L’ouvrage romancé L’Aile d’or, une monographie académique en anthropologie sociale, allie authenticité, historicité et théorie pour dépeindre le système social et familial des régions rurales chinoises. D’abord publié en anglais en 1944 à New York, cet ouvrage a rapidement suscité un grand intérêt et reçu des critiques élogieuses. Sa version française est publiée par les Éditions de l’Institut national des langues et civilisations orientales.
L’auteur Lin Yaohua (1910-2000), l’un des pionniers de l’anthropologie, de la sociologie et de l’ethnologie en Chine, était docteur en anthropologie à l’Université Harvard. Il a également été directeur du département de sociologie de l’Université Yenching, membre de la Commission nationale des Affaires ethniques, directeur de l’Institut d’études ethniques de l’ancienne École des minorités, et a occupé des postes de direction dans des sociétés d’études chinoises dédiées à l’ethnologie, l’anthropologie et la sociologie.
Décrivant la vie quotidienne dans les régions rurales du sud de la Chine avant la fondation de la République populaire de Chine en 1949, ce livre raconte les vicissitudes de deux familles dans un contexte social en mutation. À travers la description de la prospérité et du déclin de ces familles du district de Gutian à Fuzhou (Fujian) sur plus de trois décennies après la Révolution de 1911, l’ouvrage illustre l’histoire et la transformation de l’agriculture, du commerce, des clans, de l’étiquette, du mariage, du droit, de l’éducation et des croyances à cette époque. Il tente de dévoiler le « poids » des relations humaines dans la société rurale chinoise, ainsi que l’impact du familialisme, pierre angulaire de la société traditionnelle chinoise, sur la vie à la campagne.
Par ailleurs, le livre aborde également des sujets tels que le statut de la femme, offrant un aperçu de la société chinoise de l’époque d’un point de vue holistique anthropologique et ethnologique. M. Lin a intégré la théorie de l’équilibre, une théorie fonctionnaliste novatrice à l’époque, pour illustrer une analyse approfondie de la théorie anthropologique sur les changements sociaux.
En raison de son expérience personnelle et de l’histoire de sa famille, l’auteur a écrit cet ouvrage sur un ton de témoignage, ce qui le rend fort accessible. Ce livre revêt une grande importance pour la recherche anthropologique et ethnologique contemporaine. En tant que chef-d’œuvre représentatif de l’étude du système familial et clanique traditionnel en Chine, il répond aux besoins des chercheurs et du grand public.
L’édition française de L’Aile d’or, qui fait partie de la collection universitaire « Asie » de la maison d’édition, contribuera à la recherche en sinologie dans le monde universitaire francophone. Elle permettra aux étudiants d’explorer les lois scientifiques derrière la culture traditionnelle chinoise et le système social chinois. De plus, elle constitue une excellente porte d’entrée scientifique et littéraire à la tradition chinoise pour les lecteurs français intéressés par la Chine.