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La Chine : une révélation

2025-04-30 13:02:00 Source: La Chine au présent Auteur: DARKO SAVOVIĆ*
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Lorsqu’une génération européenne découvre la réalité chinoise, c’est tout un imaginaire qui se réinvente. 

Darko Savović (1er g.) et d’autres membres du 6e Atelier des jeunes leaders européens participent à une pratique de lutte contre la désertification dans une zone aride du Ningxia, le 25 août 2024. 

 

La Chine m’avait longtemps semblé une terre lointaine, enveloppée de mystères. Lointaine géographiquement, mais aussi par ses strates culturelles profondes. Pourtant, s’il est une chose qui nous définit, nous les jeunes, c’est bien cette soif de plonger dans l’inconnu, d’embrasser l’altérité et de laisser les expériences remodeler notre regard. La Chine, et notre séjour à Beijing et au Ningxia, ont permis cela. Bien plus qu’un voyage, notre visite a été une révélation – une alchimie qui, subtilement, transforme notre perception du monde qui nous entoure.

Grâce à une invitation du ministère chinois des Affaires étrangères et de l’ambassade de Chine au Monténégro, j’ai eu l’honneur de participer au 6e Atelier des jeunes leaders européens à Beijing et au Ningxia en août 2024. Avec 28 autres participants venant de 24 pays, j’ai découvert deux visages de la Chine : la modernité vibrante de sa capitale et le potentiel débordant de sa région autonome. De l’usine intelligente de Xiaomi au centre logistique de JD.com, de la Cité Interdite à la Grande Muraille, en passant par les vignobles et déserts du Ningxia et le Musée du Parti communiste chinois, notre visite a été une fascinante fusion entre progrès vertigineux et traditions millénaires. Une véritable immersion dans la Chine d’hier, d’aujourd’hui et de demain.

Bien avant notre vol pour Beijing, cette immersion m’avait déjà subrepticement gagné, lors de la réception de bienvenue à l’ambassade de Chine, où l’ambassadeur Fan Kun et son équipe nous ont accueillis. Percevant encore la culture chinoise comme lointaine, presque étrangère à la nôtre, j’ai été agréablement surpris d’apprendre de l’ambassadeur que les films, la musique et la culture yougoslaves faisaient partie de la vie chinoise à une époque. Parmi ses remarques, une m’a particulièrement marqué – cette image de la Yougoslavie comme « étoile guide », source d’inspiration pour la Chine d’alors. Aujourd’hui, les rôles se sont inversés de façon saisissante. Le progrès fulgurant de la Chine – ses accomplissements industriels, ses prouesses technologiques et sa prospérité économique – rivalise d’ores et déjà avec celui des nations les plus avancées, les surpassant même dans certains domaines.

Deux touristes prennent des photos devant une peinture murale, à Shanghai, le 24 mai 2024.

 

Dès l’enfance, j’ai côtoyé la culture chinoise à travers les nombreuses boutiques tenues par des Chinois dans ma ville natale de Podgorica. Plus tard, durant mes études de licence au Monténégro, j’ai eu la chance d’apprendre auprès de professeurs chinois. Ces rencontres ont été mes premiers pas feutrés dans leur univers culturel, et je me demandais souvent : comment ce serait de pénétrer leur univers à mon tour, comme ils avaient su entrer dans le mien ? Je n’ai pas eu à patienter longtemps pour le découvrir. Dès l’embarquement sur le vol Istanbul-Beijing, l’émerveillement a remplacé tout autre sentiment. À l’arrivée à l’aéroport international de Beijing-Capitale, l’accueil chaleureux des organisateurs m’a immédiatement fait me sentir comme chez moi. Les dix jours qui ont suivi sont devenus une succession ininterrompue de rencontres et d’histoires inoubliables.

