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Découvrir la beauté de l’art de Dunhuang par les motifs rupestres

2022-05-25 18:52:00 Source:La Chine au présent Auteur:LU RUCAI
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Chang Shana 

 

Le 1er mai, la Magic Dunhuang Immersive Art Exhibition a été inaugurée dans la Valley Magic Shangzhu, à Deqing, dans le Zhejiang. Divisée en quatre parties, l’exposition présente la culture de Dunhuang et de l’art contemporain tout en fournissant une expérience immersive au public.

Les grottes de Mogao à Dunhuang, dans le Gansu, sont une perle sur l’ancienne Route de la Soie. Les 492 grottes conservées à ce jour réunissent 50 000 m2 de peintures murales, qui reflètent un millénaire d’art bouddhique, datant des dynasties du Nord et du Sud (317-589) à la dynastie des Yuan (1271-1368).

Huang Xuanzi, dite Tina, est la directrice artistique de l’exposition. Pour elle, le but principal de cet évènement est de promouvoir le développement des sites touristiques et culturels à travers la beauté de l’art classique. C’est la raison pour laquelle l’exposition se tient dans un site touristique à Deqing. Il s’agit d’un bel exemple d’union entre les secteurs du tourisme et de la créativité culturelle.

 

 

Le plafond du Grand Palais du Peuple conçu par Chang Shana 

 

Attirer plus de jeunes 

Organisée par Rongbaozhai, une papeterie de Beijing vieille de 350 ans, et par le service culturel et touristique de Deqing, l’exposition présente au public des reproductions des fresques des grottes de Dunhuang réalisées par l’artiste Chang Shuhong et sa fille Chang Shana, mais aussi des œuvres d’artistes contemporains, par le biais de médias interactifs.

De l’avis de Zhao Dong, qui est directeur exécutif de Rongbaozhai et l’un des producteurs de l’exposition, les éléments traditionnels de l’exposition répondent à la demande des visiteurs qui s’intéressent à la culture de Dunhuang et les œuvres de créativité culturelle permettent de satisfaire aux besoins de la jeune génération.

La Magic Dunhuang Immersive Art Exhibition devrait durer trois ans à Deqing et partir en tournée dans d’autres villes. « La culture de Dunhuang est très riche et les expositions en la matière sont de plus en plus diversifiées. Au lieu de chercher à générer du profit, elles doivent présenter la beauté de l’art de Dunhuang », indique Tina.

La directrice estime que la recherche sur la culture de Dunhuang dans l’ère nouvelle demande l’attention et la compréhension de la jeune génération. Elle espère que plus de jeunes se lanceront dans l’étude de la culture de Dunhuang pour y donner une nouvelle impulsion. « De nouvelles idées émergent dans les échanges entre les différentes générations », explique-t-elle.

 

 

Copie d’une fresque qui dépeint le Bouddha Amitayus et des bodhisattvas, par Chang Shana 

 

Tout a commencé par une exposition 

En juillet 2014, Everlasting Beauty of Dunhuang - The exhibition of Chang Shana’s study and application of Dunhuang art a été inaugurée à Beijing. Cette exposition a présenté une centaine d’œuvres réalisées par Chang Shana, dont des reproductions des fresques de Dunhuang faites depuis son adolescence, des croquis et des objets d’art créatifs, invitant le public à redécouvrir l’art de Dunhuang à travers ses motifs. Depuis la préparation de cette exposition, Tina ne cesse de travailler sur les résultats de recherche de Mme Chang qui traversent plus de sept décennies.

En mai 2016, l’Atelier de conception et de recherche sur les motifs de Dunhuang de Chang Shana a été ouvert à l’Académie de Dunhuang. L’objectif est de répertorier les motifs, les habits et les accessoires des fresques des grottes de Dunhuang appartenant aux différentes dynasties et de les reproduire dans des objets artistiques et des vêtements, de sorte à faire connaître la culture de Dunhuang auprès d’un plus large public. « Au début, ces préparatifs ne concernaient que l’exposition, mais au fur et à mesure que nous avancions, nous avons trouvé que le travail de Chang Shana était tellement bon que nous ne pouvions pas nous arrêter là », se souvient Tina.

Pas question non plus d’en rester là avec l’exposition Everlasting Beauty of Dunhuang : après la première à Beijing, une tournée a été organisée dans d’autres villes du pays, dont Shanghai, Shenzhen et Taiwan, mais aussi dans d’autres pays, notamment la Turquie, la Russie et la France.

Selon Tina, l’Académie de Dunhuang accorde plus d’importance à l’archéologie et à la protection des grottes tandis que l’atelier met l’accent sur la recherche des motifs de Dunhuang, plus généralement sur la promotion de l’art des motifs. À l’âge de 20 ans, Chang Shana a été assistante de Lin Huiyin, architecte et écrivaine de renom, à l’Université Tsinghua. Sous sa direction, Mme Chang a commencé à appliquer les motifs de Dunhuang à la conception.

