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S'attaquer aux problèmes les plus épineux de la pauvreté

2020-09-14 21:33:00 Source:La Chine au présent Auteur:LU RUCAI
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Le 7 mai 2020, dans la communauté de Baihua à Dalongshan, relevant du district de Yixiu à Anqing (Anhui), les membres de l’équipe de lutte contre la pauvreté profitent du beau temps pour aider dans les champs.


« Au terme de notre mission dont la fin est prévue cette année, nous ferons sortir de la pauvreté environ 100 millions de nos concitoyens démunis. Nous réaliserons ainsi, avec dix ans d’avance, les objectifs en matière de réduction de la pauvreté tels que définis dans l’Agenda 2030 des Nations Unies. Hormis la Chine, aucun pays au monde n’est capable d’extraire de la misère autant de personnes en si peu de temps. Cette tâche revêt une grande importance pour notre pays comme pour le monde. » Tels sont les propos qu’a tenus le président Xi Jinping lors d’un symposium visant à remporter la victoire décisive contre la pauvreté, qui a eu lieu le 6 mars 2020 en visioconférence.

À ce moment-là, il restait au gouvernement chinois moins de dix mois pour éradiquer la pauvreté du territoire national. Pourtant, le pays comptait encore 52 districts, 2 707 villages et 5,51 millions d’individus toujours aux prises avec la pauvreté. Il reste donc des tâches relativement ardues pour vaincre la pauvreté. D’âpres épreuves au regard desquelles seront évalués tous les acteurs de la lutte contre la pauvreté.

Les difficultés à cette phase

Dès le début de la réforme et de l’ouverture, réduire la pauvreté a été présenté comme une tâche majeure du gouvernement. Fin 2012, encore 98,99 millions de ruraux vivaient sous le seuil de pauvreté actuel, même si, avant cela, la Chine avait réussi à arracher des griffes de la pauvreté absolue environ 700 millions de personnes. En 2015, le gouvernement a formulé l’objectif clair de sa bataille décisive contre la pauvreté : parvenir, d’ici la fin de 2020, à extirper de la misère toutes les populations démunies selon les critères en vigueur et à résoudre dans son ensemble le problème de la pauvreté régionale.

Afin de traiter le problème à la source, en 2012, le Bureau du Groupe dirigeant de la lutte contre la pauvreté et du développement du Conseil des affaires d’État a publié deux listes des districts clés : une qui incluait 592 districts dans 22 provinces du Centre et de l’Ouest de la Chine ; une qui concernait 680 districts dans 14 zones extrêmement pauvres contiguës qui bénéficient d’un soutien spécifique de l’État. Après élimination des 440 doublons, l’on arrive à un total de 832 districts pauvres identifiés dans le pays. Fin février 2020, sur ces 832 districts défavorisés, 601 avaient officiellement dit adieu à la misère ; 179 faisaient l’objet de tests de validation de leur sortie de la pauvreté ; et 52 districts étaient encore répertoriés comme pauvres.

Selon les normes nationales de contrôle fixées, pour qu’un district ne soit plus considéré comme défavorisé, il doit afficher un taux de pauvreté inférieur à 2 % (ou à 3 % dans les régions de l’Ouest) et un taux d’opinion favorable d’au moins 90 % parmi les habitants. Les 52 districts souffrant toujours de la pauvreté sont répartis dans sept provinces et régions autonomes : le Guangxi, le Sichuan, le Guizhou, le Yunnan, le Gansu, le Ningxia et le Xinjiang. La plupart de ces endroits se trouvent dans des régions reculées de l’Ouest de la Chine, difficiles d’accès de par le relief et la faiblesse du réseau routier. Nombre de ces zones sont peuplées d’habitants issus de minorités ethniques et peu instruits, ce qui complique parfois la communication. En outre, l’agriculture y est peu développée, en raison des conditions naturelles inhospitalières, notamment le manque de terres arables.

Mais ce n’est que la partie visible de l’iceberg, nous fait savoir Liu Yongfu, directeur du bureau susmentionné. Il indique que, selon les données des enquêtes, environ deux millions de Chinois sont sortis de la pauvreté, mais risquent d’y retourner, et environ trois millions d’habitants non pauvres courent le risque de sombrer dans l’indigence. « La mission de lutte contre la pauvreté de cette année impliquerait donc environ 10 millions de personnes », si l’on additionne tous ces chiffres.

