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Les relations Chine-Europe ont un avenir prometteur

2023-02-10 17:42:00 Source:La Chine au présent Auteur:FU CONG
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Rencontre entre le chef de la Mission de la République populaire de Chine auprès de l’Union européenne, Fu Cong et Jörg Wuttke, président de la Chambre de commerce de l’Union européenne en Chine, le 9 janvier 2023

Actuellement, le monde connaît des changements inédits depuis un siècle. Les relations Chine-Europe prennent une signification d’autant plus importante. On peut même dire que leur évolution influencera en grande partie la direction du développement du monde. La Chine attache depuis toujours une grande importance aux relations avec l’Europe. Le président chinois Xi Jinping a souligné que la Chine et l’Europe étaient deux forces majeures pour le maintien de la paix mondiale, deux marchés importants pour la promotion du développement commun et deux civilisations majeures pour la promotion du progrès humain. Je suis honoré d’être l’ambassadeur de Chine auprès de l’Union européenne (UE), et en même temps, je sens profondément le poids de mes responsabilités.

Il n’y a pas de conflit d’intérêt fondamental entre la Chine et l’Europe

Le XXe Congrès du Parti communiste chinois s’est tenu avec succès il y a quelques mois. Le message le plus important que le Congrès a transmis au monde était que les politiques intérieure et extérieure de la Chine allaient maintenir leur continuité et stabilité. Le Congrès a clairement indiqué que la Chine s’en tiendrait à l’économie de marché socialiste, poursuivrait sa politique de réforme et d’ouverture et sa politique extérieure d’indépendance et de paix, et continuerait de promouvoir la prospérité et le développement communs de tous les pays. Cela constitue une base solide et un cadre général pour la politique de la Chine à l’égard de l’Europe.

La visite en Chine du président du Conseil européen a été un autre événement important avant ma prise de fonction. Le président Xi Jinping et le président Charles Michel ont eu un échange très approfondi sur une série de questions et sont parvenus à des consensus importants. Les positions des deux parties ont de nombreux points communs et les deux parties ont montré leur volonté de faire progresser les relations Chine-UE. C’est très important et cela me rassure, car maintenant, je sais bien mieux comment faire avancer les relations bilatérales.

Il n’y a pas de conflit d’intérêt fondamental entre la Chine et l’Europe. En fait, les deux parties ont bien des points communs. Elles sont très complémentaires sur le plan économique et prônent toutes deux un monde équilibré et multipolaire, en s’engageant pour le multilatéralisme. Les deux parties mènent une bonne coopération sur des questions mondiales et régionales importantes. L’exemple le plus récent est la 15e Conférence des Parties (COP15) à la Convention sur la diversité biologique des Nations Unies. Il en va de même pour la question du nucléaire iranien, dans laquelle je me suis beaucoup impliqué avant ma prise de fonction. Autant d’exemples qui montrent que la Chine et l’Europe ont coopéré sur bien des sujets importants et continueront à le faire à l’avenir.

Le 26 octobre 2022, un porte-conteneurs du géant chinois COSCO est amarré dans le port de Hambourg dont l'entreprise détient 24,9 % des parts.

Orientations prioritaires à l’avenir

Depuis ma prise de fonction, j’ai beaucoup réfléchi au travail à effectuer. En principe, les orientations prioritaires de mon travail portent sur quatre grands axes :

Premièrement, poursuivre et relancer les contacts et les échanges à tous les niveaux entre la Chine et l’Europe. Au cours des trois dernières années, certains échanges se sont tenus en ligne, et d’autres ont été interrompus en raison de la pandémie. À mesure de l’atténuation de la pandémie et de l’assouplissement des restrictions de voyage, la priorité de mon travail est de rétablir et de promouvoir les échanges face à face entre la Chine et l’Europe. Les deux parties ont établi des mécanismes d’échange à différents niveaux : le niveau le plus élevé est le sommet Chine-UE. En dessous, il existe cinq autres mécanismes de dialogue de haut niveau : stratégique, économique et commercial, numérique, environnemental et climatique, culturel et humain. De plus, il existe plus de 70 mécanismes de dialogue au niveau de vice-ministre ou de département entre les deux parties. Nous espérons relancer et poursuivre ces échanges.

Deuxièmement, promouvoir la coopération pragmatique. Une fois le dialogue achevé, on devrait passer à l’action, le plus souvent, avec la mise en œuvre de projets, notamment dans les domaines économique, scientifique et technologique. L’Accord Chine-UE sur les indications géographiques (IG) est un bon exemple. Je suis ravi de constater que de nouveaux progrès ont été enregistrés en matière de deuxième liste des produits IG. 244 produits sont désormais reconnus et protégés mutuellement par les deux parties.

Troisièmement, renforcer la coordination et la coopération pour faire face aux questions mondiales. La Chine et l’Europe prônent toutes deux le multilatéralisme et le renforcement de la gouvernance mondiale. Nous sommes prêts à approfondir la coordination avec la partie européenne sur le changement climatique et la non-prolifération.

