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Un modèle de développement écologique chinois

2025-10-09 16:00:00 Source: La Chine au présent Auteur: YANG SHUANGSHUANG, membre de la rédaction
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Vingt ans après la formulation du concept « la nature vaut son pesant d’or », Quzhou incarne la promesse tenue. 

Les touristes profitent des paysages pittoresques de Xiayu, à Quzhou (Zhejiang).

Située dans l’ouest du Zhejiang et dans le bassin du cours supérieur du fleuve Qiantang, Quzhou est un carrefour entre quatre provinces (Zhejiang, Fujian, Jiangxi et Anhui). À l’occasion du 20e anniversaire de la proposition du concept « la nature vaut son pesant d’or », le développement vert de Quzhou en offre une illustration concrète.

La transformation verte

Dans le village de Lulikeng (district de Changshan), un four à pain et une bibliothèque, tous deux reconvertis à partir d’anciens fours à chaux, témoignent de la métamorphose des lieux. Aujourd’hui embaumé par l’odeur du pain, ce village était, il y a plus de vingt ans, un « hameau de chaux », où des centaines de fours fonctionnaient jour et nuit. « De la poussière sur les habits par temps ensoleillé et de la boue sur les chaussures par temps pluvieux » : telle est la mémoire collective des habitants.

Le tournant a commencé avec la mise en œuvre du concept « la nature vaut son pesant d’or » et l’avancée du projet de gouvernance écologique du Mont Sanqu. Après la fermeture successive des fours à chaux, l’environnement s’est radicalement amélioré, attirant plus de visiteurs.

À Lulikeng, Huang Shiwuna a été la première à ouvrir un restaurant de campagne avec le soutien du gouvernement local, impulsant ainsi l’essor du tourisme rural dans le village. Les ressources dormantes ont été progressivement réveillées : 11 maisons inoccupées ont été reconverties en auberges de qualité, des grottes naturelles en restaurants à thème et une ancienne bergerie en café pittoresque. De retour dans son village natal, l’entrepreneur Yu Jiafu a transformé une demeure vieille de 200 ans, datant de la dynastie des Qing (1644-1911), en une auberge sur le thème de la production traditionnelle d’alcool. Selon Liu Zhiliang, secrétaire de la cellule du Parti pour le village, Lulikeng a accueilli depuis le début de l’année plus de 50 000 touristes, générant plus de 800 000 yuans de recettes touristiques.

Mais les retombées écologiques ne s’arrêtent pas là. Le projet intitulé « Cour de prospérité commune » a permis à chaque cour de famille de s’embellir tout en devenant source de revenus. « Au-delà de l’amélioration du cadre de vie, ces cours deviennent de véritables actifs économiques pour les villageois », souligne Liu Zhiliang. Grâce à ce projet, chaque mètre carré de cour rapporte jusqu’à 30 yuans par an, contribuant à hauteur de plus de 600 000 yuans aux revenus des foyers et de la collectivité du village.

Un ancien four à chaux abrite désormais une librairie.

Terres revitalisées

Dans le village de Heshangnong (bourg de Qingshi, dans le district de Changshan), s’étendent 2 400 mu (un mu = 1/15 ha) de Camellia oleifera. Pourtant, cette plantation était autrefois une zone montagneuse stérile.

Pour sortir de cette situation, le village a transféré les droits d’exploitation de plus de 2 000 mu de montagnes et de forêts à une coopérative du district, en vue de construire une plantation de camélias oléifères de haute qualité. Aujourd’hui, les villageois bénéficient de trois sources de revenus : la location des terrains, les salaires perçus grâce au travail local, et les dividendes versés par la coopérative.

Selon Jiang Junjun, directeur général de la Société d’exploitation et de gestion des ressources écologiques du Groupe d’investissement agricole du district de Changshan, ce projet a augmenté de plus de 500 000 yuans les revenus collectifs du village et de plus de 1,46 million de yuans ceux des villageois. De plus, avec le lancement d’un nouveau cycle de développement portant sur 2 070 mu de terres destinées aux camélias oléifères, le taux d’utilisation des zones montagneuses et forestières atteint 65,6 %.

À la suite des résultats encourageants de la filière de ces arbres à huile de thé, les cadres du village se sont penchés sur une parcelle agricole d’environ 200 mu, laissée en friche depuis des années. Celle-ci a été transformée en base de production de courges éponges, portant le taux de revitalisation des terres à 43,28 %. « Outre des revenus d’environ 500 000 yuans générés par la location et la vente, ce projet a également créé une trentaine d’emplois pour les habitants », précise Cai Yongjun, secrétaire de la cellule du Parti pour le village.

S’appuyant sur ses ressources, le village s’est activement engagé dans un projet d’élevage coopératif d’oies. M. Cai envisage d’élargir l’échelle de production pour multiplier les opportunités de revenus et consolider la prospérité collective.

Test pour produire du carburant d’aviation à partir de la paille

Le pouvoir de l’innovation

En tant que plus grande région de culture de colza du Zhejiang, Quzhou produit chaque année 80 000 tonnes de paille de colza. Autrefois considérée comme un déchet agricole difficile à valoriser, cette biomasse est perçue par Li Zhenglong, directeur d’un institut de chimie biosourcée relevant de l’Université du Zhejiang, comme une ressource renouvelable au potentiel exceptionnel. Écologique et économique, elle peut se substituer partiellement au pétrole pour produire du biocarburant aéronautique, et être transformée en matériaux biodégradables.

Dans les laboratoires, la paille de colza opère une spectaculaire métamorphose : sur les 70 % de résidus de colza récoltés dans la ville de Quzhou, 30 000 tonnes sont broyées et restituées aux champs, tandis que 26 000 tonnes sont fournies aux entreprises locales après une récolte et un stockage centralisés. Sa valeur économique connaît une appréciation remarquable : la tonne atteint 10 000 à 20 000 yuans, une fois transformée en géomembrane agricole, et jusqu’à 20 000 yuans lorsqu’elle est convertie en carburant d’aviation.

Derrière cette transformation se cache le pouvoir de l’innovation collaborative entre industrie, université et recherche. Li Zhenglong souligne que son institut se consacre à la chimie biosourcée et aux nouveaux matériaux, en favorisant une intégration de l’industrie, des talents, des plateformes et de l’écologie. Son équipe est parvenue à transformer la pulpe de pomélo en matériaux d’emballage biodégradables, les rafles de maïs en xylitol et les huiles de cuisine usagées en biokérosène. « Nous ne traitons pas des déchets, nous redéfinissons des ressources », explique-t-il.

« Les scénarios d’application de l’industrie verte sont immenses, alliant réduction de la pollution et création de valeur économique », affirme M. Li, ajoutant qu’avec les percées technologiques, ces innovations passent des laboratoires à l’industrialisation, contribuant à la réalisation de l’objectif chinois de « double carbone ».

 

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