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Le meilleur système politique pour la Chine

2023-06-02 09:05:00 Source:La Chine au présent Auteur:ARNAUD BERTRAND
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Lors d’un débat comparant les systèmes de gouvernance chinois et occidentaux, organisé le 5 avril à Cambridge, dans le Massachusetts, par l’organisation éducative américaine à but non lucratif Intercollegiate Studies Institute, l’entrepreneur français et influenceur web Arnaud Bertrand a plaidé en faveur de l’aptitude du système chinois à promouvoir l’épanouissement de son peuple. Voici des extraits édités de son exposé. 

 

Une villageoise, qui vivait auparavant sous le seuil de pauvreté, travaille dans une usine de produits en bambou du village de Xinan, à Fuzhou (Jiangxi), le 12 juillet 2022. 

Il y a un non-dit dans les comparaisons entre les systèmes politiques : les modèles sont en concurrence les uns avec les autres et, si l’un est effectivement meilleur, il a la propension à conquérir le monde.

Je ne crois pas du tout à cette théorie. Prenons l’exemple du modèle chinois. Il s’applique seulement et uniquement à la Chine. C’est le produit de la très longue et unique histoire de la Chine, et il cadre avec le contexte économique et géopolitique très particulier dans lequel se trouve le pays aujourd’hui. Mais il ne prétend pas être adapté à d’autres pays.

Comme l’a dit Paul Heer, ancien officier du renseignement national américain pour l’Asie de l’Est, « la Chine essaie de rechercher la multipolarité et la légitimité internationale de son système, mais pas de l’imposer à d’autres pays ». Dans la même veine, Stephen Walt, l’éminent professeur de relations internationales à l’Université Harvard, a déclaré : « La Chine adhère explicitement à l’idée que chaque pays devrait déterminer de lui-même comment il veut être gouverné. Les États-Unis, en revanche, aiment faire la leçon aux autres sur la façon dont ils devraient être gouvernés, et tentent toujours d’amener d’autres pays à adopter nos valeurs libérales. » Ou encore Henry Kissinger, qui a écrit dans son célèbre livre On China que la Chine n’avait jamais épousé la notion américaine d’universalisme pour diffuser ses valeurs dans le monde entier.

Par conséquent, plutôt que de juger quel système serait le meilleur universellement, il est plus logique d’examiner lequel est le meilleur pour son propre peuple.

Sur la liberté

Nous en sommes progressivement venus à avoir une compréhension plutôt biaisée de la liberté en Occident, où nous réduisons cette notion à la liberté individuelle, alors qu’il ne s’agit en réalité pas de la même chose. Lorsque vous avez une compréhension plus large de la liberté comme nous l’avions par le passé, il est tout à fait évident que la Chine n’est pas un pays non libre tel que la plupart des gens en Occident l’imaginent, et vice versa, l’Occident n’est peut-être pas aussi libre que ce que l’on croit.

Un exemple frappant de ce constat est la lutte contre la pauvreté en Chine, qui a été incontestablement un immense succès. Il s’agit de la réduction la plus importante et la plus rapide de la pauvreté que le monde n’ait jamais connue. Même les plus grands détracteurs de la Chine sont d’accord avec cela.

L’extrême pauvreté a été totalement éradiquée en Chine. J’ai voyagé partout en Chine, et les résultats crèvent les yeux. Quelqu’un peut-il prétendre que cela aurait rendu les gens moins libres et qu’ils étaient plus libres quand ils étaient pauvres ? Bien sûr que non, la pauvreté est l’antithèse de la liberté. Lorsque vous vivez dans la pauvreté, vous êtes littéralement esclave de votre condition.

En revanche, il y a beaucoup de pauvreté dans des pays comme la France et les États-Unis. Vous allez dans certains quartiers de Paris et vous voyez des centaines de tentes de sans-abri. N’importe lequel d’entre vous peut aller en Chine aujourd’hui, voyager dans tout le pays et il est extrêmement improbable que vous voyiez des sans-abri dans la rue.

Selon le Bureau du recensement des États-Unis, 20,03 millions de personnes vivaient dans une extrême pauvreté en 2021, soit 6,2 % de la population totale et 48,4 % de celle en situation de pauvreté. Parmi elles, on constate un pourcentage plus élevé de moins de 18 ans que d’adultes de toute tranche d’âge. Selon la définition du Bureau, l’extrême pauvreté fait référence au fait de vivre dans un ménage dont le revenu total en espèces est inférieur à 50 % du montant du seuil de pauvreté national.

Une étude récente de l’Urban Institute a également révélé qu’en 2022, 25 % des adultes américains ont connu l’insécurité alimentaire, ce qui signifie qu’il leur arrive parfois de ne pas pouvoir acheter à manger. En France, 14 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Pouvons-nous dire que ces gens sont réellement libres ?

Beaucoup l’ont oublié, mais Franklin Delano Roosevelt a prononcé en 1941 un discours dans lequel il a défini les libertés de vivre à l’abri du besoin et de la peur comme deux des quatre libertés que les États-Unis d’Amérique devraient atteindre. Lui aussi a reconnu que la réduction de la pauvreté était fondamentale pour la liberté.

