Accueil>Reportage spécial

Le sud du Xinjiang en plein essor universitaire

2025-11-03 10:01:00 Source: La Chine au présent Auteur: ZHAO XIYA*
【Fermer】 【Imprimer】 GrandMoyenPetit
法语词典

L’arme secrète du développement durable au Xinjiang ? Des milliards de yuans investis pour transformer la région en un pôle éducatif, formant les talents cruciaux de demain. 

Un cours de gestion financière à l’Université Tarim, à Alaer, dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang

Historiquement, le sud du Xinjiang était la région la plus sous-développée en matière d’enseignement supérieur. Lors de l’établissement de la région autonome ouïgoure du Xinjiang en 1955, il n’y avait que deux universités : l’Université Tarim à Alaer et l’Université de Kachgar. Les ressources pour l’enseignement supérieur y étaient alors limitées et dispersées.

Cette situation a commencé à changer à partir de 2012. Les autorités locales, fortement soutenues par le gouvernement central, ont fait de l’élargissement de l’accès à l’enseignement supérieur une priorité. L’objectif était double : améliorer l’équité en matière d’éducation et favoriser la stabilité sociale et la croissance économique.

Cela s’est traduit par des investissements massifs : sur la seule période 2023-2024, le budget de l’éducation publique du Xinjiang a dépassé les 100 milliards de yuans, affichant ainsi l’une des progressions les plus rapides du pays.

Rien qu’en 2024, près de 2,8 milliards de yuans ont été alloués à la construction de nouveaux campus et à la rénovation des universités existantes dans le sud du Xinjiang. La même année, deux nouveaux établissements d’enseignement supérieur ont été fondés dans cette région : l’Institut de Hotan et un campus de l’Université technique et professionnelle Tianshan dans la préfecture autonome kirghize de Kizilsu. Désormais, chacune des cinq préfectures du sud du Xinjiang dispose de son propre établissement d’enseignement supérieur de premier cycle.

Un salon de l’emploi à Urumqi, dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang, le 2 mars 2025

Partenariat pour le progrès

Des rives du bassin du Tarim aux contreforts du plateau du Pamir, de plus en plus de campus modernes voient le jour, offrant de nouvelles perspectives d’enseignement supérieur aux étudiants locaux.

La région intensifie également ses efforts pour perfectionner l’enseignement supérieur en sciences et en ingénierie, en visant un alignement des programmes scolaires sur les besoins spécifiques des industries locales.

De plus, des initiatives menées dans le cadre de la politique d’assistance par jumelage aident le Xinjiang à optimiser la répartition des ressources d’enseignement supérieur, à renforcer la formation des enseignants et à établir des programmes plus solides en sciences naturelles. Depuis 1997, de nombreuses régions de niveau provincial, des organismes du gouvernement central et des entreprises d’État ont été désignés pour apporter leur soutien à des zones spécifiques du Xinjiang.

Grâce au soutien du ministère de l’Éducation et du gouvernement du Xinjiang, plus de 30 universités chinoises sont partenaires de l’Institut de Hotan pour l’élaboration de ses programmes de licence.

À la suite de la réforme de ses méthodes d’enseignement et de ses pratiques administratives, cet institut s’est doté d’un cadre institutionnel moderne en restructurant ses filières. En 2024, il a admis ses premiers 1 000 étudiants, et pour 2025, l’objectif est d’en admettre 2 700 et de faire passer le nombre de programmes de licence de 6 à 13. Progressivement, l’établissement ambitionne de fournir une éducation pratique en nouant des partenariats durables avec diverses industries.

Un employé kazakh spécialisé en automatisation électrique travaille devant une machine pour fabriquer des puces LED.

Un accent sur l’ingénierie

Dans le campus de Kizilsu de l’Université technique et professionnelle Tianshan du Xinjiang, les efforts se concentrent sur la création de filières clés étroitement alignées sur les stratégies nationales et les priorités locales, notamment les énergies renouvelables, les nouveaux matériaux, la fabrication avancée et les industries émergentes.

L’établissement prévoit de lancer une quarantaine de programmes de licence, incluant, entre autres, l’énergie et les matériaux, la fabrication d’équipements, les ressources environnementales, les technologies de l’information et les sciences de la santé. Il vise à établir, d’ici 2030, un système académique équilibré principalement axé sur l’ingénierie.

L’intégration des universités et des industries témoigne d’une évolution plus large dans la région. Les autorités locales cherchent en effet à orienter les établissements académiques pour qu’ils soutiennent les stratégies économiques régionales. Cela implique de briser les barrières existantes entre les disciplines et de former des talents dans des domaines clés tels que l’ingénierie, l’agriculture et la médecine.

Le 1er juin, Zhang Ting, fraîchement diplômé d’un doctorat en biosystématique intégrative obtenu à l’étranger, a rejoint l’Université de Kachgar dans le cadre d’un programme de recrutement de talents. Son arrivée intervient au moment où l’université, habilitée à délivrer des doctorats depuis 2024, s’emploie à renforcer son potentiel de recherche et d’enseignement. Un plan triennal récemment lancé prévoit l’allocation annuelle de 50 millions de yuans pour attirer des enseignants de haut niveau dans les domaines émergents.

Cette démarche illustre parfaitement la nouvelle orientation du développement éducatif des universités du sud du Xinjiang, désormais davantage axée sur l’amélioration de la qualité de leurs formations. En 2024, l’Institut des sciences et technologies du Xinjiang, situé dans la préfecture autonome mongole de Bayin’gholin, a ainsi lancé six nouvelles filières de licence dans des domaines tels que l’intelligence artificielle, l’économie numérique et la gestion médicale. Ces secteurs, en pénurie de personnel, sont cruciaux pour le développement durable de la région.

Toujours en 2024, l’Institut de technologie du Xinjiang, situé dans la préfecture d’Aksu, a obtenu la certification nationale pour la qualité de son enseignement de licence. Ayant obtenu son autonomie par rapport à l’Université du Xinjiang en 2019 pour dépendre directement des autorités éducatives régionales, il a ainsi réorienté sa stratégie, privilégiant désormais la qualité à l’envergure.

L’évolution rapide de cet institut témoigne non seulement du rôle croissant de l’éducation dans le développement global de la région, mais incarne également une transformation plus large : le sud du Xinjiang est en passe de devenir un pôle éducatif à part entière, au lieu de se contenter d’envoyer ses étudiants dans d’autres régions. Au cœur de ce changement réside la conviction que la stabilité et la prospérité durables du Xinjiang reposent sur sa population et, en définitive, sur l’éducation.

Guidé par la nouvelle stratégie nationale, l’enseignement supérieur dans le sud du Xinjiang est prêt à prendre son essor. Les institutions locales ont pour mission de former une nouvelle génération de professionnels compétents et dévoués qui contribueront à faire de la région une nouvelle frontière de la modernisation chinoise.

 

*ZHAO XIYA est journaliste au Xinjiang Daily.

 

Partager:

Copyright © 1998 - 2016 | 今日中国杂志版权所有

互联网新闻信息服务许可证10120240024 | 京ICP备10041721号-4

互联网新闻信息服务许可证10120240024 | 京ICP备10041721号-4