"Les réserves de biosphère de la Chine, que je connais très bien, incarnent de plus en plus le cœur de la vision du Programme sur l'homme et la biosphère (MAB) : l'être humain et la nature peuvent prospérer ensemble", a déclaré Antonio Abreu, secrétaire du MAB à l'UNESCO, dans une interview accordée à Xinhua à la veille du 5e Congrès mondial des réserves de biosphère, qui se tiendra à Hangzhou (Chine) du 22 au 25 septembre.

L'UNESCO a lancé le programme MAB en 1971 afin de promouvoir une gestion durable de la biodiversité et des interactions entre l'homme et la nature. Il s'appuie sur le réseau mondial des réserves de biosphère, qui regroupe 759 réserves de biosphère dans 136 pays.

Selon M. Abreu, la Chine a fait preuve d'engagement remarquable en faveur de la conservation de la biodiversité et du développement durable, avec 34 réserves de biosphère désignées, soit l'un des réseaux les plus étendus au monde. "Accueillir le congrès ici constitue non seulement une reconnaissance des réalisations de la Chine, mais met aussi en lumière l'importance de la région Asie-Pacifique, qui abrite des écosystèmes uniques et fait face à des défis pressants en matière de durabilité", a-t-il souligné.

Parmi les sites chinois figure la réserve de biosphère de Tianmushan-Qingliangfeng, située à Hangzhou. "Cette réserve montre très clairement comment la protection écologique peut être articulée avec des filières vertes, l'écotourisme et l'éducation. C'est, en réalité, un modèle où l'on améliore les moyens de subsistance locaux tout en restaurant ou en préservant les écosystèmes, en trouvant un équilibre entre conservation, recherche et développement durable. C'est exactement ce que l'UNESCO promeut à l'échelle mondiale. Nous tenons ici un excellent exemple que nous partageons avec d'autres réserves au sein du réseau mondial", a indiqué M. Abreu.

Il estime que les technologies numériques sont "transformatrices", car elles permettent de passer "d'une conservation réactive à une gestion prédictive et proactive des écosystèmes". L'expertise de la Chine en télédétection, suivi des espèces et big data écologiques "peut être partagée à l'international et générera des opportunités de projets conjoints, de programmes de formation et de plateformes de données ouvertes", a-t-il ajouté. "Traditionnellement, la conservation n'utilisait pas ces outils. Avec le leadership de la Chine, nous avons désormais l'occasion d'être davantage capables et proactifs dans la gestion des écosystèmes grâce à ces technologies".

Pour M. Abreu, le congrès à venir sera "une étape marquante" pour renforcer la coopération Sud-Sud. "Nous nous attendons aussi à un soutien accru aux réseaux régionaux du MAB en Asie-Pacifique et au-delà", a-t-il déclaré. "Nous pensons que le sens de la communauté et de la coopération sera renforcé. Cela signifie que la Chine peut jouer un rôle essentiel en apportant un soutien financier, mais surtout une expertise technique et des espaces de dialogue favorisant une participation inclusive".