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Un Parisien à Chengdu : « La belle vie ! »

2022-10-09 12:33:00 Source:La Chine au présent Auteur:MA LI, membre de la rédaction
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Nicolas Laurent pratique la méditation dans le parc de Tianfu à 6 heures du matin.

 

Nicolas Laurent est un Parisien de 42 ans, qui s’est installé à Chengdu voilà 14 ans. Ces jours-ci, dès qu’il est disponible, il se rend en tant que bénévole au centre de dépistage temporaire installé à côté de la station de métro de Tongzilin. Là-bas, il aide les résidents à effectuer leur prélèvement pour les analyses de test PCR : respect des distances de sécurité, scannage des passes sanitaires, distribution du matériel de prélèvement. « En tant que bénévole, on aide là où il y en a besoin. »

En tant que résident de longue durée à Chengdu, M. Laurent se sent chez lui dans le chef-lieu du Sichuan : « Chacun fait sa part pour mieux vivre ensemble. […] Chengdu est une ville moderne très inclusive, qui a su préserver sa culture locale et son atmosphère tranquille, tout en adoptant les aspects pratiques de la vie moderne. » M. Laurent confesse qu’il est tombé amoureux de la ville dès son arrivée il y a 14 ans.

 

Choisir Chengdu comme destination

 

M. Laurent n’est pas du genre à faire la grasse matinée. Dès le matin à 6 heures, il se rend dans le parc de Tianfu pour pratiquer la méditation, respirer le bon air frais et se relaxer avant d’attaquer la journée. « Cette habitude m’a permis de contrôler mon anxiété et de réfléchir calmement à la manière de résoudre mes problèmes. » M. Laurent se remémore le développement des grands parcs et des voies vertes à Chengdu : « On a parfois l’impression de se retrouver dans le sud de la France, avec la nature et la joie de vivre. »

 

Avant de s’installer à Chengdu et après avoir obtenu son diplôme d’ingénieur en développement rural, M. Laurent a d’abord œuvré pendant cinq ans au développement des AMAP (Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne) dans toute la France, et en particulier en région parisienne. « J’ai commencé à pratiquer les arts martiaux à l’âge de 15 ans. Je me suis ensuite naturellement intéressé aux pensées philosophiques sous-jacentes, et donc à la culture chinoise, en particulier au taiji et à la médecine traditionnelle chinoise. […] Mon cœur était déjà en Chine », explique-t-il.

 

Après cinq ans de travail en France et ayant atteint ses objectifs de l’époque, M. Laurent souhaite passer à l’étape suivante de son projet de vie : « J’avais très envie de vivre en Chine, d’expérimenter par moi-même ce pays lointain. » Un ami français lui a parlé de Chengdu et en avril 2008, ce Parisien a pris un avion de Paris à Chengdu. « En arrivant ici, je me suis rapidement senti comme chez moi, comme si j’y avais déjà vécu dans une vie antérieure », raconte-t-il. La qualité de vie de cette ville est venue s’ajouter à son intérêt pour le pays.

 

M. Laurent a également eu l’occasion de visiter Beijing et Shanghai. « Comparée à l’ouverture de Shanghai et la solennité de Beijing, Chengdu offre une atmosphère très relaxante. » Ce court séjour est suffisant pour que le jeune homme confirme sa prochaine étape. De retour à Paris, il prépare son départ et revient à Chengdu quatre mois plus tard. Pour s’adapter rapidement à cette nouvelle vie, il s’inscrit à l’Institut de langue chinoise pour les étrangers de l’Université du Sichuan et redevient étudiant pendant un an. « Nous avions 3 heures de cours tous les matins, je passais ensuite 3 à 4 heures l’après-midi pour mémoriser tout le vocabulaire. » Avec ce rythme intense, il maîtrise rapidement les bases du chinois et peut se débrouiller tout seul au bout de quatre mois. Pour quelqu’un qui partait de zéro, « c’est une réalisation dont je suis fier », confesse-t-il.

 

Ayant réglé le problème de la barrière de la langue, la vie de M. Laurent s’enrichit rapidement, que ce soit par les balades à vélo dans les environs ou en « tapant la causette avec les locaux ». Il doit aussi habituer son estomac à la saveur locale, le poivré-pimenté que l’on retrouve dans la fondue du Sichuan. Avec la maîtrise de la langue, M. Laurent trouve rapidement un poste d’enseignant à l’Université des ethnies du sud-ouest, puis au consulat général de France à Chengdu, où il travaille pendant quatre ans. Mais il ne s’arrête pas là et devient présentateur TV, chanteur, comédien, entraîneur de taiji, et enfin psychothérapeute. « Ces différentes expériences m’ont permis de grandir ici, elles m’ont beaucoup apporté. » Le Français parle de Chengdu comme d’une ville en plein développement, et à travers ces différentes opportunités, cela lui a permis de trouver ce qu’il voulait vraiment faire.

