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Les maisons en bambou des Dai

2021-02-22 09:22:00 Source:Dialogue Chine-France Auteur:GUO ZHIDONG
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Un village pittoresque dai dans le département dai de Xishuangbanna

   Les personnes de l’ethnie dai du département autonome dai de Xishuangbanna, dans la province du Yunnan, vivent traditionnellement dans des habitations construites en tiges de bambou. De tels bâtiments ont le mérite d’être imperméables, bien ventilés, protégés des animaux sauvages et des insectes, et résistants aux inondations.

  Avec leurs caractéristiques architecturales distinctives, ils représentent un type clé d’habitations traditionnelles chinoises.

  L’ethnique dai vit principalement dans le département dai de Xishuangbanna et dans d’autres régions du Yunnan. Son architecture, qui inclut des temples, des ponts et des résidences, présente des caractéristiques locales indéniables. La maison en bambou, un type d’habitation sur pilotis, étant la plus emblématique.

  Le climat tropical de Xishuangbanna favorise une abondance de bambou dans la région, ce qui offre des réserves toutes prêtes de matériaux de construction pour les Dai. Les habitants structurent leur maison avec du bambou et les couvrent de chaume en utilisant du foin cultivé localement. Ça ne coûte pas cher et la qualité est élevée.

  De grandes tiges de bambou sont choisies pour l’ossature de la maison et des bandes de bambou sont doublées pour former le mur. 20 à 24 colonnes quadrangulaires sont érigées pour étayer le bâtiment. La forme quadrangulaire éloigne les serpents, car les bords peuvent égratigner leurs écailles. Des poutres sont placées sur les colonnes et sont richement sculptées dans certaines maisons. Un étage en bambou, à environ deux mètres au-dessus du sol, divise l’espace intérieur en deux niveaux.

  Les inondations sont fréquentes durant la saison des pluies dans le département dai de Xishuangbanna. Les structures sur pilotis et les murs poreux en bandes de bambou sauvent le bâtiment des inondations, maintiennent une bonne ventilation, son imperméabilité et tiennent hors de portée les animaux sauvages et les insectes.

  Les maisons en bambou des Dai sont en général de forme carrée. Le premier niveau est destiné au stockage et aux animaux de ferme, et le second niveau, plus frais et sec, sert d’espace de vie pour la famille du propriétaire. Au cours des dernières années, de nombreux Dai ont rénové leur maison avec du bois et ont remplacé les toits de chaume par des panneaux de bois ou des tuiles. Ce nouveau design est plus sûr.

Pendant le Nouvel An dai 2017, 108 moines bouddhistes traversent une ancienne communauté dai pour demander l’aumône.

  Les espaces inférieur et supérieur des maisons en bambou sont reliés par un escalier. Au deuxième niveau, le compartiment à côté de l’escalier est le salon. La famille s’y réunit et y reçoit les invités. Une grande natte de bambou au centre de la pièce permet de s’asseoir. Et un foyer dont les bords supérieurs se situent environ 15 cm au-dessus du sol sert de cuisinière, de chauffage et de source de lumière. Derrière le salon se trouve la chambre. En face se dressent la colonnade et le balcon. La première est l’endroit où les résidents accomplissent certaines tâches ménagères, prennent les repas et font des pauses. La seconde est l’endroit où les habitants font la lessive et sèchent le linge, et où ils disposent les réservoirs d’eau.

  Les Dai sont hospitaliers. Ils invitent leurs visiteurs à toucher la colonne centrale de leur maison, qui porte des textes bouddhistes écrits à la main par un maître-moine. La croyance est que ce toucher peut offrir une bénédiction aux visiteurs. La colonne, partie la plus sacrée de la maison, protègerait le bâtiment des catastrophes. Il est interdit de s’appuyer dessus ou de placer des objets autour. Certaines familles l’enveloppent de soie rouge et beaucoup déposent des feuilles en dessous pendant la construction, convaincus que cela la rendra plus durable.

  Les visiteurs ne sont pas autorisés à entrer dans la chambre, ni même à y jeter un coup d’œil parce que le gardien de la famille « réside » dans une colonne dans cette pièce. La colonne est enveloppée de tissu blanc et entourée de feuilles de bananier, de jeunes plants de canne à sucre, de bougies et de bandes de coton. Quand un membre âgé de la famille décède, son corps est placé contre la colonne pour que les autres membres le lavent. Les Dai croient au bouddhisme et épousent l’animisme. Ils croient que les étrangers qui voient la colonne de leur gardien apporteront le malheur à leur famille et gardent donc leurs visiteurs à l’écart de leur chambre.

  De nombreuses règles doivent être observées dans la construction des maisons. Par exemple, une résidence ne peut pas être située devant ou à côté d’un temple bouddhiste, et elle ne peut pas être plus haute que le soubassement de la statue bouddhiste dans le sanctuaire. Lorsqu’une famille dai commence à construire une nouvelle maison, tout le voisinage vient l’aider. À la fin du chantier, tous les voisins se réunissent pour une joyeuse cérémonie de célébration, et des artistes folkloriques interprètent des chansons de félicitations, qui sont censées amener la paix et la prospérité aux occupants de la maison.

  Dans les temps féodaux, il y avait des spécifications rigoureuses pour les résidences des fonctionnaires et des gens ordinaires. Les familles de la classe moyenne se voyaient interdire l’utilisation de tuiles et d’ornements sculptés. De plus, les colonnades de leur maison ne pouvaient pas être composées de trois sections, le salon ne pouvait pas être équipé de portes en treillis à six panneaux, il ne pouvait pas y avoir deux volées d’escaliers, les colonnes ne pouvaient pas reposer sur des bases en pierre, etc.

  L’ancienneté est également prise en compte dans la conception des maisons dai. Les demeures des aînés sont plus hautes et sont dépourvues de poutres structurées à l’aide de chevrons à l’intérieur. Leur escalier est plus long (plus de neuf marches, contre sept ou moins dans les maisons des générations plus jeunes).

  Les Dai entourent souvent leur maison avec des clôtures en bambou et diverses plantes tropicales, telles que des noix de coco, des pamplemousses, des bananes, des papayes et du bambou. Ces élégants bâtiments égaient le paysage serein et luxuriant de la région frontalière de Xishuangbanna.

 

  GUO ZHIDONG • chercheur en culture traditionnelle chinoise au Musée de la cour n°93, à Beijing

 

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