle culturelle entre les nations, tout en préservant sa riche tradition et en la partageant avec le monde entier. 

*SONIA BRESSLER est fondatrice de La Route de la Soie - Éditions