À partir des années 1950, Mme Chang a appliqué les motifs de l’art de Dunhuang à de nombreux édifices tels que le Grand Palais du Peuple, le Centre d’exposition de Beijing et le Théâtre de la Capitale. « À travers la conception de ces bâtiments nationaux, on peut constater que Mme Chang utilise toujours des motifs de Dunhuang pour réaliser des décorations astucieuses, ce qui démontre que les motifs traditionnels peuvent devenir des décorations classiques », souligne Tina.

« Mme Chang a déclaré que les études sur Dunhuang ne seront jamais terminées et qu’elle veut s’y consacrer jusqu’à son dernier souffle », poursuit-elle. Les membres de l’atelier reçoivent beaucoup de soutien pour mener à bien leur travail. « Mme Chang nous dit souvent qu’il faut comprendre avant d’innover, sinon c’est une innovation abusive ».

En septembre 2022, le Musée d’art de Chang Shuhong et Chang Shana ainsi que l’Institut d’art des motifs de Dunhuang de Chang Shana ouvriront leurs portes à l’Université des sciences et technologies du Zhejiang, à Hangzhou, la ville où M. Chang est né et a étudié. Tina estime que ces deux établissements dédiés à l’art et à la conception permettront de faire rayonner et de transmettre la beauté de l’art de Dunhuang.

 

 

Reproduction d’une fresque montrant le costume de l’État de Khotan (232 av.J.-C. – 1006, ancien royaume bouddhiste des Saka), par Chang Shana 

 

Des recherches en Chine et à l’étranger 

Entre juillet et septembre 2019, Everlasting beauty of Dunhuang – The exhibition of Chang Shuhong & Chang Shana’s art work a eu lieu au Musée d’art de l’Université Tsinghua. Il s’agissait de la première exposition sur le travail de ces deux artistes depuis 1946.

L’exposition a commencé par la section « Retour de Paris ». En 1927, Chang Shuhong est allé faire des études en France. Diplômé de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, il figure parmi les premiers artistes chinois de renom à étudier en France avec Xu Beihong (Ju Péon) et Lü Sibai. En 1935, il a découvert, à l’étalage d’un bouquiniste situé sur les quais de la Seine, un catalogue des peintures des grottes de Dunhuang contenant des photos prises par Paul Pelliot et a décidé de revenir en Chine pour se consacrer à la protection de la culture de Dunhuang.

De retour en Chine, il s’est lancé dans la restauration et la copie des fresques des grottes de Dunhuang, dans l’organisation d’expositions et dans la publication d’albums de peintures. Il a été surnommé « Saint protecteur de Dunhuang » grâce à ses contributions. Chang Shana, née en 1931 à Lyon, participe activement au travail de son père. À l’âge de 13 ans, elle a commencé à imiter les peintures murales de Dunhuang.

Selon Tina, les recherches sur la culture de Dunhuang à l’étranger ont commencé presque un siècle plus tôt qu’en Chine, mais les orientations sont différentes. Les chercheurs étrangers se basent sur les livres exhumés à Dunhuang tandis que les Chinois s’appuient sur les fresques, les sculptures et les motifs de Dunhuang.

 

Reproduction d’une fresque représentant un bodhisattva, réalisée par Chang Shana en 1947. Les inscriptions sont de Chang Shuhong.

 

L’Académie de Dunhuang a toujours maintenu des échanges avec des pays étrangers. En mai 2021, elle a organisé avec le Musée Guimet (Paris) un colloque en ligne sur la protection des œuvres à l’ère du numérique. Les deux établissements ont lancé un programme conjoint de restauration et de reproduction numérique des précieuses reliques. L’Académie de Dunhuang a également établi des coopérations avec la Bibliothèque nationale de France et le Musée de l’Homme (Paris) autour de la numérisation des reliques de Dunhuang, des échanges universitaires, ainsi que des recherches dans le domaine de la conservation et de la restauration des peintures murales.

« La France est un pays très important pour les études de Dunhuang. Chaque année, de nombreux artistes et chercheurs se rendent au Musée Guimet pour admirer les peintures sur soie de Dunhuang, qui sont très utiles pour nos recherches sur les fresques », commente Tina. L’exposition Everlasting beauty of Dunhuang a été montée de nombreuses fois à l’étranger et a attiré de nombreuses marques étrangères, mais l’atelier de Chang Shana préfère donner la priorité aux marques nationales pour promouvoir l’art des motifs traditionnels chinois au sein de la nation. Aujourd’hui, nombre de créations ont déjà vu le jour dans certaines marques chinoises, surtout des marques de bijoux et de cosmétiques.

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