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Tang Yihe : peintre réaliste et humaniste

2022-01-27 11:02:00 Source:La Chine au présent Auteur:ZHOU JIN*
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« Vers la lumière », une rétrospective de l’artiste chinois Tang Yihe, s’est déroulée du 23 décembre 2021 au 3 janvier 2022 au Musée des beaux-arts de Chine à Beijing. Le public a pu y découvrir 49 peintures à l’huile et croquis assemblés par le musée, quatre œuvres collectées par sa famille ainsi que des documents précieux. L’ensemble démontre pleinement les réalisations artistiques de Tang Yihe, son idéal artistique, son patriotisme et son dévouement désintéressé.

Né en 1905 à Wuchang (Hubei), Tang Yihe embarque pour la France en 1931 afin de poursuivre ses études picturales aux Beaux-Arts de Paris. Après la fin de son cursus, trois ans plus tard, il rentre en Chine. De son retour à son décès en 1944, M. Tang a étroitement lié sa création artistique au destin de la nation chinoise. Son travail témoigne de ses idéaux et de ses activités artistiques au cours de sa courte vie.

Des études à l’étranger

 

Tang Yihe pose devant le portrait de sa mère dans son appartement en 1932.

Sous l’influence de son frère aîné, Tang Yihe commence à apprendre la peinture dès son plus jeune âge. Après que le Mouvement du 4 Mai a éclaté en 1919, l’adolescent de 15 ans s’enthousiasme pour l’apprentissage de nouvelles connaissances artistiques. Des idées sur la science et la démocratie du Mouvement l’amènent à se tourner vers la peinture réaliste.

Au printemps 1931, M. Tang est admis aux Beaux-Arts de Paris, où il est l’élève de Paul Albert Laurens. Faute de revenus suffisants, il étudie tout en travaillant à mi-temps et est obligé de marcher plus de 5 km pour dessiner des esquisses du corps humain dans un studio privé.

Durant son séjour en France, M. Tang, influencé par les idées humanistes en Europe, veut alléger les souffrances que la population chinoise subit en raison de l’oppression par les puissances étrangères. Alors que de nouvelles écoles de pensée émergent sans cesse en Europe à cette époque, il embrasse l’école du réalisme au lieu de choisir le modernisme comme certains artistes, tout en restant ouvert aux différents styles artistiques : parmi les précieux tableaux qu’il emportera de France figure un grand nombre d’œuvres impressionnistes. Il a également payé pour assister à une conférence de Picasso, qui l’a beaucoup inspiré.

En 1933, des étudiants chinois, dont Tang Yihe, Chang Shuhong, Qin Xuanfu, Lü Sibai, Zeng Zhushao et Wang Linyi, créent ensemble l’Association des artistes chinois en France. L’année suivante, M. Tang obtient son diplôme avec mention et rentre en Chine.

Proche du peuple

Clairon du 7 juillet (1941)

Après son retour dans son pays, M. Tang est employé à l’École des beaux-arts de Wuchang en tant qu’enseignant. Centré sur la réalité sociale en Chine, il se consacre à représenter la vie réelle du peuple chinois avec les techniques de peinture qu’il a assimilées en Europe. Il dessine des dockers, des paysannes, des jeunes Chinois intellectuels et enthousiastes antiguerre. Sa préoccupation pour la réalité de la Chine et son souci des gens défavorisés lui ont permis de se distinguer des autres peintres chinois revenus du Vieux Continent.

M. Tang insiste sur la voie du réalisme dans son enseignement et sa création ; il emploie la peinture à l’huile, une forme d’art étrangère, dans le but d’interpréter la réalité sociale. Pour former ses étudiants, il souligne en outre l’importance des compétences de base.

Qiqi de haojiao (Clairon du 7 juillet), Nü youjiduiyuan (Femme partisane) et Zu yu sun (Le grand-père et le petit-fils) sont ses œuvres les plus importantes, montrant pleinement son amour pour la patrie et sa sympathie pour les travailleurs. Ces œuvres incarnent non seulement ses intentions de création, mais aussi son aspiration à un avenir radieux. Qiqi de haojiao était aussi la première d’une série de peintures sur la Guerre de résistance contre l’agression japonaise que l’artiste comptait produire. Dans cette toile, une équipe d’étudiants marche dans la rue et mène une campagne de sensibilisation pour inciter les gens à résister contre l’agression japonaise, à l’image des jeunes de l’époque, emplis d’ardeur et d’enthousiasme.

Une disparition prématurée

Le 24 mars 1944, Tang Yihe et l’un de ses frères, Tang Yijing, qui est aussi directeur de l’École des beaux-arts de Wuchang, se rendent à Chongqing pour participer à des conférences et collecter des fonds pour leur école. Ils embarquent sur un navire qui chavire malheureusement en raison d’une surcharge et d’une survitesse. La catastrophe provoque la mort de plus de 200 personnes, dont celle de M. Tang, âgé de 39 ans seulement.

Au moment du décès de M. Tang, son fils Tang Xiaohe, qui deviendra également un peintre célèbre plus tard, n’a que trois ans. Xiong Mingqian, épouse de M. Tang, a conservé toutes les œuvres de l’artiste et a fait don de ces toiles au Musée des beaux-arts de Chine en 2007, ce qui constitue la partie principale de la rétrospective « Vers la lumière ».

Selon Wu Weishan, conservateur du Musée, Tang Yihe utilisait la peinture pour exposer la beauté et la laideur qu’il observait dans la vie réelle. Dans sa création artistique, il exprimait, de manière réaliste et lyrique, ses sentiments profonds.

*ZHOU JIN est journaliste à China Pictorial.

 

 
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