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Efforts pour un foyer plus vert

2023-05-29 11:48:00 Source:La Chine au présent Auteur:XIA YUANYUAN, membre de la rédaction
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Le nouveau village des pandas géants à Dengchigou, dans le site panoramique de Fengtongzhai (Sichuan) (PHOTO : YU XIANGJUN)  

Le 12 mai 2023, Zhang Jiliang et Wang Youliang, habitants du district de Baoxing à Ya’an (Sichuan), qui travaillaient au sein d’une forêt vierge à 2 700 m d’altitude, ont fait une rencontre avec un panda géant sauvage.

« Après avoir bu de l’eau pendant trois minutes au bord de la rivière, il est venu dans la direction où nous étions cachés », raconte Zhang Jiliang. Pour ne pas affecter l’animal, les deux hommes lui ont cédé le passage.

Peu avant cela, la station de surveillance de Baoxing du Parc national des pandas géants a enregistré pour la première fois des images d’un panda géant sauvage par drone. L’ours au pelage noir et blanc apparaissait complétement à l’aise sur la vidéo.

Tomber nez à nez avec un panda sauvage n’a rien de nouveau à Ya’an, la terre du panda. Étant le lieu de découverte du premier panda géant au monde, Ya’an est une zone centrale de l’habitat des pandas géants du Sichuan et du Parc national des pandas géants.

Derrière l’amélioration constante de l’habitat des pandas géants se cachent des efforts considérables déployés par les habitants de Ya’an qui poursuivent la voie d’un développement vert ayant pour priorité la protection de l’écosystème.

Transformation

Verte depuis toujours, Ya’an, aussi surnommée « ville de pluie », se situe sur la zone de transition du bassin du Sichuan et le plateau Qinghai-Tibet. Elle est entourée de montagnes vertes et est traversée par la rivière Qingyi.

« L’écologie constitue le plus grand avantage de Ya’an », déclare Liu Jie, ingénieur en chef du Bureau de l’environnement écologique de Ya’an. En tant que partie importante de la barrière écologique en amont du fleuve Yangtsé et lieu de protection des ressources en eau, Ya’an est connue pour être un « poumon vert » et une « banque génétique animale et végétale ». La ville possède un taux de couverture forestière de 69,42 %.

L’environnement naturel unique de Ya’an a gagné la faveur des pandas géants. Selon le résultat du quatrième recensement des pandas géants publié en 2015, il y a 340 pandas géants sauvages à Ya’an, un des principaux foyers de l’animal du pays.

En décembre 2016, le Programme pilote du mécanisme des parcs nationaux du panda géant a été adopté en Chine. Cette démarche permet une protection de haut niveau des pandas géants et de son habitat. Le 12 octobre 2021, le Parc national des pandas géants a été officiellement créé, couvrant les provinces du Sichuan, du Shaanxi et du Gansu sur 27 000 km2. La superficie de Ya’an intégrée au Parc national des pandas géants représente 5 935,82 km2, soit 39,45 % des districts administratifs de la ville et 27 % de la superficie du Parc national des pandas géants.

Le Parc national des pandas géants est partagé entre la zone centrale de protection et la zone de contrôle général. Elles sont intégrées dans la gestion de la ligne rouge de préservation écologique, avec des contrôles différenciés stricts sur les activités humaines et les activités de construction et d’exploitation. « Cela signifie que le modèle trop traditionnel qui consiste simplement à vivre de la montagne doit être repensé », explique Liu Jie.

Quelle est l’issue pour le développement économique lorsque les terres sont cédées aux pandas et que les lignes rouges écologiques doivent absolument être respectées ? Comment résoudre la contradiction entre la protection de l’environnement et le développement ?

« La protection de l’environnement écologique peut assurer la subsistance de la population, au même titre que le développement de l’économie, indique Liu Jie, l’intérêt du peuple est au centre de la transition écologique. »

Aujourd’hui, alors que l’environnement s’améliore progressivement, de nouvelles opportunités commerciales apparaissent et redonnent le sourire aux populations locales. L’effacement de l’homme face à la nature à Ya’an témoigne de l’engagement écologique de la part du pays.

Nouvelles industries

En mai, au bourg de Longcanggou dans le district de Yingjing, les nouvelles pousses s’étirent dans des bambouseraies de plus de 200 ha.

Le village de Wannian, situé au nord-ouest du bourg de Longcanggou, compte 2 780 habitants. Il est à proximité de l’entrée sud du Parc national des pandas géants, à seulement 20 km de la zone centrale de protection. Ce village était une plaque tournante commerciale le long de l’ancienne Route du Thé et des Chevaux. Comme pour la plupart des villages de Ya’an, son économie reposait autrefois sur l’extraction du marbre blanc et l’exploitation forestière et hydroélectrique. Cependant, l’extraction des ressources brutes a entraîné une grave pollution, alors il était urgent de rompre avec ce modèle.

