Il y a plus de 80 ans, le médecin français Jean Jérome Augustin Bussière risquait sa vie en Chine pour établir la « Bosse en vélo », une piste cycliste de plus de 40 km reliant son domicile pékinois à sa résidence des collines de Yangtaishan. Cette route audacieuse permettait d’acheminer médicaments et matériel vers les bases de résistance contre l’occupation japonaise. Le Jardin Bussière, point d’arrivée de ce périple, servait à la fois de clinique secrète, de poste de secours de la Croix-Rouge et de refuge pour les combattants et les intellectuels antifascistes.
Aujourd’hui restauré et ouvert au public, le site incarne l’humanisme et l’internationalisme du docteur Bussière. Dans la Tour en pierre transformée en dispensaire, il soignait sans distinction soldats de la VIIIe Armée de Route, civils et rescapés du massacre de Nanjing. Des photos et inscriptions d’époque, comme celle au verso d’un cliché conservé par son fils Jean-Louis Bussière, « 1939. Les Palou (la VIIIe Armée de Route, ndlr) à Pei an Ho (dans la banlieue ouest de Beijing, ndlr) », attestent de son engagement aux côtés du peuple chinois.
Le jardin abritait aussi un réseau de liaisons secrètes pour évacuer résistants et internationaux, comme le rapporte le chercheur britannique Michael Lindsay dans ses écrits. Aujourd’hui, lieu de mémoire et pont des échanges sino-français, le Jardin Bussière transmet un message universel : préserver la paix ensemble et honorer celles et ceux qui, hier comme aujourd’hui, font preuve de grande solidarité par-delà les frontières.
