Les autorités de Hong Kong ont levé jeudi les exigences en matière d’obtention de permis et d’enregistrement pour faire venir de la partie continentale de la Chine du personnel et des projets de lutte contre la pandémie avec une loi d’urgence, la Région administrative spéciale (RAS) ayant annoncé un record journalier de 8 798 nouvelles infections au COVID-19 et 50 décès.
Chui Tak-yi, sous-secrétaire à l’Alimentation et à la Santé, a déclaré que plus de 60 000 infections avaient été signalées jusqu’ici pendant cette cinquième vague épidémique qui continue de faire rage dans la RAS.
« Une augmentation exponentielle du nombre de nouveaux cas confirmés de COVID-19 est à prévoir et celle-ci pourrait dépasser les capacités de contrôle de l’épidémie du gouvernement de la RAS », indique le communiqué annonçant la promulgation de la loi d’urgence.
« Le système de soins, le personnel, les installations et les ressources de lutte contre l’épidémie à Hong Kong seront bientôt insuffisants pour gérer le nombre considérable de nouveaux cas confirmés détectés chaque jour », affirme le document.
La loi d’urgence sur l’exemption des exigences statutaires dans le cadre de la lutte contre le COVID-19 fournit un cadre juridique permettant au gouvernement central d’apporter rapidement à Hong Kong le soutien nécessaire pour faire face aux besoins croissants de moyens de lutte contre l’épidémie.
Avec la promulgation de cette loi, le gouvernement de la RAS peut tirer parti du soutien et des ressources de la partie continentale de la Chine « de manière souple et rapide pour entreprendre des projets clés de lutte contre l’épidémie au plus vite si nécessaire », poursuit le communiqué.
Les données officielles montrent qu’environ 1 200 employés de l’administration hospitalière ont été infectés au cours de cette cinquième vague. Dans un mémo interne, l’administration a autorisé les professionnels des soins guéris à reprendre le travail sept jours après leur diagnostic s’ils présentent un résultat de test négatif.
Kelvin Wong Kiu-fung, chirurgien dans une clinique privée à Hong Kong, a estimé qu’il était impératif de lever l’obstacle juridique entravant l’arrivée de médecins et infirmiers de la partie continentale pour remédier à la pénurie de personnel médical à laquelle la ville est confrontée.
À partir de samedi, l’hôpital Tin Shui Wai, situé dans les Nouveaux Territoires et comptant 300 lits, sera un hôpital désigné pour le traitement des patients atteints du COVID-19.
Jeudi 24 février, la ville a également lancé son très attendu programme de « pass vaccinal », qui oblige toute personne âgée de plus de 12 ans à fournir une preuve de vaccination avant d’entrer dans des lieux publics tels que les centres commerciaux, les marchés, les établissements de divertissement et les hôtels. Le programme, qui comporte trois phases, exigera à terme que tous les adultes aient reçu trois doses de vaccin anti-COVID pour entrer dans ces lieux.
Le gouvernement effectuera des contrôles ponctuels dans les lieux publics comme les centres commerciaux et les supermarchés. Dans les restaurants, le personnel devra scanner le code QR des visiteurs pour confirmer leur statut vaccinal, ou le cas échéant, vérifier leur certificat d’exemption médicale.
Mme Fung, mère de famille âgée de 35 ans, a affirmé qu’elle continuerait à utiliser le « pass vaccinal » pour protéger sa famille du virus, même si on ne lui a pas demandé de le présenter à l’entrée d’un marché.
M. Lau, vendeur âgé de 38 ans, a lui aussi estimé qu’il était rassurant de scanner son code en entrant dans les centres commerciaux et les marchés, étant donné la gravité de la situation épidémique.
Un couple de retraités sexagénaires, M. et Mme Lee, ont déclaré qu’il était bon de voir le gouvernement central prêter main forte à Hong Kong au moment où la ville ne peut mener à bien seule la construction rapide d’hôpitaux temporaires.
Ils ont estimé que les autorités de Hong Kong pourraient également demander l’aide du gouvernement central pour un confinement complet de la ville à l’occasion des tests généralisés prévus au mois de mars.