La Chine lancera officiellement lundi prochain l'Association internationale pour l'exploration spatiale lointaine (International Deep Space Exploration Association, IDSEA), dont l'objectif principal est d'aider les pays en développement à mettre au point des technologies dédiées à l'espace lointain.
Basée à Hefei, dans la province chinoise de l'Anhui (est), cette association sera la première organisation académique internationale du pays dans le domaine aérospatial. Elle tirera parti de l'intérêt croissant que suscitent les missions lunaires et martiennes de la Chine à l'échelle mondiale.
L'IDSEA se concentrera sur l'étude de l'espace lointain, qui comprend l'exploration de la Lune, d'autres planètes et d'astéroïdes, et favorisera la coopération internationale, selon le Laboratoire d'exploration de l'espace lointain à Hefei, l'un des cinq initiateurs de l'association.
Wang Zhongmin, directeur du centre de coopération internationale du laboratoire, a déclaré que l'IDSEA visait à devenir une plate-forme académique inclusive qui profitera en particulier aux pays en développement.
"Nous espérons attirer autant de pays en développement que possible et, en lançant des programmes modestes mais efficaces, tels que la conception de CubeSat et la formation de scientifiques, nous espérons permettre à ces nations d'accéder à des technologies spatiales de pointe qui semblaient autrefois hors de leur portée", a-t-il indiqué.
L'exploration de l'espace lointain a longtemps été limitée à quelques pays en raison des seuils élevés requis en termes de capitaux, de technologies et de talents. "La grande majorité des pays peuvent être confrontés à un monopole technologique. Les technologies dédiées à l'espace lointain doivent sortir de ce cercle restreint afin de profiter à l'humanité tout entière", a-t-il ajouté.
Bien qu'elle soit arrivée tardivement dans le domaine de l'exploration spatiale, la Chine s'est rapidement imposée comme un acteur de premier plan dans ce domaine, tout en démontrant son engagement à coopérer avec d'autres pays.
En avril, la Chine a annoncé que sept institutions de six pays - la France, l'Allemagne, le Japon, le Pakistan, le Royaume-Uni et les Etats-Unis - avaient été autorisées à emprunter des échantillons provenant de la Lune collectés par la mission chinoise Chang'e-5 à des fins de recherche scientifique.
La Chine a également invité des partenaires internationaux à participer à ses missions sur Mars. Le pays prévoit de lancer sa mission de retour d'échantillons martiens Tianwen-3 vers 2028, avec pour objectif scientifique principal la recherche de signes de vie sur Mars. Le prélèvement d'échantillons sur Mars, une première dans l'histoire de l'humanité, est considéré comme la mission d'exploration spatiale la plus difficile sur le plan technique depuis le programme Apollo.