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Célébrer le Nouvel An chinois dans la Cité interdite

2019-01-31 15:16:00 Source:La Chine au présent Auteur:WANG WENJIE
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Le Musée du Palais impérial dans une ambiance de fête, 16 janvier 2019
 
 
WANG WENJIE, membre de la rédaction

 

La fête du Printemps, premier jour de l’année d’après le calendrier lunaire chinois, est sans doute la fête traditionnelle la plus importante pour la nation chinoise. Cette année, elle tombera le 5 février.

 

En ce moment, en accédant au site Internet officiel du Musée du Palais impérial (plus connu sous le nom de Cité interdite), on peut voir une somptueuse affiche prenant tout l’écran, qui nous invite à « Célébrer le Nouvel An chinois dans la Cité interdite ». Le 6 janvier, une exposition sur ce thème s’est ouverte dans les collections du Musée, le plus grand palais et l’un des mieux préservés au monde.

 

Une exposition fondée sur les faits historiques

 

« Que ce soit dans l’Antiquité ou à l’heure actuelle, parmi la cour impériale ou parmi le peuple, dire adieu au passé et accueillir le présent à bras ouverts constitue un thème éternel pour les Chinois », a fait savoir Shan Jixiang, directeur du Musée du Palais impérial.

 

Positionnée au plein cœur de la ville de Beijing, la Cité interdite a servi de palais à 24 empereurs sur deux dynasties : les Ming (1368-1644) et les Qing (1636-1912). Le nombre de visiteurs qui viennent découvrir ce complexe de bâtiments ne cesse d’augmenter ces dix dernières années. En 2018, la Cité interdite a accueilli plus de 17 millions de personnes, devenant incontestablement le musée le plus fréquenté de toute la planète.

 

« Nous avons fixé la date d’ouverture de l’exposition au 6 janvier, qui correspond au premier jour du douzième mois sur le calendrier lunaire chinois, car selon la tradition, il convient dès ce jour-là, soit un mois avant, de commencer à se préparer à la nouvelle année en accomplissant une panoplie d’activités. Quant à la date de fermeture, le 7 avril, elle coïncide avec la fête de Shangsi (le 3 mars selon le calendrier chinois), qui marque le retour de températures plus douces, idéales pour partir en randonnée. Nous souhaitons véhiculer davantage tout ce pan de culture autour des fêtes traditionnelles », a expliqué Shan Jixiang.

 

Autrefois, un grand événement, qui mobilisait une main-d’œuvre massive, avait lieu à l’occasion du Nouvel An : l’installation du tiandeng (littéralement, la « lanterne céleste ») et du wanshoudeng (littéralement, la « lanterne de longévité »). Cette tradition a disparu depuis l’année 1840, l’empereur d’alors ayant ordonné de l’annuler pour réduire les dépenses publiques. Dernièrement, des reproductions de ces deux gigantesques lanternes ont pu être réalisées, après consultation d’anciens documents qui les détaillaient.

 

« Tous les objets exposés ici proviennent des collections et archives du Musée du Palais impérial. Fondée sur des faits historiques, l’exposition a pour objectif de décrire, le plus fidèlement possible, comment la famille impériale célébrait la fête du Printemps sous la dynastie des Qing », a expliqué le directeur du Musée.
 
 
Cinq caractères fu, calligraphiés par cinq empereurs différents de la dynastie des Qing
 

 

Divers points d’intérêts à contempler

 

L’exposition est organisée autour de six thématiques, à savoir la présentation des vœux, le culte des ancêtres, le festin du réveillon, la diligence dans les affaires gouvernementales, les activités récréatives et l’ambiance festive. Les cinq premières mettent en valeur d’authentiques objets anciens, tandis que la dernière est consacrée aux décorations qui étaient traditionnellement installées dans l’espace public sous la dynastie des Qing.

 

La portion sur la présentation des vœux présente des articles indispensables pour célébrer le Nouvel An. Le caractère chinois fu, les chunlian (sentences parallèles écrites sur un fond rouge qui sont apposées à la porte d’entrée principale de chaque habitation), le chuntiao (sorte de banderole de bons vœux) et les menshen (représentations de dieux gardiens des portes collées sur les deux battants de la porte d’entrée) étaient utilisés par les foyers ordinaires, à l’intérieur de leur maison ou dans leur cour extérieure. À l’opposé, les suichaotu (peintures jouant sur les homophonies ou le sens allégorique du sujet représenté pour souhaiter de belles perspectives à l’occasion du Nouvel An), ou encore les tiandeng et wanshoudeng que nous avons évoqués plus haut, étaient plutôt, voire exclusivement, réservés au Palais impérial.