En 2017, dans le cadre du Programme pilote du mécanisme des parcs nationaux du panda géant, 48,7 % de la superficie du district de Yingjing a été allouée au parc, incluant le village de Wannian. Conformément aux exigences de la ligne rouge de préservation écologique, la centrale hydroélectrique, les mines de charbon et les usines de travail du bois ont toutes été fermées, et les villageois ont dû descendre de la montagne, à leur grand regret.

« À l’époque, beaucoup avaient du mal à comprendre, pensant que les pandas venaient voler les ressources nécessaires à la survie des Hommes », raconte Bi Han, premier secrétaire de la cellule du Parti du village de Wannian. En développant de nouvelles industries pour nourrir tout le monde, le village a commencé à déployer des efforts pour changer le statu quo.

L’industrie du bambou a été la première étape de sa transition écologique. Les bambous carrés se trouvent partout dans la région. Dans le passé, les villageois ne savaient ni quoi en faire, ni comment s’en occuper, de sorte que le rendement était faible.

En 2017, le village a fait intervenir des agronomes pour aider les villageois à planter à titre d’essai 33 ha de bambous carrés, qui ont commencé à apporter des bénéfices en 2021. « Un mu (équivalant à 0,07 ha, ndlt) de bambous carrés peut produire plus de 700 kg de pousses de bambou fraîches. Actuellement, le prix de marché de cette plante est de 6,4 yuans/kg, alors une bambouseraie d’un mu peut rapporter pas loin de 5 000 yuans », déclare Tao Yonghu, secrétaire adjoint de la cellule du Parti du village.

Fin 2021, le village de Wannian a commencé à développer de manière centralisée une base de production de bambous carrés. Les villageois mettent leurs terres à la disposition de la coopérative du village et reçoivent des parts. Ils se voient alors attribuer, en plus des dividendes, 200 yuans de récompense par mu chaque année. Aujourd’hui, plus de la moitié des villageois est impliquée dans la plantation de bambous carrés.

Selon Bi Han, le revenu collectif du village s’est élevé à 238 000 yuans en 2021 et à 640 000 yuans en 2022. À l’avenir, le village introduira des entreprises de traitement de bambou respectueuses de l’environnement afin d’augmenter les revenus des agriculteurs, en étendant la chaîne industrielle et accroissant la valeur ajoutée. Parallèlement, le village aménagera des sites de cueillette de pousses de bambou et des sentiers touristiques pour promouvoir le développement du tourisme.

« La méthode d’exploiter la montagne a changé. Maintenant, les villageois sont passés d’abatteurs de forêts à protecteurs de forêts, et l’économie du district de Yingjing est passée de la vente de pierres à la “vente de l’écologie” », conclut Yang Chenglin, vice-directeur du département de la communication de Yingjing.

 

Des touristes profitent de la terrasse d’un restaurant au Parc national des pandas géants. (PHOTO : YU XIANGJUN) 

Un foyer vert

Le panda géant est considéré comme l’espèce phare en termes de conservation de la biodiversité mondiale. Il joue parfaitement son rôle d’espèce « parapluie » grâce à sa protection qui a des répercussions sur l’ensemble de son habitat et les espèces moins emblématiques qui partagent son écosystème. Dans la section de Ya’an du Parc national des pandas géants, des animaux protégés, tels que le takin, le singe doré au nez retroussé du Sichuan et le tragopan de Temminck, font actuellement de fréquentes apparitions. Les espèces de poissons schizopygopsis baoxingensis et gobiocypris rarus qui n’avaient plus été vues depuis de nombreuses années sont réapparues.

Les habitants de Ya’an, qui avaient bénéficié du dividende écologique, ont pris progressivement conscience que protéger la biodiversité, c’est protéger l’humanité elle-même. Ils ont ainsi commencé à s’engager spontanément dans ce travail.

Hu Tailun est un habitant du village de Fazhan dans le bourg de Longcanggou où la chasse est une tradition familiale depuis des générations. Auparavant, il chassait souvent des faisans dorés et des mésanges dans la montagne, mais avec l’initiative du Parc national des pandas géants, il a quitté la réserve avec sa famille.

Avec les connaissances scientifiques que le personnel du parc lui a enseignées, Hu Tailun a changé d’avis. Il a transformé sa maison en auberge et sert de guide ornithologue. Aujourd’hui, il se spécialise dans l’accompagnement des touristes dans leur quête d’observation et de photographie d’oiseaux rares à Longcanggou, rappelant aux visiteurs d’observer les oiseaux de manière civilisée et de les protéger.

« La protection dans le développement, le développement dans la protection, c’est une nouvelle voie de développement fructueuse explorée par Ya’an dans laquelle les gens et les pandas vivent en harmonie », remarque Liu Jie. « La protection des pandas géants est un long processus qui l’a fait passer d’espèce “en danger” à “vulnérable” dans l’espoir qu’il passe un jour à espèce de “préoccupation mineure”. Ya’an continuera à offrir à la communauté internationale de l’expérience chinoise en matière de conservation de la biodiversité. »

 

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