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Shennongjia : un enchantement de la nature

2019-10-12 11:24:00 Source:La Chine au présent Auteur:
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Le site des Neuf Grands Lacs à Shennongjia

 

Le district forestier de Shennong-jia est une zone montagneuse qui se situe dans la partie occidentale de la province du Hubei, entre le Yangtsé et la rivière Hanshui. S’étendant sur 3 250 km2, cette région est souvent associée à la figure légendaire de Shennong, un empereur de la Chine ancienne considéré comme le père fondateur de la médecine chinoise. On raconte qu’il aurait fabriqué une échelle pour escalader les montagnes afin d’y chercher des herbes traditionnelles. Avec ses sommets vertigineux et ses mystérieuses vallées qui renferment une végétation luxuriante, ce massif montagneux jouit d’un climat variable et change de visage au fil des saisons.

 

Avec ses paysages subalpins et son extraordinaire biodiversité, ce géoparc classé à l’UNESCO incarne parfaitement l’harmonie entre l’homme et la nature. Il fait partie des 10 plus beaux parcs forestiers de Chine et attire des flots ininterrompus de visiteurs, venus aussi bien de Chine que du reste du monde.

 

À l’occasion de la 40e session du Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO qui s’est tenue à Istanbul (Turquie) en 2016, le site de Shennongjia a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

 

Des trésors naturels

 

Le site de Shennongjia s’élève à une altitude moyenne de 1 700 mètres. Son plus haut sommet, le pic de Shennong, culmine à 3 106 mètres d’altitude. C’est le plus haut sommet de Chine centrale. La géographie unique de la région et son microclimat ont permis à de nombreuses espèces sauvages de survivre aux glaciations quaternaires.

 

Afin de protéger les vastes zones forestières, le site de Shennongjia a été décrété réserve naturelle en 1982 puis élevé au rang de réserve naturelle nationale par le gouvernement chinois en 1986. En 1990, il a été inscrit au réseau des réserves de biosphère du Programme sur l’Homme et la biosphère de l’UNESCO.

 

Au rythme des saisons, la zone est alternativement affectée par la mousson du sud-est et l’anticyclone continental mais les précipitations et la chaleur sont tempérées par les montagnes et les forêts. Les étés sont frais et les hivers chauds. Présentant un écosystème de forêt subtropicale particulièrement bien préservé, le site bénéficie d’une position de transition entre le nord et le sud qui favorise la diversité des espèces animales et végétales.

 

L’arbre aux colombes, également appelé arbre aux mouchoirs, est originaire de Shennongjia. Il figure sur la liste des espèces nationales protégées de 1ère classe. D’une grande valeur ornementale, ces arbres peuvent mesurer jusqu’à 20 mètres de haut et donnent des fleurs de la taille de la paume d’une main. L’arbre tire son nom de ses fleurs, qui, sous l’effet de la brise, s’agitent comme des colombes en plein vol. Ses graines sont enfermées dans une coquille plus dure que la coque d’une noix et imperméable à l’eau, ce qui rend leur germination particulièrement difficile, d’où la rareté de l’espèce. Des centres de recherche forestière locaux se sont penchés sur ce problème pendant des années avant de parvenir littéralement à « casser la noix ». Le taux de germination s’élève aujourd’hui à 90 %.

 

La réserve naturelle de Shennongjia abrite de nombreuses espèces animales rares qui font partie des espèces nationales protégées de 1ère classe, notamment le rhinopithèque de roxellane, le tigre de Chine méridionale, le léopard, la cigogne blanche ou encore l’aigle impérial. On y rencontre également des ours noirs, des renards, des porcs-épics et des cerfs. En outre, le parc de Shennongjia est sillonné de nombreuses rivières et de cours d’eau turbulents dans lesquels on trouve des salamandres géantes de Chine, des loutres ainsi que des grenouilles quasipaa spinose.

 

Le rhinopithèque de roxellane, endémique à la Chine, est un animal en voie de disparition. Les sous-espèces que l’on trouve sur le site de Shennongjia sont les moins représentées. Ces singes migrent deux fois par an. En été, ils vivent généralement dans des forêts dont l’altitude varie entre 2 500 et 3 000 mètres. Le reste de l’année, ils redescendent sur des zones moins élevées, autour de 1 500 mètres d’altitude. Ils migrent en groupes en sautant d’arbres en arbres. En raison de son cycle de reproduction particulièrement long, le rhinopithèque de roxellane, a été inscrit dans la même catégorie que les pandas sur la liste des espèces en danger. Grâce aux efforts déployés pour leur préservation depuis de nombreuses années et à l’amélioration de l’écologie locale, les rhinopithèques de la réserve de Shennongjia ont été bien protégés. On en compte désormais 1 300 dans le parc, contre 500 dans les années 1980.
 