Et ce n’est pas tout. Parmi les quelque cinq millions de pauvres encore fichés, 45,7 % sont des personnes âgées, malades et handicapées qui sont inaptes au travail. Les modèles couramment utilisés pour faire reculer la pauvreté (via le développement industriel par exemple) ne sont pas envisageables dans leur cas. Dans le même temps, il existe aussi un échantillon de pauvres peu motivés, qui se contentent d’attendre et demander l’aide du gouvernement. Les motiver ne touche pas seulement aux résultats globaux, mais aussi à la satisfaction des autres vis-à-vis de la lutte contre la pauvreté. Si le gouvernement aidait les gens qui « récoltent sans semer », cela desservirait l’ensemble de ses travaux. Bien que les personnes de ce genre soient en minorité, c’est l’un des problèmes les plus difficiles à résoudre.


Déploiement simultané de plusieurs mesures

Dès 2015, année où l’objectif global d’élimination de la pauvreté a été défini, les principaux responsables du Parti et du gouvernement des 22 provinces (et régions autonomes), où se concentrent les districts défavorisés du Centre et de l’Ouest de la Chine, ont signé une lettre adressée au gouvernement central, par laquelle ils s’engageaient à éradiquer la pauvreté à la fin de 2020.

Selon Liu Yongfu, au début de cette année, l’État a lancé des opérations de supervision dans les 52 districts encore pauvres, et en particulier dans 1 113 villages (sur les 2 707 villages que comptent ces districts) où l’ampleur de la tâche s’avère considérable. Les gouvernements à tous les niveaux désignent des cadres dédiés qui, pas à pas, supervisent la mise en œuvre et suivent l’avancement des divers travaux de lutte contre la pauvreté.

À vrai dire, en Chine, la pauvreté n’est pas évaluée selon un critère unique basé sur les revenus. Le seuil de pauvreté est fixé à 2 300 yuans en moyenne par an en milieu rural, selon un calcul à prix constants de 2011. Mais si on l’indexait sur l’indice des prix, fin 2019, ce seuil passerait à 3 218 yuans ; et d’après Liu Yongfu, il atteindrait même 4 000 yuans d’ici la fin de l’année. Toutefois, il a précisé que le revenu n’est pas le seul critère. Il faut aussi prêter attention aux « deux besoins élémentaires » (nourriture et habillement) et aux « trois garanties » (enseignement obligatoire, soins médicaux de base et logement). À l’heure actuelle en Chine, le taux net de scolarisation des enfants en âge d’aller à l’école primaire s’élève à 99,94 % ; plus de huit millions de ménages pauvres vivent dans des maisons sûres ; et près de 10 millions de personnes pauvres qui habitaient des régions défavorisées ont été réinstallées dans les habitations neuves bâties dans le cadre de la réduction de la pauvreté. En outre, trois mécanismes de prise en charge (assurance médicale de base, assurance pour maladies graves et assistance médicale) ont été mises en place pour donner aux ruraux pauvres les moyens de se soigner.

Face à la rigueur des conditions naturelles, à l’incommodité des transports, au manque d’industries et à d’autres faiblesses freinant le développement durable des régions profondément appauvries, le gouvernement chinois a introduit des mesures ciblées : réduire la pauvreté en déplaçant la population des régions défavorisées vers des lieux plus accueillants ; consolider les infrastructures dans les zones défavorisées ; soutenir le développement des industries caractéristiques locales et les raccorder au marché par le biais de l’e-commerce ou d’autres canaux. Le principe étant d’établir « une politique par village », voire « une politique par ménage ».

Les infrastructures dans les régions pauvres ont été perfectionnées sur tous les plans : tous les villages administratifs admissibles sont désormais desservis par des routes bétonnées et goudronnées ; chaque village est pourvu d’au moins un établissement de santé et un médecin ; les conditions de vie et d’enseignement de 108 000 écoles où la scolarité obligatoire pose problème ont été améliorées ; le réseau électrique en milieu rural est devenu fiable à 99 % ; et 98 % villages situés dans les zones d’extrême pauvreté sont désormais couverts par l’Internet à haut débit. De plus, des postes dans les secteurs du bien-être public ont été créés pour pallier le chômage chez les démunis en incapacité partielle de travailler.

