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Des musées au contact des gens

2022-05-06 23:59:00 Source:La Chine au présent Auteur:LU RUCAI
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Zhang Peng sert de guide aux enfants au Musée archéologique d’Athènes.

 

« Au cours de ces dernières décennies, on peut dire que la Chine a donné une forte impulsion à l’ouverture des musées, et que cette dynamique se répand désormais dans les musées de moindre importance, voire même les mini-musées », explique Zhang Peng, conservateur en chef du Mémorial de Guo Shoujing à Beijing. Fin 2019, il y avait 5 788 musées en Chine, la progression moyenne depuis quelques années étant de quelque 200 ouvertures par an. Il s’agit maintenant de rapprocher les communautés de ces musées, une tâche à laquelle de plus en plus d’entre eux s’attèlent. « Quand les résidents du quartier de Shichahai veulent voir une exposition ou participer à une activité culturelle, ils n’ont pas besoin d’aller au Musée national ou au Musée de la Capitale : ils peuvent le faire dans la cour de mon petit musée. C’est ce que j’ai souhaité faire. »

 

Des musées à l’échelle humaine

 

Le Mémorial de Guo Shoujing est situé dans le temple Huitong, au nord du lac Xihai, en plein centre de la capitale. Ce temple date de la dynastie des Yuan. Guo Shoujing, un célèbre astronome, mathématicien et expert en ingénierie hydraulique, a pendant très longtemps été à la tête des travaux hydrauliques dans le pays. Dans les années 1980, ce temple a été reconstruit et transformé en mémorial en l’honneur de Guo Shoujing pour commémorer ses exploits. Les travaux terminés, M. Zhang a pris ses fonctions.

 

L’exploitation des musées publics et des mémoriaux relevait auparavant du Bureau de la culture et des musées. Or M. Zhang n’est pas fonctionnaire. « Nous sommes le premier cas dans le pays. Le musée appartient toujours à l’État, mais il est géré par nos fonds privés », déclare M. Zhang qui fait office de précurseur, permettant d’accumuler une expérience précieuse dans la participation des forces vives de la nation dans les musées relevant de l’État. Cette percée a débuté avec des petits musées.

 

Le lieu où se situe le mémorial dans le quartier de Shichahai servait de quai d’arrivée le long du Grand Canal de Beijing à Hangzhou, le célèbre ouvrage construit à partir de l’antiquité. S’étendant sur six provinces, il témoigne de la longue histoire de la conservation de l’eau en Chine. Avec le Grand Canal des Sui et des Tang, et le Canal de l’Est du Zhejiang, il a été inscrit sur la Liste du patrimoine culturel mondial de l’UNESCO en juin 2014 sous l’appellation de « Grand Canal de Chine ». Parmi les deux cours d’eau et les deux sites présélectionnés pour les sites du patrimoine de Beijing, la « section de la vieille ville » comprend Shichahai et la rivière Yu (section entreprise par Guo Shoujing dans la capitale), tandis que les deux sites sont le pont Wanning et le pont Dongbuya, tous deux situés aux deux extrémités de la rivière Yu.

 

Après avoir pris la relève, M. Zhang a lancé le Forum Shoujing dans le mémorial sur des thèmes comme « Le Grand Canal extraordinaire », « Plan de l’axe central à la peinture à l’eau », « Avec des expert, partez à la recherche des étoiles dans la carte céleste » et « La Lune aux yeux des géologues », des initiatives s’adressant aux élèves, aux passionnés d’astronomie et de la conservation de l’eau notamment. Il a aussi organisé des activités sur le réseau hydraulique permettant à tout un chacun de participer.

 

« Avant l’épidémie, nous avions une mission culturelle à l’égard du public tout en étant entièrement responsables de la gestion financière », précise-t-il, ajoutant que les bénéfices provenaient de diverses activités. Mis à part la mission de vulgarisation dont le mémorial est chargé, il propose aussi des activités culturelles d’entreprise, des cours de recherche et développement, organise des projets de recherche, s’occupe de la publication de livres et de la vente des produits dérivés. Tout cela lui permet de générer des revenus et de soutenir sa mission de service public.

 

« Nous espérons faire du mémorial un exemple vivant de communication et de diffusion de la culture du Grand Canal », remarque-t-il. En 2019, le mémorial a attiré plus de 100 000 personnes, contre 20 000 auparavant. « J’exploite le mémorial comme une entreprise sociale, à but non lucratif, mais je n’impose pas de fardeau au gouvernement. Les fonds publics sont en baisse, mais les avantages sociaux sont amplifiés. Telle était notre intention initiale. »

 

Des enfants participent à un camp de découverte de l’archéologie au Musée Hanyangling à Xi’an (Shaanxi).
 
