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À la découverte des oiseaux migrateurs au bord du fleuve Jaune

2021-11-04 17:05:00 Source:La Chine au présent Auteur:
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Des oiseaux migrateurs au Parc national des zones humides du fleuve Jaune à Baotou (LIU LI) 

 

Depuis 2012, en plus de son travail de chercheur à l’Université normale de Baotou, Liu Li se rend presque chaque semaine dans la zone humide du fleuve Jaune pour surveiller les oiseaux : les espèces présentes, leur nombre, leurs habitudes et leur reproduction. La collecte de données permet d’analyser les raisons pour lesquelles les oiseaux migrateurs viennent dans cette zone humide à Baotou, en région autonome de Mongolie intérieure, ainsi que l’impact des changements environnementaux sur eux.

 

À ce sujet, M. Liu se souvient d’une mésaventure : au printemps 2018, il était allé collecter des fientes de cygne dans la zone humide du fleuve Jaune, afin d’étudier les habitudes alimentaires de ces oiseaux. Lorsqu’il est entré dans la zone, il n’était absolument pas conscient que la berge du fleuve s’enfonçait. Très vite, l’eau boueuse est montée jusqu’à sa taille. Face à l’urgence de la situation, M. Liu a immédiatement mis de côté l’échantillon collecté et son appareil photo, puis il s’est extirpé péniblement du marais. Aujourd’hui encore, il se souvient de cette scène avec terreur.

 

« Les fientes doivent être séchées avant que nous puissions les étudier. Nous devons déterminer quelles plantes les cygnes mangent, si c’est du maïs ou autre chose. Différentes plantes fournissent différents types d’énergie, et nous avons découvert que les graines de certaines plantes indigènes des zones humides peuvent fournir rapidement de l’énergie pour les aider à migrer à nouveau », décrit M. Liu.

 

Observer l’évolution des zones humides

 

Le Parc national des zones humides du fleuve Jaune de Baotou, qui couvre une superficie de 12 222 ha, est un grand parc national situé dans une région froide et aride de haute altitude, le long du fleuve Jaune. Il abrite 225 espèces de vertébrés sauvages, dont 201 espèces d’oiseaux réparties en 16 ordres et 44 familles. Se trouvant à l’intersection de deux routes migratoires mondiales d’oiseaux (la route d’Asie centrale et la route d’Asie de l’Est – Australasie), il constitue un important point de transit pour les oiseaux migrateurs dans le nord de la Chine.

 

En 2012, après avoir obtenu son doctorat en agronomie à l’Université d’agriculture et de technologie de Tokyo, M. Liu a commencé à travailler à l’Institut des sciences et de la technologie biologiques de l’Université normale de Baotou. « Au début, j’étais un peu perdu, vu qu’il n’y avait pas autant de corbeaux en Mongolie intérieure qu’à Tokyo et que les moyens dont disposait l’université pour faire des expériences étaient très limités. Je ne savais pas quelles recherches mener », se souvient M. Liu. « Fin 2012, j’ai vu sur Internet une activité de sauvetage d’oiseaux dans la zone humide de Baotou. Je suis allé sur place, et j’ai été surpris de voir qu’il y avait des cygnes à Baotou, une ville marquée par l’industrie lourde. J’ai donc pensé que je pouvais faire quelque chose. »
 

 

Au printemps 2015, son équipe de recherche a reçu un financement de la Fondation nationale des sciences naturelles de Chine pour entamer une étude sur les effets des caractéristiques d’enrichissement des éléments de terres rares et des métaux lourds dans les zones humides du fleuve Jaune sur les oiseaux aquatiques. « Les oiseaux sont des indicateurs de l’environnement, notre recherche fournira ainsi des matériaux scientifiques de première main pour les études sur la gouvernance environnementale et la conservation des espèces. Le but de nos recherches sur les habitudes alimentaires des cygnes est de savoir quelles plantes des zones humides peuvent fournir de l’énergie aux cygnes. De plus, nous voudrions savoir si ces plantes, selon leurs différentes capacités d’enrichissement, peuvent transformer des polluants, et même connaître la capacité des micro-organismes à dégrader les polluants », explique-t-il.

 

Selon M. Liu, ce n’est qu’après une observation, une surveillance et une recherche à long terme que l’on peut découvrir la vie quotidienne des oiseaux migrateurs, et ainsi repérer les changements de l’environnement des zones humides. Pour déterminer le nombre d’oiseaux, M. Liu et son équipe les ont comptés un par un avec des lunettes d’observation, et afin de mener à bien leur recherche, ils ont persévéré pendant huit ans dans ce qui semblait être des tâches répétitives. « En hiver, il fait extrêmement froid près du fleuve Jaune. Une fois, j’ai vu M. Liu accroupi dans les roseaux observant tranquillement les cygnes pendant toute la journée, malgré le froid et la solitude, ce qui m’a beaucoup impressionné », affirme Zhang Yue, un collègue.
 
Des cygnes se reposent dans la zone humide du fleuve Jaune.

 

Un trésor national

 

M. Liu a tissé un lien indescriptible avec les oiseaux migrateurs. « Chaque fois que je les observe, je fais de nouvelles découvertes. Vous n’imaginez peut-être pas que les oiseaux peuvent aussi être joyeux et en colère, être jaloux et tristes ; ils peuvent se séparer à cause d’actions incohérentes, et ils peuvent aussi être tristes à cause de la disparition de leurs compagnons. »

 

« Au fil des ans, nous avons pris plus de 200 000 photos d’oiseaux migrateurs, des documents très précieux. Une photo de cygne est même accrochée juste au-dessus du lit de mon enfant. Dans les zones humides du fleuve Jaune de Baotou, on recense au moins six espèces d’oiseaux qui sont protégées au même niveau de protection nationale que le panda géant (soit la première classe). Je dis souvent à mes élèves que si la terre est la maison de l’humanité, les zones humides sont la maison des oiseaux aquatiques, et que nous devons protéger leur foyer afin d’améliorer notre vie. »

 

« J’espère que les enfants de la région visiteront davantage les zones humides du fleuve Jaune et verront des milliers de cygnes, afin qu’ils sachent à quel point leur ville natale est belle et que de nombreux oiseaux précieux utilisent nos zones humides durant leur migration. Je souhaite également réaliser à l’avenir un documentaire sur les oiseaux migrateurs. Même s’il ne s’agit que d’un seul type d’oiseau, je voudrais bien raconter leur quotidien, beau et intéressant. Lorsque les gens ressentent leur beauté, ils s’engagent naturellement à protéger les oiseaux et l’environnement », conclut M. Liu.

 

*YUAN HUI est journaliste à China Daily.

 

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