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Grand producteur de fruits de mer

2024-03-19 16:20:00 Source:La Chine au présent Auteur:YANG SHUANGSHUANG, membre de la rédaction
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Des pêcheurs sur le lac Bosten 

Le Xinjiang est réputé tant pour ses fruits et légumes que pour ses viandes bovine et ovine. Mais ces dernières années, le saumon, le tilapia, le crabe, le homard australien et d’autres délices marins de la région ont non seulement conquis les tables chinoises, mais sont également exportés en Russie et à Singapour. Pour ceux qui imaginent le Xinjiang comme une région éloignée de la mer, recouverte de sol salin-alcalin et du désert de Gobi, une question s’impose naturellement : comment produire des fruits de mer sans mer ?

Une eau de mer

En fait, le Xinjiang ne manque pas d’eau, pas autant que l’on pourrait le croire en tout cas. Sa superficie aquatique s’étend sur 7 633 kmavec de nombreux lacs, ainsi que le Tarim, le plus grand fleuve intérieur de Chine, et l’Irtych, la seule rivière du pays à se jeter dans l’océan Arctique. Ces eaux, alimentées par la fonte des neiges et abritant plus de 500 espèces de micro-organismes, conviennent parfaitement à l’élevage de poissons d’eau froide.

De plus, il a été constaté que la salinité de certains lacs au Xinjiang dépasse même de loin celle de la mer. En effet, il y a environ 500 millions d’années, cette région faisait partie du paléo-océan Thétys et abondait en poissons. Aujourd’hui, la mer a disparu, mais les sels y sont restés. Avec l’introduction de micro-organismes et la culture d’algues, de vastes étendues de terres salines-alcalines se transforment d’ores et déjà en élevages aquatiques, produisant des fruits de mer sans mer.

Le district autonome xibe de Qapqar, situé dans la préfecture autonome kazakhe d’Ili, bénéficie d’un ensoleillement abondant et d’une eau claire, des conditions climatiques idéales pour l’aquaculture. Guan Xiaoping, directeur général d’Ili Yueran Ecological Agriculture Co., Ltd., est le premier à élever des crabes au Xinjiang, avec l’appui financier et technique du groupe de travail d’assistance au Xinjiang de Yancheng (Zhejiang). « Nous avons 69,2 ha d’élevages de crabes de rizières, avec une production de plus de 20 tonnes en 2023. Les crabes de bonne qualité peuvent être vendus à 350 yuans le kilo », se réjouit-il en montrant une cage de décapodes qui viennent d’être pêchés.

Dès 2017, son entreprise a introduit des techniques d’élevage pour les jeunes crabes et adopté l’élevage de crabes adultes en rizière, faisant passer le taux de survie des jeunes crabes de moins de 30 % à plus de 70 %, et réduisant considérablement le coût de production.

À l’heure actuelle, le district de Qapqar dispose de plus de 113 ha de rizières dédiées à l’élevage de crabes et d’écrevisses, et de 33 ha de bassins destinés à l’élevage de crabes, de crevettes à pattes blanches (Penaeus vannamei) et de crevettes géantes d’eau douce (Macrobrachium rosenbergii), entre autres. Début 2024, 11 tonnes de jeunes crabes ont été mises en élevage, d’abord en bassin puis en rizière. Ces efforts devraient aboutir à une production de 110 tonnes d’ici à la fin de l’année, avec une prévision de recettes annuelles dépassant les 15 millions de yuans.

 

Des agriculteurs pêchent le crabe sur le lac Bosten.

Une mine d’or

« Nos produits aquatiques sont très demandés, ils sont principalement vendus dans le Jiangsu, le Hunan, le Shaanxi, le Sichuan et le Henan », explique M. Guan, avant d’indiquer que, pour garantir leur fraîcheur, le transport aérien est privilégié.

Auparavant, malgré leur qualité, les produits aquatiques du Xinjiang peinaient à entrer sur les marchés des provinces intérieures, en raison d’un coût de transport élevé et d’une logistique de la chaîne du froid insuffisante. Cependant, ces dernières années, le développement de la logistique a été fulgurant, ce qui a permis aux crevettes et aux crabes du Xinjiang de parvenir à la table des habitants de beaucoup de villes.

« J’envisage de vendre nos saumons, crevettes et crabes plus loin via le live-streaming », affirme M. Guan. Avec l’expansion de l’aquaculture à Qapqar, son entreprise et deux coopératives d’élevage aquacole ont créé une centaine d’emplois, avec un salaire mensuel moyen de 4 500 à 6 000 yuans par personne, aidant la population locale à s’enrichir. De plus, son entreprise a investi près de 4 millions de yuans dans la construction d’un complexe de loisirs, qui offre des activités d’observation et de pêche dans sa ferme d’aquaculture.

Dans le district de Wenquan au Xinjiang, à l’orée du lac Sayram se trouve le Parc des poissons d’eau froide. Ce lieu enchanteur abrite des espèces telles que la truite dorée, la truite arc-en-ciel ou la truite mouchetée.

Déjà classé « site touristique de niveau national 3A », le parc combine la reproduction et l’élevage des poissons d’eau froide avec le tourisme en vue de devenir un parc à thème d’écotourisme, qui s’intègre dans le circuit touristique Sayram-Wenquan tout en tirant profit. En 2023, 13 millions de grands corégones élevés dans le parc ont été relâchés dans le lac Sayram, donnant une récolte de 450 tonnes et une recette de 10 millions de yuans en fin d’année.

Au Xinjiang, l’aquaculture est déjà considérée comme une mine d’or et jouera un plus grand rôle dans la revitalisation rurale.

Une consommation de qualité

Ce n’est pas un hasard si les produits aquatiques du Xinjiang gagnent en popularité. Suite aux rejets par le Japon des eaux contaminées de la centrale nucléaire de Fukushima, la Chine a suspendu toute importation de fruits de mer japonais, et le Xinjiang a comblé le vide laissé dans le marché national. Plus important encore, avec le développement de l’économie chinoise, le revenu disponible par habitant a augmenté, entraînant une croissance naturelle de la consommation de produits aquatiques. Selon le Rapport d’étude de marché sur la restauration de fruits de mer publié par l’Association chinoise de l’hôtellerie, le secteur connaît un taux de croissance compris entre 10 % et 30 % et le marché continuera de croître.

Aujourd’hui, les marchés des fruits de mer en Chine sont noirs de monde, et les choix en termes de quantité et de qualité ne cessent de s’accroître. Les plateformes de commerce électronique ont également saisi l’opportunité du trafic Internet pour faire découvrir à davantage de gourmets ces délices aquatiques du désert à des prix abordables.

Il convient de souligner que les produits aquatiques du Xinjiang se sont depuis longtemps fait un nom sur la scène internationale. Sa perche et son caviar ravissent les palais en Finlande et aux Pays-Bas, tandis que son éperlan du lac Bosten représente plus de 70 % du marché japonais. Selon les statistiques de la Direction régionale de l’Agriculture et des Affaires rurales du Xinjiang, la production de l’industrie de la pêche de la région s’élèvera à 20 milliards de yuans d’ici à 2025. Les fruits de mer du Xinjiang, en plein essor, sont prêts à franchir les monts Tianshan et voyager à travers le monde, portés par le vent favorable de l’initiative « la Ceinture et la Route ».

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