Dès notre première soirée à Beijing, un compatriote monténégrin et moi avons osé pousser la porte d’un restaurant de fondue chinoise, impatients de découvrir ce fameux plat. Après avoir vainement tenté de commander en anglais, nous nous sommes résolus à désigner les photos sur le menu. Grâce à la patience du serveur et à l’aide de notre dictionnaire chinois-anglais Pleco, nous nous sommes bientôt retrouvés devant une table croulant sous les ingrédients prêts à plonger dans le bouillon frémissant.

Passionné de gastronomie, j’ai savouré chaque bouchée avec délectation – de ma première dégustation de canard laqué pékinois aux saveurs audacieuses des stands de rue de Yinchuan, en passant par les banquets hôteliers et les restaurants de spécialités du Ningxia. Chacun de ces repas me rappelle une phrase qui me touche particulièrement : « La cuisine est la plus sincère des invitations à découvrir une culture. »

Mais même en tant que passionné de gastronomie, si je devais ne retenir qu’une seule chose de la Chine, ce serait sans hésiter ses habitants. Chaque instant passé dans ce pays a été une occasion de créer des liens : gravir les marches séculaires de la Grande Muraille, déambuler dans les rues et les stations de métro, marchander au marché Xiushui ou explorer la Cité Interdite, les hutong de Shichahai et les temples... Chaque lieu s’est transformé en opportunité, non pas simplement de voir, mais de rencontrer des âmes.

Des diplomates étrangers en poste en Chine visitent le showroom de Xiaomi Auto à Beijing, où les ingénieurs de l’usine leur présentent des moteurs électriques dernier cri, le 21 novembre 2024.

 

Des inconnus au sourire accueillant venaient spontanément à notre rencontre, avides de nous interroger sur notre voyage, de nous apprendre quelques mots de mandarin, de nous recommander des visites, ou simplement de pratiquer leur anglais avec nous. Leur demande se résumait à un simple cliché tous ensemble – modeste, mais si précieuse trace de cette rencontre interculturelle. C’est au cœur de ces échanges que j’ai saisi l’essence véritable de la Chine : moins dans la pierre de ses monuments majestueux que dans les habitants qui leur insufflent vie.

Je croyais connaître les prouesses techniques de la Chine – jusqu’à ce que je les voie de mes propres yeux. Lors des Jeux olympiques de Beijing, l’enfant de dix ans que j’étais avait été fasciné par la grâce audacieuse du stade Nid d’oiseau et la pureté géométrique du centre de natation Cube d’eau. Je m’étais alors juré de les contempler, un jour, grandeur nature. Ce rêve d’enfance, enfoui dans les replis du temps, est aujourd’hui enfin réalisé. Lorsque je me suis tenu face à eux des années plus tard, j’ai compris que nulle photographie ne saurait jamais restituer leur splendeur.

Mais c’est au Musée du Parti communiste chinois que j’ai eu ma plus grande révélation. Dans son cinéma à 360 degrés, nous avons embarqué pour un voyage époustouflant, survolant et traversant des mégaprojets, plongeant dans des eaux cristallines, filant à toute allure devant des merveilles d’infrastructure. Cette « bande-annonce » immersive des réalisations de la Chine m’a laissé sans voix, avec une conviction claire : une seule visite ne saurait suffire. De l’ampleur du développement à l’harmonie entre tradition et modernité, comprendre la Chine exige d’y revenir.

Or, rien de tout cela n’aurait été possible sans la coopération institutionnelle et internationale. Les terres et les cultures lointaines ne se dévoilent qu’aux regards dépourvus de préjugés. Car, je suis convaincu que la prospérité repose sur des ponts jetés entre les peuples – cette compréhension mutuelle qui transforme les différences en collaborations, et la curiosité en progrès.

Et qui, mieux que la jeunesse, pourrait bâtir ces ponts ? Nous sommes ceux qui tendent la main au-delà des frontières, capables de rassembler un pays, une région, le monde entier. Pourquoi ? Parce que l’avenir nous appartient.

 

*DARKO SAVOVIĆ est vice-président de The Youth of Europe.

 

 

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