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Philippe Klein : la Chine est un ami de la France et il faut saisir cette main tendue

2020-04-20 19:06:00 Source:La Chine au présent Auteur:
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En février dernier, lors du pic du COVID-19 en Chine, nous avons interviewé le docteur Philippe Klein, un Français qui était resté à Wuhan. Aujourd’hui et maintenant que l’épidémie est sous contrôle, et après 76 jours de confinement intense, depuis le 8 avril, la ville de Wuhan a enfin levé les restrictions qui pesaient sur les voyages au départ de la ville. Nous avons donc décidé de recontacter le docteur Philippe Klein pour prendre de ses nouvelles. 

 

La fin du confinement à Wuhan est une bonne nouvelle en ces temps difficiles. Par rapport à février, comment est-ce que vous vivez ce changement ?

Alors je dirais que le déconfinement à Wuhan, il ne fait que continuer. Mon état d’esprit est mitigé je dirais, parce que je suis extrêmement content de ce qui se passe, de l’évolution des choses ici en Chine et pour ma ville Wuhan. Mais je suis inquiet pour mon pays, je suis inquiet pour le reste du monde. Je pensais fin février que le pari était gagné, qu’avec ces mesures extraordinaires que les Chinois avaient prises, on avait réussi à protéger la Chine et le reste du monde. Malheureusement, ça a permis de protéger la Chine, mais le virus s’est exporté dans le reste du monde, provoquant une pandémie. Donc je suis inquiet pour mon pays.

 

Julien : Wuhan a subi plus de 70 jours de confinement, qui a été assez éprouvant pour tout le monde, finalement quelle a été l’expérience la plus impressionnante pour vous ? 

Alors bien sûr c’est tout d’abord le début de l’épidémie. J’avais l’impression d’être au centre de la tempête, dans l’œil du cyclone, donc j’avais l’impression que le monde entier nous regardait et me regardait un peu parce que j’étais médecin, Français, à Wuhan.

Ensuite il me restera toujours en mémoire, l’hôpital Union dans lequel ma clinique est installée, qui se vide en une journée, qui se prépare en une nuit à recevoir tous ces patients présentant des formes graves de coronavirus et qui le lendemain matin est sur le pied de guerre. On voit les équipes, les pouces en l’air, prêtes à recevoir les patients, les infirmières se couper les cheveux mutuellement, se préparer à ce combat. Donc ça, je ne l’oublierai jamais. 

Et puis, cette liberté que les autorités chinoises m’ont laissé de pouvoir pratiquer la médecine comme on la pratique en France, avec cette possibilité de pouvoir dès le début, sortir et accompagner les patients européens chez eux dans la ville. Et donc ces souvenirs où je roulais dans la ville des heures en voiture dans Wuchang, dans Hankou et dans Hanyang ! 

 

Les mesures de prévention et de contrôle prises par la Chine ont donné des résultats très bons. Mais maintenant, la Chine doit faire face à ce que l’on appelle la seconde vague de l’épidémie. Pouvez-vous nous parler des mesures qui ont été mises en place dune part et d’autre part, comment pourrait s’organiser le déconfinement? 

Donc, en fait les Chinois ont appliqué un déconfinement extrêmement progressif et qui a aussi été permis parce qu’il y a une monté en puissance des tests. Donc ce déconfinement, il a d’abord été professionnel pour permettre à l’outil économique de repartir. Alors cela est permis parce qu’il y a une prise de température, le lavage des mains, l’utilisation de certificats médicaux informatisés avec la technique du QR-code chaque fois que vous rentrez dans un espace vraiment public comme une entreprise, comme les transports publics, comme un supermarché et donc à partir de là, les Chinois aujourd’hui sont capables de détecter les patients asymptomatiques qui présentent le virus. 

 

Lors de la précédente interview, vous nous aviez dit que votre famille vivait maintenant en France. Comment est-ce que les membres de votre famille comprennent la situation actuelle d’une part en France et d’autre part en Europe ? 

Concernant ma famille, je suis bien entendu inquiet parce que vous imaginez bien que je lui ai demandé de partir en France la croyant en sécurité et puis maintenant la situation est inversée, c’est la situation chinoise qui s’est bien améliorée et je me sens en sécurité en Chine et je vois la situation se dégrader et le danger s’approcher de ma famille. Je n’ai pas vu ma famille pendant plus de 70 jours, je n’ai donc qu’une envie maintenant c’est de retrouver ma famille. Mais ça, je dirais que c’est une aventure que beaucoup d’expatriés ont vécu, où il a fallu un petit peu s’adapter à la situation : rentrer en France, rentrer en Chine en fonction de la propagation du virus sur la planète.

 

Les médias francophones ont beaucoup parlé de votre entretien avec le président français Emmanuel Macron. Est-ce que vous pouvez nous dire quelle a été la teneur de votre discussion, de quoi vous avez parlez ? 

Et bien j’ai expliqué au président Macron ce qui s’était passé ici à Wuhan dans le Hubei en Chine. Je lui ai fait part de cette expérience, de la méthodologie chinoise, de la nécessité d’appliquer une méthode adaptée à notre culture, adaptée à la France, de tenir compte de cette expérience extraordinaire pour gagner du temps. Et puis je lui ai dit qu’il fallait absolument entrer en contact avec les autorités chinoises, avec les scientifiques chinois pour qu’ils fassent part de leur expérience, qu’ils étaient prêts à nous aider et que la Chine était de toute façon un ami de la France et qu’il fallait saisir cette main tendue

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