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Quand la ville et l'homme s'épanouissent

2022-12-05 00:14:00 Source:La Chine au présent Auteur:LI XIAOYU, membre de la rédaction
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Les membres du groupe de musique Mitabe, dont Placide Habineza (1er à gauche) a fait partie en tant que claviériste entre 2010 et 2020. (COURTOISIE) 

  

Quand Placide Habineza, professeur de sciences dans une école internationale à Beijing, se rappelle sa première fois en Chine il y a 15 ans à peine, chaque détail ressort distinctement de l’œil. C’était en plein hiver et tout était gris. Le Rwandais, âgé alors de 21 ans, était frappé tant par les vents froids et arides que par l’étendue de la capitale chinoise et ses infrastructures. Il trouvait particulièrement curieux que la ville soit plate, sinon qu’il y a des montagnes lointaines à l’ouest et au nord. « Pour quelqu’un venant du pays des mille collines, c’était très fascinant à voir », se remémore le jeune homme. Il ignorait qu’il y resterait si longtemps et assisterait à ses transformations « hallucinantes ».

« Je dirais que je n’ai pas choisi la Chine, c’est plutôt elle qui m’a choisi ! », s’amuse le jeune Rwandais. En effet, une offre de bourse d’études de science et de technologie à l’Institut de technologie de Beijing lui est apparue par pur hasard au terme de son année préparatoire à l’Université nationale du Rwanda. Comme les études de médecine auxquelles il était destiné ne l’intéressaient pas réellement, il a décidé de saisir cette opportunité offerte par le ministère rwandais de l’Éducation pour tenter sa chance en Chine, en compagnie de 22 compatriotes.

Dans les semaines qui ont précédé leur départ du Rwanda, ils ont rencontré le directeur de l’agence qui était en charge des bourses d’études. Il leur avait affirmé que la Chine était l’avenir, la prochaine puissance économique mondiale. « J’aimerais le revoir et lui confirmer à quel point il avait raison ! », partage-t-il.

Placide Habineza et sa famille dans l’arrondissement de Shunyi à Beijing, en 2022


Témoin du changement

Pendant une quinzaine d’années, il a été témoin du prolongement du réseau de métro à Beijing, qui est passé de trois à plus de 20 lignes depuis son arrivée. Il s’émerveille également de la modernisation des terminaux de l’aéroport international de la Capitale et de la mise en service du nouvel aéroport international de Daxing dont les installations sont encore plus modernes.

Outre les transformations infrastructurelles, il ne tarde pas non plus à faire état des facilités apportées par les nouvelles technologies tant pour les Chinois que pour les étrangers. « Dans les quartiers, on trouve très peu de kiosques de réparateurs de vélos qu’on trouvait partout dans le passé », indique-t-il. « Les vélos en libre-service constituent une solution plus efficace. » De même, il s’habitue progressivement à une société où presque tout se fait par smartphone ou sur Internet, comme le commerce électronique, l’achat de billets d’avion ou de train, ou l’enregistrement des données de tests de dépistage du COVID-19.

Côté environnement, il remarque une sensibilisation accrue de la population à l’importance de la qualité de l’air. « J’ai connu Beijing quand personne ne s’inquiétait de la pollution. Pendant les fêtes traditionnelles, on pouvait acheter, à son gré, des pétards à chaque coin de rue. À un moment Beijing était célèbre pour son “smog”. Ce n’est plus le cas aujourd’hui », témoigne-t-il, ajoutant que les voitures électriques et hybrides sont monnaie courante.

Une vie facile ? Oui et non

Si Beijing est une ville « éclectique et vibrante » aux yeux de Placide, s’adapter à la vie en Chine n’a pas été facile pour lui. « La Chine a une large population. Son ouverture est relativement récente et il y a encore beaucoup de Chinois qui n’ont encore jamais côtoyé une personne d’origine africaine. Pour eux, il y a comme un mélange de curiosité et d’appréhension à la fois à notre égard », regrette-t-il. Mais il constate en réalité de nombreuses similitudes entre la Chine et les pays africains du point de vue culturel, telles que la modestie, la pudeur, et la notion que l’individu fait partie d’un groupe, et que l’identité du groupe prime sur celle de l’individu.

Il reste cependant confiant quant aux perspectives des relations sino-africaines portées notamment par les échanges humains et culturels. « Aujourd’hui, ce n’est pas très difficile de rencontrer des Rwandais qui parlent correctement le mandarin, mais qui n’ont jamais mis pied dans le pays », souligne-t-il. Dans l’autre sens, il se réjouit de noter un nombre croissant d’étudiants chinois qui s’initient aux langues africaines, telles que le kinyarwanda, le zoulou, le swahili ou le hausa.

Il se sent privilégié d’avoir assisté à une période unique dans l’histoire de la Chine. La possibilité de rencontrer à Beijing des personnes venues des quatre coins du monde et d’en faire des amis lui paraît fascinante et humainement enrichissante.

 

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