Au sujet de la liberté de vivre à l’abri de la peur, posez-vous une question simple : les gens se sentent-ils libres de marcher seuls n’importe où aux États-Unis à toute heure du jour ou de la nuit ? Ont-ils cette liberté ?

De manière générale, en Chine, les gens ont cette liberté. Les statistiques sont absolument incroyables : vous êtes 70 fois plus susceptible d’être victime d’un crime de violence aux États-Unis qu’en Chine. C’est anecdotique, mais au cours de mes sept années en Chine, ni moi ni aucune de mes connaissances n’avons jamais été témoins ou victimes d’un crime. C’est un pays très, très sûr. Il y a cette liberté de vivre à l’abri de la peur.

Et il y a aussi la plus grande forme de liberté, celle que Charles de Gaulle, ancien président français, décrivait comme la condition préalable à toutes les autres libertés : indépendance nationale, la liberté collective de déterminer son propre avenir.

Quelqu’un peut-il prétendre être réellement libre lorsque vous vivez dans un État vassal ou dans la sphère d’influence d’un État plus fort ? Tout le monde peut voir que ce n’est pas tout à fait le cas.

Les États-Unis ne sont évidemment vassaux de personne, bien au contraire. Mais il y a quelque chose qui limite leur liberté à cet égard : leur système d’alliances. Ils sont dans beaucoup d’alliances : OTAN, AUKUS, Five Eyes, celle avec le Japon et ainsi de suite. Cela limite votre liberté d’action puisque, sur le papier du moins, vous vous engagez dans certaines actions, même si elles ne sont pas forcément dans votre intérêt à un moment donné. Comme nous l’avons douloureusement appris de la Première Guerre mondiale, les alliances peuvent être incroyablement contraignantes et destructrices.

La Chine est sans conteste le pays le plus libre au monde à cet égard, car elle ne peut être considérée en aucune façon comme l’État vassal d’un autre et elle ne fait tout simplement pas d’alliance militaire – elle n’en a pas. En effet, beaucoup soutiennent que c’est précisément cette indépendance qui donne lieu à la tentative actuelle de contenir la Chine. Ce haut degré de souveraineté permet à la Chine de se concentrer sur le développement domestique et de préserver sa liberté d’action sur la scène internationale.

 

Le village de Gaoqiao avec ses beaux paysages, à Fuzhou (Jiangxi), le 28 avril 2023 

Sur la stabilité et la prospérité

La Chine est la plus ancienne civilisation ininterrompue de l’histoire de l’humanité. Si cela n’est pas la stabilité, je ne sais pas ce qui pourrait l’être.

La plupart des enquêtes, même celles effectuées par des institutions occidentales, montrent que la population chinoise est extraordinairement unanime sur la perception du système politique du pays. Par exemple, le Centre Ash pour la gouvernance démocratique et l’innovation de la Harvard Kennedy School a mené une étude sur treize ans auprès de la population chinoise, à l’issue de laquelle a été publié en 2020 un rapport intitulé Comprendre la résilience du PCC (Parti communiste chinois). Sa conclusion est, je cite : « il y a peu de preuves à l’appui de l’idée que le PCC est en train de perdre sa légitimité aux yeux de son peuple ». En effet, l’enquête a révélé que 93 % des Chinois étaient satisfaits de leur gouvernement central.

Quant aux États-Unis et à l’Europe, c’est une tout autre histoire. Les taux de satisfaction à l’égard des institutions publiques sont, comme nous le savons tous, toujours faibles presque partout en Occident. Par exemple, aux États-Unis, la confiance du public dans le gouvernement est passée de plus de 70 % dans les années 1960 à seulement 20 % aujourd’hui. En France, seuls 28 % des citoyens font confiance à leurs institutions publiques. Lorsque vous faites un sondage auprès des Américains, une stupéfiante proportion de 43 % pense qu’une guerre civile est probable dans les dix années à venir.

Si nous parlons du PIB par habitant ou des niveaux de salaires, il est évident que le citoyen chinois moyen est encore moins aisé que ses pairs occidentaux. Il va également de soi que le développement économique moderne de la Chine est parti d’un niveau beaucoup plus bas, et beaucoup plus récemment. La comparaison n’est donc pas tout à fait équitable.

La bonne façon de voir les choses, je crois, serait de comparer l’approche adoptée par la Chine pour procurer la prospérité à ses citoyens avec celle de l’Occident, et d’examiner laquelle est plus propice à une prospérité durable à long terme.

La Chine a dépensé près de 14 000 milliards de yuans (2 000 milliards de dollars), tous types de financement confondus, pour sortir les gens de la pauvreté. Ce montant équivaut à peu près à la dépense des États-Unis au cours des 20 dernières années dans leurs guerres post-11 septembre au Moyen-Orient et en Afghanistan. Cela illustre bien les différentes priorités des deux pays et leur impact sur la prospérité.

Pour conclure, le système politique chinois, qui met l’accent sur la liberté collective, la stabilité à long terme et l’inébranlable investissement en soi, a démontré sa capacité à présenter une approche plus holistique du bien-être social. Les systèmes américain et européen ont certes leurs mérites, mais c’est le système chinois avec des attributs propres au pays qui garantit à ses citoyens une plus grande stabilité, prospérité et liberté.

*ARNAUD BERTRAND est un influenceur sur Twitter et un entrepreneur français vivant en Malaisie.

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