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Sugar Blue : sa chanson pour Shanghai

2021-04-01 15:10:00 Source:La Chine au présent Auteur:DENG DI
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Sugar Blue jouant un solo d’harmonica endiablé lors du concert que son groupe a donné au festival World Music Asia à Shanghai, le 24 septembre 2018.  (Photo fournie par World Music Asia)

 

Harmoniciste de blues américain et lauréat aux Grammy Awards, Sugar Blue a commencé sa première tournée en Chine en décembre 2017, dans le club Blue Note Beijing, qui est la première succursale en Chine du célèbre club de jazz new-yorkais. Les fans chinois ont été impressionnés par la coordination parfaite du groupe et le jeu à l’harmonica merveilleux de Sugar Blue, qui ont plongé tout le monde dans un pèlerinage du blues.

 

Depuis lors, l’harmoniciste et son groupe ont été invités à se représenter en Chine à deux reprises : en 2018, ils ont effectué une nouvelle tournée et en avril 2019, ils sont venus pour une représentation spéciale au Blue Note Beijing. Il était prévu qu’ils viennent à Shanghai en septembre 2020 pour jouer durant une semaine au « Jazz at Lincoln Center », mais leur venue a été annulée en raison de la pandémie.

 

Les fans chinois apprécient la musique de Sugar Blue autant que sa personnalité. Il est gentil, poli et a le sens de l’humour. Lors de sa représentation au Blue Note Beijing, sur la scène de World Music Asia 2018 à Shanghai, de l’OCT-Loft Jazz Festival 2018 à Shenzhen et de la finale du concours « Pont vers le chinois » 2019 à Changsha, il était habillé comme à son habitude : il portait un béret noir, une chemise bleu foncé et un harmonica en bandoulière devant la poitrine, totalement immergé dans son monde pur.

 

Une passion pour l’harmonica

 

Né sous le nom de James Whiting le 16 décembre 1949 à New York, Sugar Blue est un grand chanteur et compositeur. Il a commencé à jouer sur scène à partir des années 1960. Salué par le magazine américain Rolling Stones comme « l’un des plus importants joueurs d’harmonica du blues moderne », il est largement acclamé pour son jeu et sa voix exceptionnelle.

 

L’amour pour la musique de Sugar Blue vient de sa mère, une chanteuse et danseuse talentueuse. La carrière de celle-ci lui a permis d’être entouré de musiciens éminents dès son enfance. Aujourd’hui encore, il se souvient très bien de la première fois que sa mère l’a emmené à l’Apollo Théâtre pour voir Stevie Wonder, déjà un prodige de la musique à cette époque-là, alors qu’ils avaient tous les deux une douzaine d’années. La façon dont Wonder jouait de l’harmonica sur scène a beaucoup impressionné Sugar Blue qui apprenait également cet instrument en ce temps-là, et l’a rendu plus déterminé à passer sa vie à travailler sur son rêve musical.

 

En grandissant, de nombreux musiciens, tels que Ray Charles, père de la musique soul, B. B. King, et surtout Sonny Boy Williamson II, maître de l’harmoniciste de blues, l’ont beaucoup inspiré.

 

La carrière musicale de Sugar Blue s’est toujours déroulée sans heurts, et New York en constitue un élément indispensable. Ayant grandi à New York, Sugar Blue se souvient encore de cette ville dans les années 1960 et 1970. Dans ses souvenirs, à cette époque-là, l’ambiance musicale y était très variée : jazz, blues, pop, rock... De bonnes chansons et des musiciens émergeaient continuellement, tout le monde jouait et aimait la musique. Que ce soit au centre-ville, en banlieue ou à la campagne, on voyait des enfants jouer de l’harmonica, de la guitare, de la batterie ou du violon. Il estime avoir eu de la chance de grandir à New York à cette époque et de tracer sa route dans la musique.

 

De cette façon, Sugar Blue a progressivement formé son propre style de musique unique. Il a non seulement hérité du blues américain traditionnel inoubliable, jouant avec des musiciens célèbres de divers genres, mais a également promu son héritage de la culture blues à travers le rock moderne, le jazz et d’autres éléments musicaux.

 

Au cours des dernières décennies, en tant qu’harmoniciste de blues, il a collaboré avec les Rolling Stones, B.B. King, Willie Dixon et Bo Diddley. En raison de cette carrière musicale réussie, il a été couvert par de grands médias et récompensé par un Grammy Award fort convoité, se bâtissant une réputation légendaire de musicien de blues.
 
Sugar Blue (2e à dr. 1re rangée) et les membres de son groupe posent avec leurs fans chinois après leur concert au World Music Asia 2018 à Shanghai. (PHOTO : Tian Lei)

 

 

Musicien et poète

 

La musique de Sugar Blue est poétique. Il essaie de mettre tout ce qu’il ressent dans une chanson. Son inspiration vient des gens et des choses qu’il rencontre dans sa vie quotidienne, qu’il s’agisse de relations personnelles, d’amour, de travail ou de luttes quotidiennes.

