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Nouveaux contes dans les vieilles cours

2018-07-03 12:02:00 Source:La Chine au présent Auteur:LU MINGWEN et SHI WEIJING
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 Après sa rénovation, la résidence de Xiazha retrouve son aspect majustueux.

 

 

LU MINGWEN et SHI WEIJING

Un total de 56 cours, construites à différentes époques depuis le VIIe siècle jusque dans les années 1950, sont éparpillées dans la vieille ville de Lhassa. La zone entourant la rue Barkhor, le centre de la ville, met en avant une grande partie de ces enceintes ancestrales. Ayant été rénovées, ces architectures présentent une vitalité juvénile.

La chaleur d’une ancienne cour

Du haut de ses soixante et quelque années, Dekyi Lhamo a vécu dans la cour de Rongzha pendant plus d’un demi-siècle. « Je suis venue ici avec mes grands-parents quand j’avais cinq ans », dit-elle. Cependant, même une résidente ancienne comme elle n’est pas claire sur l’origine exacte du nom de cette enceinte.

D’après les archives, l’endroit était auparavant utilisé comme logement pour l’officiel local Rongtsaba. La cour d’aujourd’hui a été reconstruite il y a 60 ou 70 ans. Mais les bâtiments derrières la cour porte une histoire de plusieurs siècles.

Le domicile de Dekyi Lhamo est au troisième étage. Après être passé au travers de la cour et d’une petite porte, on a dû monter deux étages d’escaliers presque verticaux avant d’arriver à sa chambre. L’enceinte a été largement renovée en 1999. « Les piliers étaient sévèrement endommagés par les insectes et les vers. Nous avions très peur et nous espérions des réparations », se souvient Dekyi Lhamo. Après 15 mois de rénovations, Dekyi Lhamo et ses voisins ont été impressionnés de voir que le plafond et les piliers avaient été réparés pendant que le sol avait été renforcé. Pour leur plus grand plaisir, la restauration a su préserver le style et les sentiments distinctifs originaux.

Près de vingt ans ont passé depuis les rénovations et de nouveaux signes de délabrement sont apparus. Récemment, le ciment est devenu une nécessité pour le domicile de Dekyi Lhamo, qui doit réparer son toit après chaque averse. Par conséquent, l’enceinte a été placée sur la liste du gouvernement pour démarrer un deuxième tour de restauration.

Il y a environ trois ans, Dekyi Lhamo a fièrement été élue par sa communauté pour coordonner les affaires quotidiennes de l’enceinte pour le compte de 16 familles. Parmi les 16 familles, 10 d’entre elles étaient présentes depuis longtemps alors que les autres sont des locataires migrants. Bien que les résidents soient de différents groupes ethniques comme les Tibétains et les Hui, ils vont préférablement vers Dekyi Lhamo pour avoir ses conseils lorsqu’ils traversent des difficultés ou rencontrent des conflits. Dans le même temps, Dekyi Lhamo est toujours prête à apporter son aide à ses voisins.

Démontrant un talent pour le chant et la dance depuis son jeune âge, Dekyi Lhamo a été embauchée par un ensemble affilié à une usine de fabrication du cuir à Lhassa. Durant des années, elle a effectué différents types de travail – de porteur à ouvrier du bâtiment. Mais ses revenus n’ont pas connu de croissance substantielle avant les années 1980, quand elle a commencé à prendre des photos pour les touristes sur la place devant le temple de Jokhang, site incontournable à Lhassa. « J’ai facturé 2 yuans pour prendre une photo. Grâce à cela j’ai pu faire un profit de plus de 350 yuans par mois. C’était un grand revenu à cette époque », se souvient Dekyi Lhamo.

Utilisant ses premières économies, elle a ouvert un salon de thé dans la cour de Rongzha avec deux de ses amis. Le salon de thé a ajouté de la vitalité à la vieille enceinte. Après quelques années, elle a ouvert une salle de carte et d’échec dans la partie extérieure de son domicile, offrant un endroit récréatif pour les résidents locaux. Son business n’a pas seulement été bénéfique à sa vie, mais cela a aussi amélioré les relations dans le quartier.