 

Ce parcours a aussi transformé les habitudes de M. Laurent : « Le matin, ce n’est plus café et tartines, mais raviolis ou pâtes chinoises. »

 

Nicolas Laurent pratique les arts martiaux sur la Grande muraille.

 

Coach en développement personnel

 

« Au tout début de mon séjour, je ne parlais pas encore chinois, et des tâches simples comme faire les courses se révélaient plutôt difficiles, mais je me suis rapidement fait des amis chinois qui étaient vraiment avenants et prêts à m’aider. »

 

Au cours de ces années, M. Laurent a également fait l’expérience d’un mariage avec une Chengdunaise. « Nous nous sommes rencontrés en 2009, et séparés à l’amiable en 2014. » Cinq ans de vie commune ont également beaucoup apporté à ce Parisien, qui est d’ailleurs resté en bons termes avec ses ex-beaux-parents, qui lui souhaitent toujours la bonne année.

 

Avec toutes ces années d’expérience, la renommée de M. Laurent à Chengdu n’a cessé de grandir, mais pas sa joie de vivre. « Même si en apparence tout allait bien, je me rendais compte que ce n’était pas ce que je voulais vraiment. Je me posais souvent la question de comment faire pour à la fois devenir une meilleure version de moi-même et apporter de la joie aux autres. » En fait, il avait commencé depuis des années à étudier la psychologie. Avec sa pratique et sa connaissance du taiji, il décide de se lancer en 2016 comme coach en développement personnel.

 

Maintenant, M. Laurent prend résidence au centre communautaire de Tongzilin et y anime des ateliers deux fois par semaine. « Même si certains participants sont Chinois et d’autres étrangers, au-delà des différences culturelles, nous recherchons tous une certaine forme de bonheur ou de qualité de vie. » Par le biais des ateliers hebdomadaires et des séances individuelles, les participants se sentent progressivement mieux. « Les personnes qui viennent me voir possèdent toutes un esprit international. Certaines parlent des langues étrangères ou ont même vécu à l’étranger. Elles arrivent facilement à suivre ma logique de pensée, et me font me sentir intégré à la communauté. »

 

Aux techniques de coaching et de psychothérapie occidentales, M. Laurent a intégré les principes de la pensée traditionnelle chinoise. « Un exemple très simple est l’utilisation de la pensée dialectique yin et yang pour percevoir la diversité interne de toute position de pensée, éviter les absolutismes, et apprécier la complémentarité des différences. Cela est très utile, par exemple, pour aider des clients à sortir d’une vision trop rigide de la réalité. »

 

Avec maintenant plus de 200 ateliers à son actif, dont plus de 70 sur la pratique de l’écoute active, M. Laurent apprécie la valeur de son travail. « Je pense vraiment que la psychologie est le levier le plus efficace pour créer du changement. Si on arrive à aider quelqu’un à changer ses croyances et modes de pensée, cela aura naturellement des répercussions sur sa santé physique, ses relations sociales et sa relation à la Nature. » En décembre 2021, M. Laurent a obtenu avec succès son certificat de psychothérapeute auprès de l’Académie des sciences de Chine. Son objectif affiché est « d’aider de plus en plus de gens à vivre la vie qu’ils souhaitent ».

 

Devenir un résident permanent de Chengdu

 

À l’instar de la population chinoise locale, M. Laurent utilise avec aisance les nouvelles technologies du quotidien : messagerie instantanée, porte-monnaie électronique, service d’orientation et de voiturage. « Quand on sort, on a seulement besoin de son téléphone. Avec, on peut tout faire. » Des petites courses à la location d’appartement, tout peut se faire en ligne grâce aux nombreuses applications disponibles. « Cela facilite vraiment la vie », confie-t-il.

 

« Quand je suis arrivé à Chengdu en 2008, en dehors des loisirs traditionnels, il n’y avait qu’un restaurant de cuisine occidentale et deux bars ouverts par des étrangers. Maintenant, ce n’est plus du tout pareil. » Ces 14 dernières années, M. Laurent a été le témoin de l’internationalisation de la ville, propulsée également par l’arrivée de milléniaux, qui délaissent la vie stressante des villes de la côte pour se lancer dans l’entreprenariat à Chengdu, qui offre un climat plus accueillant et propice.

 

« Depuis le début, Chengdu m’a donné cette impression d’inclusivité, qui continue encore et encore de se manifester avec l’incorporation des idées et tendances des nouvelles générations. Cette attraction de nouveaux talents a soutenu la modernisation et l’internationalisation de la ville. »

 

Pour M. Laurent, Chengdu a su se lancer dans un développement rapide, tout en préservant son patrimoine culturel traditionnel. « Ici, on ressent un peu la même douceur de vivre que dans le sud de la France. Il faut travailler mais aussi ne pas oublier de profiter de la vie. » Avec son entreprise qui se développe et la ville qui devient de plus en plus pratique et agréable, M. Laurent espère que Chengdu deviendra sa résidence permanente.  

 

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