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Une comptine a creusé sa place sur les réseaux

2023-05-29 17:12:00 Source:La Chine au présent Auteur:CUI XIAOQIN, membre de la rédaction
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«Dans le petit jardin, on creuse, creuse, creuse, puis on sème, sème, sème, et la petite fleur pousse, pousse, pousse... » À l’approche de la Journée internationale de l’enfance, la comptine Planter une fleur dans le jardin est devenue virale sur les principaux médias sociaux en Chine. On peut y lire de nombreux commentaires teintés d’autodérision disant que la chanson pour enfants leur monte vraiment à la tête. Ce sursaut de popularité tire son origine des vidéos montrant des institutrices de maternelle en train d’apprendre à des enfants à chanter cette comptine, avec une attitude aimable et des gestes mignons. Selon China Business Daily, parmi les premiers comptes à publier ces vidéos figurent notamment Maîtresse Pêche à Hangzhou et celui d’une enseignante nommée Huang à Wuhan, qui ont tous deux gagné des millions de fans depuis. 

Il est difficile d’imaginer que cette comptine ait pu devenir la muse de beaucoup d’internautes adultes. Personne lambda, influenceur ou célébrité, tous se mettent à l’imiter ou à la réinventer pour essayer de se faire une place au soleil. Parmi la nuée de réadaptations, on peut trouver celle d’un mineur de fond, qui a publié une de ses photos de travail et écrit en légende : « Dans le puits profond, on creuse, creuse, creuse, puis on extrait beaucoup beaucoup de charbon pour éclairer des milliers et des milliers de maisons ». L’entreprise publique China Aerospace Science and Technology Corporation a aussi profité de l’occasion pour faire un coup de com : « Sur la Lune, on creuse, creuse, creuse, puis on prélève en surface comme en profondeur, et 1 731 g d’échantillon ramenés à la maison ». 

Comment une vidéo sur l’apprentissage d’une comptine a-t-elle pu recevoir plus de 100 millions de vues en l’espace de quelques jours ? À quoi tient son pouvoir contagieux au point de creuser le désir de mimétisme ? Les réponses restent à creuser. 

« Si cette comptine fait fureur sur les réseaux sociaux, c’est parce qu’avec des paroles simples et une mélodie guillerette, ce n’est pas bien difficile d’en modifier le contenu, cela laisse libre cours à l’inventivité et les vidéos courtes sont un format propice à la diffusion sur Internet », explique Tai Qi, experte du groupe de réflexion du Comité de travail provincial du Shandong sur les femmes et les enfants, à China National Radio. 

Cependant, avec le grand succès de ces petites créations, leurs auteurs se sont retrouvés au centre d’une polémique. Certains experts relèvent qu’ils sont soupçonnés d’enfreindre le droit d’auteur de la chanson, en particulier Mlle Huang qui, bénéficiaire d’une montée en flèche de la popularité grâce à sa vidéo sur l’apprentissage de la chanson, a ouvert des séances de live et reçu de très généreux dons d’argent de son audience. Quant à la vague de mimétisme déclenchée par ces vidéos, le célèbre homme de médias Hu Xijin se montre critique. Selon lui, ce qu’ont fait les institutrices est bien mignon, mais lorsque des institutions sociales leur emboîtent le pas, cela en devient risible et il s’agit d’une « dégradation de la consommation spirituelle de la société ». 

D’autres experts tempèrent la portée de cette tendance, considérant que cela reflète tout simplement les besoins de diminuer le stress du quotidien. Par son rythme et sa mélodie allègres, la comptine nous entraîne, adoucit nos cœurs et nous détend. Beaucoup d’internautes abondent dans ce sens, se refusant à surinterpréter le phénomène et à en faire un drame. Selon eux, après trois ans de COVID-19, pour sortir du marasme ambiant, la société désire entendre la voix enfantine et sentir la vitalité juvénile comme du baume au cœur, et ces vidéos répondent justement à cette attente, d’où la grande résonance sur les réseaux en Chine. 

 

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