 

Dans cette même partie de l’exposition, le public peut découvrir cinq caractères fu, calligraphiés par cinq empereurs différents, à savoir Kangxi (quatrième empereur de la dynastie des Qing, règne de 1661-1722), Yongzheng (fils de l’empereur Kangxi, règne de 1722-1735), Qianlong (fils de l’empereur Yongzheng, règne de 1735-1795), Jiaqing (fils de l’empereur Qianlong, règne de 1795-1820) et Daoguang (fils de l’empereur Jiaqing, règne de 1820-1850).

 

« Ce caractère fu écrit par cinq empereurs est pour moi le point d’intérêt majeur de l’exposition. J’ai mis beaucoup de temps avant de réussir à discerner l’auteur de chaque fu, car le texte de présentation accompagnant ces œuvres était écrit en tout petit. Mise à part la calligraphie de l’empereur Kangxi, un peu plus penchée que les autres, il est difficile, à mon sens, de distinguer les nuances entre ces calligraphies, a avoué Wu Yuting, visiteur de l’exposition. Également, dans un coin de la salle, des bougies provenant d’un palais ont profondément attiré mon attention. Au début, j’avais cru qu’il s’agissait de sculptures en jade, tellement leurs couleurs étaient éclatantes et leurs motifs finement gravés, mais ce sont bien des bougies ! Observer ces petits articles du quotidien que nos ancêtres utilisaient permet de se faire une idée de la vie que menaient autrefois la famille impériale et le peuple ordinaire, et les différences entre les deux. »

 

Elle a poursuivi : « J’ai aussi été subjuguée par la beauté extraordinaire des lanternes suspendues au centre de la salle d’exposition. Elles servaient jadis à décorer les palais. Je devine qu’ici, il s’agit de copies, puisqu’elles sont exposées à une forte lumière, sans être protégées derrière une vitre. »
 
 
Un verre à vin en or

 

Des moyens techniques innovants

 

Pour cette exposition « Célébrer le Nouvel An dans la Cité interdite », le Musée du Palais impérial a mis en œuvre des méthodes innovantes, notamment en positionnant des objets exposés d’une certaine manière pour obtenir une image stéréoscopique d’eux. Par ailleurs, plusieurs modes d’interaction avec les visiteurs ont été intégrés.

 

De chaque côté de l’entrée et de la sortie de l’exposition est planté un grand écran, sur lequel on peut voir un menshen « en mouvement ». Par cet effet d’animation, le dieu gardien de la porte, a l’air sévère à l’origine, passe par diverses humeurs, étant parfois bienveillant et comique.

 

« Nous avons employé de nombreux moyens techniques pour enrichir l’expérience sensorielle des visiteurs, entre autres par le biais de dessins animés, de vidéos, de sons, de projections, ou encore en faisant brûler de l’encens. Dans la tour Yanchilou côté est, tout un décor a été mis en place d’après le modèle d’un suichaotu du règne de Qianlong. Les visiteurs peuvent se faire photographier cette mise en scène en toile de fond. Et dans la tour Yanchilou côté ouest, des timbres spéciaux à l’occasion du Nouvel An sont proposés à la vente », a indiqué Shan Jixiang.

 

À proximité d’une œuvre intitulée Peinture de jeux sur la glace, des écrans diffusent plusieurs dessins animés sur le patinage artistique et la discipline acrobatique. « J’ai découvert ces jeux anciens sur la glace dans le feuilleton à succès The Legend of Zhen Huan. Je me fais désormais une idée plus concrète de ce à quoi ressemblait ce sport d’hiver », a commenté Wu Yuting.

 

« L’exposition durera jusqu’au début du mois d’avril et je prévois d’y refaire un tour lors de ma prochaine visite à la Cité interdite. J’irai revoir ces objets qui m’ont laissée tant admirative », a-t-elle affirmé.

 

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