Quatrièmement, intensifier les échanges humains. Les échanges culturels et le tourisme ont été gravement impactés par la pandémie. Nous espérons les relancer dès que possible. Cela est chaleureusement accueilli par le secteur touristique de l’Europe.

Des visiteurs dégustent des produits sous indication géographique chinoise et européenne au stand de l’Irlande, invité d’honneur du Salon international du commerce des services de Chine, à Beijing, le 4 septembre 2021.

La résolution de la crise ukrainienne requiert un cœur chaud et une tête froide

Je sais que certains ont des doutes sur les relations dites « sans limites » entre la Chine et la Russie, mais je pense que ce terme est surinterprété. L’une des caractéristiques de la politique étrangère de la Chine consiste à établir le partenariat avec un maximum de pays possibles, y compris la Russie, et l’UE. Les relations de la Chine avec la Russie ou avec d’autres pays ne sont pas des relations d’alliance basées sur des traités, mais sont de réels partenariats. Nous n’avons jamais mis de limites artificielles au développement des relations extérieures ni aux relations d’amitié et de bon voisinage. Pourquoi devrions-nous en fixer ?

Sur la crise ukrainienne, la position de la Chine est cohérente. Les « quatre devoirs » et les « quatre points communs » indiqués par le président Xi Jinping constituent les lignes directrices fondamentales de la Chine. En fait, nous sommes aussi une victime collatérale de la crise ukrainienne. Par exemple, le fret ferroviaire sur certaines lignes entre la Chine et l’Europe est perturbé en raison de la crise, compromettant la coopération économique Chine-Europe.

Depuis ma prise de fonction, j’insiste pour envoyer un message à la partie européenne : la crise ukrainienne ne doit pas devenir un problème entre la Chine et l’Europe. Alors que la crise en Ukraine dure depuis près d’un an, l’importance est de mettre en place un cessez-le-feu pour arrêter les combats et sauver des vies. Pour résoudre la crise, il nous faut non seulement un cœur sincère, mais aussi un esprit calme.

L’Europe a besoin de dirigeants visionnaires et nous savons que l’UE s’est développée jusqu’à ce stade grâce à des générations d’hommes d’État visionnaires. Maintenant, nous nous trouvons de nouveau dans un moment historique. Face aux grands changements de la situation internationale, les dirigeants européens sont appelés à montrer la clairvoyance pour distinguer ce qui est bon et ce qui est mauvais pour l’Europe.

Travailler ensemble pour activer l’Accord d’investissement Chine-UE

Dans son approche vis-à-vis de la Chine, l’Europe la considère à la fois comme « partenaire, concurrent et rival systémique », et la dimension de concurrence et de rivalité pèse plus lourd depuis ces deux dernières années. La Chine ne partage pas du tout cette approche. Elle adopte une vision beaucoup plus positive et considère l’Europe comme partenaire. En ce qui concerne la concurrence, un certain niveau de concurrence est bénéfique dans le domaine économique. La concurrence ne nous dérange pas, à condition qu’elle soit équitable. Nous ne considérons pas l’Europe comme rival, et il est erroné et nuisible d’insister sur ce faux aspect, car cela entraverait nos collaborations actuelles et potentielles dans divers domaines. Ma plus profonde impression depuis ma prise de fonction est que la coopération sino-européenne est excessivement politisée. Il y a tellement de choses sur lesquelles nous pouvons travailler ensemble, mais à cause de la politique et de l’idéologie, la coopération a beaucoup souffert.

Parlant de question idéologique, je voudrais dire que l’Europe et la Chine sont différentes en matière d’histoire, de culture et de stade de développement, il est normal qu’elles ont certaines différences. Notre monde est devenu si varié grâce à différentes idéologies, religions et cultures. Les différences ne doivent pas constituer un obstacle à la réalisation d’intérêts mutuels, d’une prospérité partagée et d’efforts communs.

J’ai rendu visite à beaucoup de services gouvernementaux avant d’occuper mon nouveau poste, et l’un des sujets récurrents dans les échanges avec mes collègues chinois est l’Accord d’investissement Chine-UE. Fruit de 35 cycles de négociations durant sept ans, avec une grande flexibilité faite par les deux parties, cet accord permet de porter les relations économiques sino-européennes à un niveau plus élevé et de répondre aux préoccupations des hommes d’affaires européens. Je tiens à indiquer que c’est un accord mutuellement bénéfique. Ce n’est pas comme si c’était une faveur de l’UE à la Chine. Je suis prêt à travailler avec mes collègues européens pour trouver une solution et activer cet accord afin de faire progresser davantage les relations Chine-Europe.

*Cet article est principalement basé sur la transcription de l’interview de l’ambassadeur Fu Cong, chef de la Mission chinoise auprès de l’Union européenne, avec le South China Morning Post et il est revu et approuvé par lui.

 

 
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