Afin de stopper la transmission intergénérationnelle de la pauvreté, la Chine investit dans l’éducation dans les régions frappées par la pauvreté. Chaque année, l’État réserve dans les établissements d’enseignement supérieur plus de 100 000 places aux étudiants provenant de zones défavorisées. Il accorde également des bourses d’études et autres aides à ceux qui y sont admis. En outre, les élèves qui échouent aux concours d’entrée au lycée ou à l’université dans les régions défavorisées ont la possibilité d’intégrer une école professionnelle en vue d’acquérir des compétences pratiques, tout en bénéficiant de subventions financières. Une façon de répondre à la demande de main-d’œuvre dans les villes, tout en résolvant la question de l’emploi pour ces jeunes.

Depuis le début de l’année, troublée par le COVID-19, la lutte contre la pauvreté se heurte à de plus grands défis. Cependant, 99 % des équipes de travail stationnées dans les villages étaient de nouveau mobilisées début mars, prêtes à aider les locaux à se prémunir face l’épidémie, tout en concentrant leurs efforts sur le combat contre la pauvreté. Ces dernières années, la Chine a dépêché 255 000 équipes, et quelque 2,9 millions de cadres d’organes du Parti et du gouvernement ainsi que d’entreprises publiques et institutions d’intérêt public au niveau du district ou supérieur ont été envoyés dans les villages défavorisés pour les aider à lutter contre la pauvreté. 918 000 parmi eux sont toujours en fonction en 2020.


Le 18 juin 2020, dans la zone de lutte contre la pauvreté du village de Kurgan, dans le département autonome kirghiz de Kizilsu (Xinjiang), des villageoises fa-briquent des vêtements de travail dans une usine de confection.


Un chantier interminable

Lors du symposium de mars, le président Xi Jinping, premier responsable de la lutte contre la pauvreté en Chine, a dressé l’inventaire, avec les chefs des provinces, municipalités et régions autonomes présents à la réunion, des principales difficultés à surmonter dans cette « dernière ligne droite » face à la pauvreté. Selon lui, les « trois garanties » sont à présent un problème résolu, mais il ne sera pas facile de pérenniser les résultats obtenus. Certains enfants ne vont pas à l’école ou sont régulièrement en décrochage scolaire ; beaucoup d’établissements médicaux en zones rurales ne bénéficient que d’un niveau de services limité ; certaines maisons délabrées dans les campagnes sont moins bien rénovées ; par endroits, la sécurité de l’eau potable n’est pas assurée en tout temps et il y a des pénuries d’eau saisonnières.

Par conséquent, un consensus a été atteint à tous les échelons du gouvernement chinois sur l’instauration d’une période de transition, pendant laquelle il faut pérenniser les mesures et politiques d’aide et de soutien relatives à la bataille décisive contre la pauvreté.

Comme l’a souligné Liu Yongfu, la mission à accomplir dans cette bataille décisive consiste à éliminer la pauvreté absolue, un problème qui persiste dans le pays depuis des milliers d’années. « Mais cela ne veut pas dire qu’une fois cette pauvreté absolue balayée du territoire, il n’y aura plus de pauvreté en Chine. » Par la suite, le travail de lutte changera de cible et cherchera à atténuer la pauvreté relative. « Il est également nécessaire de gommer les disparités de développement », a rappelé Liu Yongfu.

En septembre 2018, le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a été convié au Sommet de Beijing du Forum sur la coopération sino-africaine. À cette occasion, il a déclaré dans une interview pour China.org.cn : « Mais bien sûr, ce n’est pas seulement la pauvreté extrême qui compte. Je suis sûr qu’après 2020, la Chine poursuivra son programme systématique afin de réduire la pauvreté extrême qui pourrait encore exister dans le pays ainsi que pour créer une société dans laquelle non seulement le développement est une priorité, mais aussi la lutte contre les inégalités et la capacité à faire bénéficier à toutes les personnes des bénéfices des temps modernes seront atteintes. »

Effectivement, il faut faire en sorte que toutes les ethnies, toutes les familles et tous les individus jouissent de l’édification sur tous les plans d’une société de moyenne aisance. Et ce ne sont pas juste de belles paroles : cela se reflète à travers les actions concrètes déployées pour vaincre la pauvreté en Chine.


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