L’année dernière son mari Ngawang Qunyang a aménagé un studio dans son village natal de Medro Gongkar pour promouvoir l’artisanat traditionnel. Pendant des années, il a fréquemment voyagé entre Lhassa and Medro Gongkar. Mais Dekyi Lhamo a toujours regardé Lhassa comme sa maison et n’a jamais pensé à déménager à Medro Gongkar avec son mari. « Qui prendra soin de ma maison et s’occupera de ma petite fille si je pars ? » se demandait-elle souvent dans le passé. Bien que sa petite fille Lhapa Drolma ait maintenant quitté la maison pour étudier au lycée dans la ville de Chongqing, elle est toujours réticente à quitter la cour où elle a été élevée.

Le passe-temps le plus plaisant pour elle est d’admirer le palais du Potala, le temple de Jokhang, et les autres anciennes cours dans la proximité de son toit-terrasse. « Cette architecture offre une superbe vue et luminosité. Comment voudrais-je m’en séparer ? », dit Dekyi Lhamo. Ses sentiments sont partagés avec ses voisins qui supportent complètement le projet de maintenance implémenté par le gouvernement local. « Pour pouvoir être listée sur la liste des vestiges culturels, cette enceinte sera rénovée sur le principe de maintenir sa forme originale. Si aucune mesure n’est prise, nous allons perdre ces anciens bâtiments pour toujours », déclare Dekyi Lhamo. Son visage a rayonné contre cet arrière-plan contenant le toit du temple de Jokhang doré par le couché de soleil. Ses mots expriment l’espoir de tous pour le futur de la cour de Rongzha.

 

Le restaurant vu de l’extérieur

 

Un effort commun pour une meilleure vie

Une journée au restaurant Barkhor Old Corner commence dès 6 h du matin. Les marmites bouillent sur les cuisinières et les chefs, les serveurs et les serveuses arrivent les uns après les autres. Ils se mettent rapidement au travail après de brèves salutations.

Le restaurant se situe dans la cour de Langmomo à l’opposé de la cour de Rongzha. Les premiers clients, qui sont pour la plupart des résidents du quartier, arrivent habituellement au restaurant à 6 h 30. Certains sont des hommes d’affaires alors que d’autres sont les seniors qui se lèvent habituellement tôt pour faire une promenade le long de la rue Barkhor.

Le restaurant ressemble beaucoup à tous ses pairs dans la ville. Néanmoins, plusieurs caractères dans son enseigne montrent une différence – il s’agit de l’un des projets qui a été lancé depuis 2013 pour augmenter les revenus locaux. Toutes les cinq à dix familles adjacentes forment un groupe et participent au projet comme une seule.

Connaissant la localisation de la rue Barkhor, la communauté a mobilisé les locaux pour monter un restaurant de style tibétain comme moyen pour augmenter les revenus. En novembre 2014, le restaurant Barkhor Old Corner a ouvert avec un capital total de 223 000 yuans, une partie a été financée par une aide du gouvernement pour le bien-être de la population et le reste a été collecté par la communauté.

Le restaurant à deux étages couvre une surface de 220 m2. La décoration intérieure est dans un style tibétain authentique, fournissant un environnement plaisant pour dîner.

D’après Qiangdan, la personne en charge, lui et le chef cuisinier travaillent à temps complet dans le restaurant alors que les autres postes sont occupés par 10 des 99 familles à tour de rôle chaque mois. Chacun d’entre eux ne reçoit pas seulement son salaire mensuel, mais ils reçoivent également des dividendes à la fin de l’année.

Norbu Wangdu, 53 ans, est le représentant de la communauté dans laquelle il vit. En accord avec la rotation des emplois du temps, ses jours de travail dans le restaurant compte habituellement pour plus d’un mois chaque année. Cuisiner des pâtes tibétaines est sa responsabilité principale. Son salaire mensuel a augmenté de 2 000 yuans par mois en 2016 à 3 000 yuans en 2017. Les jours de congés ne sont pas payés mais un bonus de fin d’année lui est garanti.

Le restaurant a connu un business fleurissant grâce au flux incessant de visiteurs de la rue Barkhor. Qiangdan exprime sa confiance pour l’avenir : « Le gouvernement local a donné son feu vert pour notre plan de mettre en place une chaîne de restaurant dans une autre vieille cour. Les succès dans la gestion et le profit nous ont permis de gagner une bonne réputation. De plus en plus de personnes projettent de prendre part dans cette entreprise. »

 

Les clients dans la cour

 

La médecine tibétaine dans l’ancienne cour

Certains anciens bâtiments peuvent être trouvés le long de l’allée Dongtsesur à l’extrémité de la rue est Barkhor, la cour de Niangrongxia est l’un d’entre eux. Logeant une clinique et une école privée à l’ancienne, le bâtiment a abrité des générations remarquables de professionnels en médecine et en langue tibétaine.