 

« Optimiste ou pessimiste ? Je pense que je suis un peu des deux, parfois je suis optimiste et parfois je suis pessimiste. C’est une sorte d’équilibre, le yin et le yang », a-t-il confié.

 

Jouissant d’un mariage heureux, il écrit des chansons avec sa femme. Certains musiciens avec lesquels il a collaboré et qui l’ont guidé lui donnent aussi beaucoup d’inspiration. Pour lui, l’inspiration est comme l’eau qui coule naturellement et qui ne peut être forcée. Il compose principalement du blues.

 

« Beaucoup de gens disent que le blues est tragique. Non, le blues est de la magie noire, le blues est la vérité de la vie », a-t-il avancé. Il est fasciné par la vie quotidienne. Dans ses chansons, il est question de gens qui luttent pour gagner leur vie ou pour garder une maison. À ses yeux, vous pouvez écrire sur les choses merveilleuses qui vous arrivent, mais aussi sur des choses moins heureuses. Il trouve l’inspiration dans chaque expérience.

 

Il cherche également des idées dans la littérature. Des poètes comme E. E. Cummings, Robert Frost et Bob Dylan sont ses favoris. Outre la poésie, le livre de l’écrivaine afro-américaine Zora Neale Hurston, Their Eyes Were Watching from God (Mais leurs yeux dardaient sur Dieu), l’a beaucoup influencé. C’est, selon lui, « de la poésie du premier au dernier mot ».

 

L’opposition à la guerre est également l’un des thèmes exprimés dans ses chansons. À ses yeux, la guerre est l’une des choses les plus absurdes que font les humains, car « on ne peut pas résoudre des problèmes en battant quelqu’un ».

 

New York l’a nourri quand il a grandi, tandis que Chicago l’a réconforté à l’âge adulte. Les villes, les gens et ses expériences sont tous importants et inspirants pour lui.

 

Shanghai et le sheng

 

Comme beaucoup de personnes vivant hors de Chine, la première impression de Sugar Blue sur ce pays lointain provient des films de kung-fu. Lorsqu’il a posé le pied sur le sol chinois pour une tournée musicale en 2017, il a découvert que le pays était beaucoup plus coloré qu’il ne l’avait imaginé.

 

« Il y a tellement d’endroits incroyables en Chine. Les montagnes, la mer et beaucoup de villes merveilleuses », a-t-il confié. Sugar Blue a été émerveillé par ce pays à la fois ancien et moderne. À ses yeux, la Grande Muraille et la Cité interdite sont parmi les constructions les plus incroyables dans l’histoire humaine. Ces découvertes l’ont beaucoup inspiré pour sa musique. Il a dit qu’il voulait vraiment avoir l’occasion de voyager à travers la Chine pour vivre davantage d’expériences et partager sa musique avec toute la nation.

 

Parmi les villes qu’il a visitées, Shanghai est sa préférée. « Je ne connais pas grand-chose de ce qui se passe en dehors de Shanghai. Mais à Shanghai, il y a tellement de musique : rock, jazz, hip-hop et musique traditionnelle chinoise. J’y ai vécu une expérience merveilleuse », a-t-il déclaré.

 

« La ville elle-même est si vivante et dynamique ! C’est une ville en croissance et à la pointe de la créativité. Les beaux bâtiments et l’esprit merveilleux des gens... Les gens sont très amicaux et chaleureux. Ils maîtrisent bien l’anglais, ce qui est bon pour moi, car mon chinois est très mauvais, mon fils parle mieux que moi ! »

 

En tant qu’harmoniciste, il s’est intéressé à différents instruments de musique chinois. Lorsqu’il a écouté la musique de Second Hand Rose (un groupe de rock chinois dont la musique mêle du rock moderne et de la musique chinoise traditionnelle), il a affirmé qu’il avait été immédiatement fasciné par ses instruments merveilleux, sonnant comme une trompette.

 

Sugar Blue a déclaré que son instrument, l’harmonica, avait également un lien profond avec la Chine. « Le mot harmonica est dérivé de sheng (un instrument chinois à vent et à anche libre, composé généralement de 17 tuyaux en bambou fixés dans un petit coffre à vent qui est doté d’une embouchure dans laquelle souffle l’instrumentiste). Le principe le plus important de l’harmonica vient du sheng, à partir duquel les Européens ont inventé l’harmonica. Ils ont beaucoup de points communs », a expliqué Sugar Blue.

 

La Chine fascine l’artiste américain. Dans son nouvel album Colors, disponible en ligne depuis mars 2020 en Chine, figure une chanson sur Shanghai intitulée Shanghai Sunset, une ode émouvante à cette municipalité animée, témoignant de son amour particulier pour elle. La chanson a été enregistrée à Shanghai et à Chicago, en collaboration avec un maestro chinois de sheng, Ling Bo. Sugar Blue adore cette chanson et a apprécié cette coopération avec les musiciens chinois.Il espère d’autres collaborations de ce type à l’avenir.

 

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