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Chen Jianghong : le raffinement par l'illustration

2022-02-22 16:36:00 Source:La Chine au présent Auteur:LIU TING, membre de la rédaction
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Chen Jianghong montre au public les timbres-poste consacrés à l’Année du Tigre lors de la cérémonie d’émission le 22 janvier à Paris. (Photo : Gao Jing/Xinhua)

Une cérémonie d’émission de timbres consacrés à l’Année du Tigre, qui couvre la période du 1er février 2022 au 21 janvier 2023 selon le calendrier traditionnel chinois, a été organisée par La Poste le 22 janvier à Paris.

Sur un bloc de cinq timbres gommés figure un tigre couché sur fond rouge ; sur l’autre, un tigre debout sur fond bleu. « Le tigre couché représente la puissance, tandis que le tigre debout symbolise l’espoir », explique Chen Jianghong, peintre et illustrateur chinois vivant à Paris, qui les a conçus. « J’ai combiné la peinture chinoise traditionnelle au bleu, blanc et rouge du drapeau français pour représenter les échanges culturels entre la Chine et la France sur la longue durée. »

« J’aime admirer des timbres depuis mon enfance et j’en ai collectionné beaucoup », dit-il. En 2018, il a accepté l’invitation de La Poste pour concevoir des timbres sur le thème du zodiaque chinois. Sur un carré de papier, il donne à la peinture traditionnelle chinoise un aspect raffiné et exquis. Son attachement à la culture chinoise se manifeste dans tous les timbres qu’il créé depuis 2019, mais surtout dans ses albums qui transposent les légendes, la culture et l’histoire de la Chine sur des sentiments et des questions de nature universelle pour le plus grand plaisir des enfants d’aujourd’hui.

Des études en France

Chen Jianghong démontre l’art de la peinture traditionnelle chinoise. (Crédit Photo : ARTE-philosophie )

Chen Jianghong est né en 1963 à Tianjin, une grande ville située à une centaine de kilomètres de Beijing. En 1984, il intègre l’Académie centrale des Beaux-Arts de Beijing pour étudier la peinture traditionnelle chinoise. Au terme de ses années d’études, il décide de partir à la découverte du monde et des cultures étrangères. En 1987, il jette son dévolu sur la capitale et débute ses études en peinture à l’huile à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris.

Après trois mois de cours de français, son niveau de compréhension orale était suffisant pour comprendre les informations à la radio. « J’étais tellement excité à l’idée de pouvoir réfléchir et m’exprimer dans une nouvelle langue. Le français m’a ouvert une nouvelle porte pour apprendre la littérature occidentale, ainsi que l’art et la philosophie, et m’a donné peu à peu le sens des valeurs universelles », confie-t-il.

Il apprécie une citation de Marcel Proust : « Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux. » Étudier et vivre à l’étranger lui permet de méditer sur ce monde d’une façon plus ouverte et de mieux se connaître.

Sa diligence, sa concentration, ses bases solides en peinture, sa connaissance approfondie à la culture chinoise et son audace pour acquérir une culture étrangère ont fait surgir un élan créatif. En 1989, toujours étudiant aux Beaux-Arts, le jeune artiste effectue une première exposition dans une galerie parisienne et obtient son premier succès. Sa carrière prend alors son envol.

Des créations pour la jeunesse

La couverture de l’album Le cheval magique de Han Gan (Photo fournie par Chen Jianghong)

En 1994, il se lance dans la création pour la jeunesse. Sa première rencontre avec le jeune public se fait comme illustrateur. C’est en 1997 qu’est édité l’album La légende du cerf-volant, qui le fait connaître du public français. En 1998, il publie Je ne vais pas pleurer ! – Bïn Bïn au marché chinois, où il fait découvrir l’univers foisonnant d’un marché traditionnel chinois à travers de véritables tableaux sur des doubles pages. En l’an 2000, c’est au tour de Dragon de feu. S’appuyant sur une ancienne légende chinoise, ce livre obtient le Prix du Livre l’année suivante. En 2001, dans Zhong Kui – La terreur des forces du mal, il aborde le thème de la justice. En 2003, Petit Aigle voit le jour. Cet album est si apprécié par le public français que les distinctions pleuvent. Avec Je ne vais pas pleurer ! – Bïn Bïn au marché chinois, les deux albums sont sélectionnés sur la liste des meilleurs livres pour représenter la Chine par le Centre national du livre pour enfant.

On retrouve dans les illustrations de M. Chen la finesse du coup de pinceau des peintres traditionnels chinois. À ce raffinement s’ajoutent des histoires universelles qui parlent aux enfants et donnent une place au rêve et à l’inspiration.

 

Des planches du Prince tigre (Photo fournie par Chen Jianghong)

Le Prince Tigre s’inspire ainsi d’un bronze, connu sous le nom de La Tigresse, datant du XIe siècle avant J.-C., à la fin de la dynastie des Shang, et d’une légende racontant l’histoire d’un enfant prénommé Ziwen qui aurait été recueilli à sa naissance par une tigresse. Dans cet album, l’auteur parle de la relation entre un petit prince et ses deux mères, celle qui l’a mis au monde et l’autre qui l’a élevé. M. Chen invite les lecteurs à découvrir l’harmonie entre l’homme et la nature.

Dans Le cheval magique de Han Gan, Chen Jianghong nous plonge dans l’histoire d’un célèbre peintre chinois, Han Gan, qui représente des chevaux plus vrais que nature. Un jour, un guerrier lui demande de lui peindre « le plus vaillant des coursiers ». La magie ne fonctionne pas immédiatement, mais alors que Han Gan jette son dessin au feu, un coursier jaillit des flammes. Le guerrier remporte victoire sur victoire, mais sa monture ne supporte pas de voir tout ce sang couler. À la fin, le coursier disparait pour retourner à sa forme initiale : un cheval paisible dans un tableau de Han Gan. L’auteur nous fait découvrir l’horreur et les malheurs de la guerre et propose un message de paix. 

« La culture n’a pas de frontières. Lorsque je raconte une histoire, je ne cherche pas à prêcher ou à divertir, mais plutôt à explorer les profondeurs de l’humanité. J’espère exprimer l’aspiration commune de l’humanité à un monde meilleur par la culture traditionnelle chinoise », conclut-il.

 

 
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