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Ma première démonstration de taijiquan

2020-06-11 13:54:00 Source:La Chine au présent Auteur:LUIS LANCA
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法语词典

Luis Lanca sur scène

 

Traditionnellement, les Occidentaux célèbrent les événements religieux chrétiens comme Noël, le Nouvel An et Pâques. On nous apprend que les Chinois ont aussi leurs grandes fêtes comme la Fête du Printemps, la Fête des Lanternes et la Fête des Bateaux-Dragons. Le fait de pouvoir participer aux célébrations de la Fête du Printemps organisées par l’Institut Confucius de Lisbonne a été un grand moment pour moi et un événement auquel je ne m’attendais pas.

 

Dans nos cours de mandarin à l’Institut Confucius, nous abordons toujours des sujets culturels différents, car ils font partie du programme ou parce que certains événements spécifiques sont liés à des dates importantes de l’année.

 

Je ne suis pas le genre de personne à monter sur scène à la moindre occasion et je ne me sens pas du tout à l’aise dans des événements publics. Je pratique le taijiquan tout seul depuis de nombreuses années, et quand on m’a demandé de faire une démonstration, j’ai refusé en mon for intérieur. L’invitation a néanmoins été formulée à plusieurs reprises de manière subtile. J’ai réalisé que c’était un événement important pour mes amis chinois et je n’ai pas osé les décevoir à un moment aussi important de leur vie.
 

 

Plutôt que de dire non, j’ai posé une condition, à savoir partager la scène avec quelqu’un. C’est ce que j’ai dit à mon professeur Wang Zaijun, un amateur de calligraphie et de culture chinoise. « Je vais faire la calligraphie pendant que vous faites votre taijiquan, pas plus de 5 minutes », il a accepté ma proposition. Je me suis dit : « Bon, je pense que je peux gérer ça. » C’est avec joie que nous en avons convenu.

 

Donc, deux semaines plus tard, sans répétition et sans plus y réfléchir, nous nous sommes présentés à la cérémonie qui devait durer toute la journée avec de nombreux événements sur la scène du Théâtre de l’université : musique, connexions satellites mondiales, expositions, représentations d’étudiants et de professeurs, pour célébrer la Fête du Printemps – Nouvel An chinois.

 

Dans l’ensemble, l’événement était comme nous l’avions prévu, riche et varié, avec de la musique enjouée et une sorte de réunion qui, je suppose, avait très peu à voir avec les grands événements publics organisés en Chine, mais ressemblait plutôt une célébration familiale et entre amis, conviviale et fluide.

 

C’est ainsi que les activités se sont déroulées, avec des plats chinois faits maison, des groupes de chanteurs et de danseurs, avec toutes sortes de versions portugaises et chinoises de chansons populaires et d’éléments culturels populaires. La salle scintillait de vêtements colorés et d’ornementation chinoise variée, en présence de la famille et des amis. Dans ma tenue traditionnelle chinoise, je ne me démarquais pas, même si je ne pouvais penser à rien d’autre que de remettre mes vêtements habituels aussi rapidement que possible.

 

Au moment où notre événement devait avoir lieu, j’étais déjà tellement fatigué à cause du trac que je me suis finalement détendu. Mon partenaire qui cumulait la performance et celle de maitre de cérémonie était plus que prêt, car cela faisait déjà depuis plus de deux heures qu’il présentait et qu’il amusait les spectateurs sur les expressions portugaises et chinoises et leurs significations. Un artiste né, pourrait-on dire.

 

Et le signal est venu : c’était à nous.

 

Je dois avouer que je me souviens à peine de ce qui s’est passé car mon cœur s’est arrêté à ce moment-là. Je n’avais jamais fait de taijiquan en public auparavant et j’avais rarement fait face à des spectateurs sur une scène (j’ai eu une brève carrière amateur en tant que batteur, mais c’était dans une autre vie).
 

 

Nous avons pris position sur la scène et la musique a commencé.

 

Du coin de l’œil gauche, je pouvais voir que M. Wang dessinait quelque chose sur un grand tableau d’école, mais je ne savais pas ce que c’était et quel rapport cela pouvait avoir avec ce que je faisais, puisque je ne pouvais pas interagir avec lui ou modifier les mouvements de ma routine. Je n’avais aucune vision claire de son travail, toute possibilité de lier mes mouvements à l’écriture était donc impossible. Aussi détendu que possible, je me suis concentré sur la respiration qui revenait lentement au niveau auquel je m’étais habitué en classe au point que j’ai complètement pu faire abstraction de la scène, de mon partenaire de scène, du public et du temps. J’ai commencé à vraiment apprécier l’exécution de la forme traditionnelle de taijiquan de style Yang, mon compagnon pendant tant d’heures au cours de ces 18 dernières années. Je suis vraiment entré dans un autre état mental difficile à décrire par des mots.

 

Finalement, j’étais presque arrivé à la fin de la routine et mon attention est lentement revenue dans la salle, juste pour réaliser que mon professeur était loin d’avoir terminé sa calligraphie. Il avait dessiné un coq auquel il a ajouté la phrase 大吉图 (« Tableau de bon augure ») souhaitant à tous une bonne Année du Coq.

 

Nous avons salué le public et quitté la scène.

 

En retournant m’asseoir, j’avais un sentiment curieux car les gens me félicitaient pour notre performance. Je pensais que je n’avais rien fait de spécial, mais nous avons réussi à leur transmettre le sentiment que l’on ressent lorsqu’on pratique le taijiquan et la calligraphie.

 

Si cela a été le cas, j’espère que l’expérience aura été très agréable pour eux car c’est certainement ce que nous avons ressenti. 
 

 

*LUIS LANCA est élève à l’Institut Confucius de Lisbonne.

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