Le 2 avril, le président Donald Trump a annoncé l’instauration de « droits de douane réciproques » sur les importations aux États-Unis, provoquant une onde de choc mondiale. Ses alliés traditionnels tels que l’Union européenne (UE) et le Japon figurent également sur la liste des pays touchés. Les produits chinois, quant à eux, sont soumis à des droits de douane pouvant aller jusqu’à 245 %. Cette décision a bouleversé l’échiquier commercial mondial, mettant en péril les chaînes d’approvisionnement, profondément imbriquées.
Le 11 avril, lors d’une rencontre officielle à Beijing avec le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, le président chinois Xi Jinping a déclaré : « Le monde traverse des mutations historiques sans précédent, aggravées par des risques multiples. Nous ne pouvons préserver la paix et la stabilité mondiales et promouvoir le développement global qu’en recourant à la solidarité. » Il a souligné que, face à la complexité croissante des défis internationaux, une relation bilatérale stable entre la Chine et l’Espagne revêt une importance capitale.
La visite officielle de Pedro Sanchez intervient dans un contexte de tensions croissantes entre les États-Unis et l’Europe, exacerbées par l’instauration de « droits de douane réciproques » par l’administration Trump. Ces mesures, perçues comme des attaques commerciales envers des alliés historiques ont mis à nu une réalité préoccupante : le Vieux Continent ne peut plus compter sur Washington pour garantir sa sécurité. Contrairement à l’administration américaine, la Chine reste fermement attachée au multilatéralisme et privilégie un dialogue avec l’Europe. En 2025, la Chine et l’UE célèbrent le 50e anniversaire de l’établissement de leurs relations diplomatiques. Au cours des cinq dernières décennies, malgré les turbulences géopolitiques, les deux partenaires ont su renforcer leurs liens avec pragmatisme et confiance. Aujourd’hui, cette relation constitue l’un des piliers essentiels pour défendre le multilatéralisme et stabiliser l’économie mondiale.
« Les liens entre les peuples européen et chinois se révèlent plus étroits que n’en témoigne un demi-siècle de diplomatie », a affirmé Jorge Toledo, ambassadeur de l’UE en Chine, lors de la cérémonie d’ouverture de la Saison culturelle européenne 2025 à Chengdu le 12 avril. Il a conclu son intervention en résumant les relations bilatérales par trois mots-clés : « dialogue, équilibre, coopération ».
L’édition de cette année propose, entre autres, des expositions, des concerts, des pièces de théâtre et des projections de films, qui ont captivé un large public chinois. À Bruxelles, le 6e Festival du film Chine-UE a également attiré de nombreux spectateurs européens, leur permettant de découvrir la richesse cinématographique et culturelle de la Chine contemporaine.
Les échanges humains demeurent le « stabilisateur » des relations sino-européennes. Grâce à la politique d’exemption de visa de transit, un nombre croissant de jeunes européens se rendent en Chine. Certains résument leur expérience en ces termes : « La véritable compréhension naît quand on dépasse les préjugés pour vivre les choses soi-même. »
Par le passé, la Chine et l’UE ont su transcender de simples intérêts économiques pour instaurer un dialogue des civilisations. Face aux risques de fragmentation mondiale, elles se voient investies de la responsabilité de construire, sur une base de confiance mutuelle, l’avenir d’un développement plus inclusif et durable – un hommage à cinq décennies de partenariat et, surtout, une promesse pour un monde multipolaire. Ensemble, la Chine et l’UE ont la capacité et la sagesse nécessaires pour inaugurer cinq nouvelles décennies encore plus prometteuses.