 

Une culture ancienne

 

Shennongjia est un des berceaux de la civilisation chinoise. On raconte que le légendaire empereur chinois Shennong aurait testé les vertus médicales de centaines de plantes cueillies dans cette région.

 

Il aurait également appris à sa population à cultiver la terre pour se nourrir et est ainsi considéré comme le père de l’agriculture chinoise. Selon les croyances populaires, la femme de Shennong serait morte empoisonnée après avoir ingurgité du gelsemium elegans pour en tester les propriétés médicales. On attribue à Shennong le Traité de pharmacopée du laboureur céleste, plus ancien manuel chinois consacré à la pharmacopée et ouvrage fondateur de la médecine traditionnelle chinoise.

 

La légende de l’obscurité est un poème épique qui a été transmis par des peuples primitifs de la région de Shennongjia. Ses 3 000 vers rendent hommage aux créateurs de l’univers et retracent l’histoire de Pangu, de Nüwa et de Fuxi. Cette œuvre est considérée comme le premier poème épique de la mythologie chinoise. Les locaux se le sont transmis de génération en génération. Certains anciens en conservent jalousement une copie manuscrite qu’ils considèrent comme un précieux bien de leur patrimoine familial.

 

En raison de l’isolement de cette région montagneuse peu fréquentée, les habitants ont conservé leurs modes de vie et leurs coutumes depuis l’époque primitive. Les poèmes, les musiques et les chants traditionnels ont été préservés dans leurs formes originales et particulières et constituent une part essentielle de la vie culturelle. Certaines ballades ne sont récitées qu’à l’occasion d’événements spécifiques tels que les mariages ou les enterrements. Les foyers ruraux continuent d’observer des coutumes traditionnelles comme celle de placer des masques effrayants à l’entrée des maisons pour faire fuir les esprits maléfiques.

 

Lorsqu’une famille reçoit un invité, il est de coutume de lui offrir un verre de liqueur en prétendant qu’il s’agit d’une tasse de thé. L’invité doit le boire en signe de respect. Après cela, l’hôte lui offrira une tasse de thé chaud.

 

En outre, la culture de Shennongjia a la particularité de présenter des influences alpines, ce qui est rare en Asie.

 

 

Des merveilles naturelles mystérieuses
 
À l’intérieur de la réserve naturelle, le site touristique de classe 5A de Shennongjia se caractérise par ses reliefs, ses nombreux points d’eau et sa biodiversité. Avec ses profondes vallées, ses lacs, ses cascades spectaculaires, ses forêts vierges, ses prairies alpines, sa faune et sa flore diversifiées et ses étonnantes formations rocheuses, ce site est devenu une destination prisée des touristes.

 

Le Pic de Shennong, dans le sud-ouest du parc, est le lieu le plus emblématique du parc. Remarquable de par son écologie forestière et sa biodiversité, la zone incarne à la perfection l’harmonie entre l’homme et la nature. Grâce aux structures d’accueil et d’hébergement installées sur le site, les visiteurs ne sont pas en reste et trouvent de quoi satisfaire leurs besoins.

 

Dans les années 1870, des rumeurs selon lesquelles des hommes primitifs auraient été vus dans le parc ont commencé à se propager. Ce mystère a suscité un vif intérêt et, bien que des scientifiques aient formellement décrété que la présence d’hommes primitifs dans la réserve était impossible, des explorateurs continuent de se lancer avec enthousiasme à la recherche de preuves.

 

Shennongjia est par ailleurs le cadre de phénomènes géologiques qui sont une manifestation de l’extraordinaire pouvoir de la nature. Près du village de Honghua, on peut voir une rivière dont le lit monte trois fois par jour pendant une demie heure. Pendant la saison sèche, ses eaux sont troubles ; pendant la saison des pluies, elle sont d’une transparence cristalline. Près du village de Guanfeng, dans une grotte, on peut admirer des bancs de poissons argentés qui bondissent d’une petite source comme par miracle.

 

La grotte glacée de Songluo mérite aussi d’être mentionnée. Lorsque la température extérieure dépasse les 28°C, il se met à geler à l’intérieur. L’eau qui filtre à travers les fissures creusées dans la roche forme un rideau de glace de 10 mètres de haut. À la fin de l’automne, la grotte se réchauffe, la glace commence à fondre et la température intérieure finit par dépasser la température extérieure.

 

Dans une grotte proche du canton de Muyu, les visiteurs peuvent faire l’expérience des quatre saisons en une journée. S’ils sont accueillis à l’entrée par un vent frais provenant des profondeurs de la grotte, la chaleur devient vite étouffante au fur et à mesure qu’ils avancent. De nombreux visiteurs ont tenté de s’aventurer plus loin pour percer le mystère qui se cache derrière ce phénomène, mais ils n’y sont pas autorisés car le passage devient ensuite trop étroit.

 

Ces phénomènes naturels mystérieux font de Shennongjia une destination très attractive.

 

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