Rigzin Lhundrup Paljor, fondateur de l’école privée Niangrongxia, est né en 1898 dans le petit village de Tarrong Town dans le district de Nyemo près de Lhassa. Trois générations avant lui de sa famille s’est dévouée à une carrière en médecine. Après avoir terminé ses études, Rigzin Lhundrup Paljor a fondé, en 1920, une école privée dans une cour sur la rue est Barkhor. En plus d’enseigner la calligraphie tibétaine, il a en même temps pratiqué la médecine. Alors que la réputation de son école privée augmentait, le bâtiment est devenu trop petit pour accueillir le nombre croissant d’étudiants, Rigzin Lhundrup Paljor a donc loué la cour de Niangrongxia à sa famille d’aristocrate dénommé Surkhang.

Dans ce nouvel endroit, il a continué à enseigner et à pratiquer la médecine. Pour les étudiants et les patients souffrants des pauvres conditions économiques, Rigzin Lhundrup Paljor n’a jamais changé ses prix. De plus, il les aidait souvent en leur fournissant de la nourriture et de l’argent. Son bénévolat et ses remarquables compétences en médecine étaient très largement reconnus. Les personnes lui montraient du respect en l’appelant  

M. Niangrongxia. Il a finalement laissé sa place à sa troisième fille, Awa Trinley Paldron, qui plus tard est devenue un docteur reconnu. Bien que l’école privée se soit déplacée dans la cour de Yuthok Kangqiong dans la même rue en 1954, le titre honorifique – M. Niangrongxia – est resté.

Rigzin Lhundrup Paljor est décédé en 1978. Mais ses causes ont continué à être portées par ses descendants. Tseten Dorje, le fils de Awa Trinley Paldron, a appris la langue et la médecine tibétaines avec son grand-père en personne pendant huit ans.

Tseten Dorje a aujourd’hui la cinquantaine. En se remémorant son enfance, il pense qu’avoir un grand cœur est l’héritage le plus précieux que son grand-père lui a laissé. « Chaque patient est pareil. Un docteur doit les traiter de la même façon peu importe qu’ils soient riches ou pauvres », dit Tseten Dorje.

La pharmacologie constitue une part importante de la médecine traditionnelle tibétaine. Avec de profondes connaissances apprises de son grand-père, Tseten Dorje est bon à la fois pour donner un traitement et à la fois pour pratiquer la médecine tibétaine. Comme son grand-père, il a gagné l’estime des habitants locaux grâce à ses compétences médicales et son éthique.

Bien qu’il soit appelé M. Niangrongxia comme son grand-père, Tseten Dorje n’a jamais eu aucune expérience dans la cour de Niangrongxia. Mais plus il en apprend sur l’histoire de la clinique et de l’école privée, plus il visite fréquemment la cour – simplement pour parler avec les résidents actuels. Il collecte souvent des histoires sur la cour dans les journaux et les montre aux résidents. Étant la sixième génération de docteur dans sa famille, Tseten Dorje est déterminé à porter en avant le titre de M. Niangrongxia et à transmettre la légende de l’entreprise que son grand-père a initiée.

Sur la base de la clinique de la cour de Niangrongxia, le comité des résidents locaux a fondé en 1975 l’Hôpital tibétain de Barkhor. À cette époque Tseten Dorje était un stagiaire et sa mère a pris en charge la gestion de l’hôpital. Pendant plus de quarante ans, l’hôpital a gagné une réputation bien méritée et Tseten Dorje est devenu un docteur vétéran qui a soigné un nombre incalculable de patients. D’après son expérience, la médecine tibétaine est particulièrement efficace sur les maladies telles que les problèmes d’estomac, l’atrophie cérébrale, et l’hypertension artérielle.

Dans le bureau de Tseten Dorje, une lettre de reconnaissance écrite en anglais est accrochée sur le mur. Elle est d’une patiente américaine de 2002. « Elle a attrapé un coup de froid et a eu le mal des montagnes pendant son voyage à Lhassa. Mais je l’ai soignée avec la médecine tibétaine. Elle m’a envoyé une lettre après être rentrée aux États-Unis », explique Tseten Dorje.

 

 

LU MINGWEN et SHI WEIJING sont journalistes pour Tibet Commercial News.

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