À l’écoute du patrimoine

 

S’il est conservateur depuis peu de temps, M. Zhang n’est pas un nouveau venu dans l’univers des musées. Depuis sa première année à l’université en 2003, il est guide bénévole au Musée national. Après avoir obtenu son diplôme universitaire, il a étudié le droit et enchaîné les emplois dans un cabinet d’avocats, une entreprise étrangère et une société d’État, sans jamais renoncé à sa passion de conférencier bénévole. « Après quatre ou cinq ans de bénévolat, c’était devenu pour moi une habitude et un mode de vie. Si je ne vais pas au musée tous les week-ends pour rencontrer les enfants qui s’intéressent au patrimoine, je sens qu’il me manque quelque chose. » Désormais, il estime qu’il est de sa responsabilité de s’adresser au grand public, en particulier aux plus jeunes, en tant que professionnel.

 

En 2014, le compte public WeChat « Museum in Ear » a été lancé. Il s’agit de la réussite entrepreneuriale de M. Zhang, qui après avoir démissionné, a proposé des visites guidées en ligne gratuites pour les jeunes. Il s’est aussi lancé dans des cours hors ligne dans les musées, avec des offres sur le thème des musées (voyages d’étude, exploitation social des musées). Avec son équipe, il a collaboré avec 70 musées et sites du patrimoine culturel au pays et à l’étranger comme le Musée national de Chine, le Musée de la Capitale, et le Victoria and Albert Museum de Londres. « Les connaissances obscures de la culture traditionnelle doivent sortir des livres pour que les gens ordinaires comprennent en écoutant tout en y prenant du plaisir. »

 

Parallèlement, fort de son expérience dans les musées et le patrimoine culturel, il a publié notamment Frère Pengpeng parle de la Cité interdite, La Chine dans les musées : des récipients merveilleux, Promenons-nous dans Beijing avec Frère Pengpeng.

 

« On peut dire que j’ai connu des périodes d’affluence et des périodes creuses », note-t-il, remarquant qu’avant 2007, durant la basse saison, il n’y avait pas beaucoup de monde dans les salles d’exposition. « À cette époque, le Musée national facturait l’entrée. Ce n’est que lorsqu’il pleuvait que les touristes sur la place Tian’anmen qui n’avaient pas de parapluie payaient pour entrer. C’est à cela que ressemblaient vraiment les musées. » Depuis 2008, Les musées et les mémoriaux à tous les niveaux ont été progressivement ouverts gratuitement au public, leur donnant une forte impulsion.

 

« À l’heure actuelle, nous avons un million de familles sur nos plateformes WeChat et Weibo, et près de 100 000 utilisateurs payants », dit-il, admettant que sans l’épidémie, les revenus des voyages d’étude en Chine et à l’étranger auraient pu pleinement soutenir le bon fonctionnement des plateformes tout en finançant les projets de bien-être public relatifs aux musées. Tout cela pour bénéficier au développement rapide du secteur et répondre à la demande de connaissances du public.

 

Mémorial de Guo Shoujing

 

Tirer parti des expériences réussies

 

« Il faut redonner vie au patrimoine culturel dans les musées, aux vestiges éparpillés sur le vaste territoire et aux écrits des livres anciens », avait dit en mars 2014 le président chinois Xi Jinping dans un discours au siège de l’UNESCO. Si à l’heure actuelle, les grands musées chinois peuvent donner un coup de fouet à leurs collections en termes de capital et de personnel, il reste encore de nombreux problèmes qui doivent être résolus de toute urgence pour les musées de moindre importance et autres sites du patrimoine.

 

« J’ai visité plus de 400 sites représentatifs gérés par des organisations du patrimoine culturel en Angleterre, et pour certains, l’utilisation pleine et entière des petits sites du patrimoine m’a impressionné. » Et de remarquer que même un petit monastère abritait une exposition, un espace créatif et un centre de service au public où les touristes pouvaient passer la journée. « J’avais rencontré une grand-mère de 97 ans qui visitait encore un musée avec sa petite-fille, et prenait une tasse de café après la visite. » Pour faire vivre le patrimoine, estime-t-il, il faut adopter ce modèle pour qu’il entre dans la vie des gens.

 

Sur cette base, M. Zhang a commencé peu à peu à faire le lien entre le Mémorial de Guo Shijing et la communauté des environs. Le matin avant l’ouverture du musée, il laisse aux grands-parents et à leurs petits-enfants un espace de jeu et de connaissance : à la recherche des fleurs au printemps pour les personnes âgées, donner une scène aux enfants qui étudient l’opéra de Pékin, et des activités culturelles aux résidents du quartier.
 
L’exposition « Guo Shoujing et le Grand canal » est proposée dans les écoles. (PHOTOS FOURNIES PAR L’INTÉRESSÉ)

 

Il reste cependant beaucoup à faire, notamment trouver en priorité des mécènes et lever des fonds pour créer une fondation consacrés aux petits musées afin d’aider ceux qui doivent se financer par eux-mêmes et ont des difficultés pour trouver des fonds.

 

Il a aussi introduit le bénévolat. « Nous avons une équipe complète de 200 bénévoles avec des élèves des établissements scolaires, des retraités et des adultes actifs », ce qui lui donne un regain d’espoir pour voir le musée s’adresser un peu plus au grand public.
 
Un autre mémorial a d’ailleurs demandé de M. Zhang et à son équipe de s’occuper de l’exploitation, souhaitant qu’ils pourront lui redonner un second souffle.
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