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Comprendre le concept de prospérité commune

2022-02-28 10:58:00 Source:La Chine au présent Auteur:AUGUSTO SOTO*
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Une fille joue avec son enseignante, très appréciée de ses élèves, dans le bourg de Dudong (Guangxi), le 10 septembre 2020.

À l’entrée principale de Zhongnanhai (au centre-ville de Beijing), où le Comité central du Parti communiste chinois (PCC) et le Conseil des affaires d’État ont leurs quartiers, se dresse un mur-écran traditionnel sur lequel est inscrite une devise en chinois qui signifie « servir le peuple ». Ce concept est la base pour comprendre comment la Chine est gouvernée à l’époque contemporaine, la période au cours de laquelle elle a atteint son dynamisme, sa résilience et sa taille les plus grands dans toute son histoire. C’est aussi le point de départ pour comprendre la prospérité commune, sujet d’actualité brûlant en Chine et à l’étranger.

L’inégalité croissante est un problème commun à la majeure partie du monde, mais la manière de s’y attaquer diffère. Le sens et la portée des efforts de la Chine sur cette question ont été mal compris par certains.

Le gouvernement chinois prépare des politiques et des mesures en vue d’améliorer le système de répartition des richesses et de réduire l’écart de revenus entre les différentes régions et groupes. Les mesures de prospérité commune sont totales et conformes aux politiques et plans quinquennaux antérieurs, ainsi qu’aux traditions et pratiques du PCC. Le gouvernement suit le dicton, attribué à Deng Xiaoping, l’architecte de la réforme et l’ouverture de la Chine, selon lequel il faut traverser la rivière « en tâtant les pierres ».

Signifiant littéralement qu’il faut traverser la rivière avec précaution en sentant les pierres sous ses pieds, ce dicton est devenu un concept lorsque Deng Xiaoping a lancé la réforme économique à la fin des années 1970. Il s’agissait alors de procéder à des expérimentations pour comprendre les effets d’une réforme, avant de la reproduire à plus large échelle en cas de succès. En 1992, le XIVe Congrès du PCC a décidé de bâtir une économie de marché socialiste. Ensuite, le pays a vu son économie prendre son essor au cours des années suivantes et s’est assuré le deuxième rang économique mondial en 2010. Alors qu’il célébrait le centenaire du PCC le 1er juillet 2021, le président Xi Jinping a déclaré que le pays avait achevé de construire une société modérément prospère à tous égards. Comme la Chine a érigé une puissance économique satisfaisante, la prospérité commune devient l’une des principales priorités des dirigeants du pays. La prospérité commune n’est pas une décision improvisée, elle fait partie d’un processus et est intégrée dans les politiques nationales et les plans de développement depuis le début de la réforme et l’ouverture. Ceci est clairement indiqué dans le troisième volume de Xi Jinping : La gouvernance de la Chine, qui regroupe les discours les plus récents du président chinois entre 2017 et 2020.

Le village de Maopo et son magnifique paysage, à Tongren (Guizhou), le 19 décembre 2021

Dans la section « Une vie meilleure pour tout notre peuple », un discours figurant dans le livre, Xi Jinping souligne qu’un aspect essentiel de la modernisation est « d’améliorer la qualité et l’efficacité du développement pour mieux répondre aux attentes croissantes de notre peuple dans tous les domaines, et promouvoir davantage un développement personnel équilibré et une prospérité commune pour tous ». En d’autres mots, la communauté et l’individu font partie de l’équilibre.

Il existe un consensus universel sur le fait que la réforme économique a apporté à la Chine des avantages indéniables, améliorant le niveau de vie au cours des quatre dernières décennies d’une manière sans précédent. C’est en fait une étape importante dans l’histoire du développement humain. De 2012 à 2020, la Chine a sorti 98,99 millions de ruraux de la pauvreté. Pourtant, malgré sa prospérité croissante, le pays a connu des périodes de creusement des inégalités des revenus.

Selon Cai Fang, ancien vice-président et professeur de l’Académie chinoise des sciences sociales, l’indice de Gini, qui évalue l’inégalité des revenus, était de 0,398 en 1997 et a atteint un sommet de 0,491 en 2008, sachant qu’un indice de zéro exprime une égalité parfaite. En 2019, avant la pandémie de COVID-19, il n’avait diminué que légèrement, à 0,465. Il est donc temps de rééquilibrer la balance sociale.

Des acheteurs potentiels étudient la maquette des nouveaux bâtiments construits sur des terrains ruraux inutilisés de Jiaxing, dans le Zhejiang, le 12 juillet 2021.

Depuis la fin des années 1970, la Chine a adopté un système de répartition des richesses basé sur le travail, tout en autorisant divers canaux de répartition. La fiscalité et la sécurité sociale font partie du système de « deuxième répartition » visant à répartir plus équitablement la richesse nationale. Mais ce n’est pas suffisant et il est maintenant temps pour un système de « troisième répartition », qui consiste à créer des opportunités pour les groupes et les entreprises à revenus élevés de redonner à la société, notamment sous forme de dons volontaires et de dons de bienfaisance. Les politiques de suivi, en particulier celles liées aux impôts, seront d’une importance cruciale.

Lorsque nous parlons d’engagement et d’action, nous devons rappeler que l’engagement personnel de Xi Jinping est basé sur sa propre vie, un aspect souvent négligé par les médias occidentaux couvrant la Chine. En 1969, alors qu’il n’avait que 15 ans, il a été envoyé à la campagne dans la province du Shaanxi, dans le nord-ouest de la Chine, pour y travailler avec les agriculteurs. Il a passé plusieurs années à vivre dans le petit village de Liangjiahe, sur le plateau de Lœss, où il a dirigé d’innombrables initiatives de développement. À la fin de sa journée de travail, il retournait à la maison troglodyte primitive où il séjournait et dormait sur un kang dur, le lit de brique primitif des villageois pauvres.

Les visiteurs sont nombreux dans la zone touristique et culturelle de Nanshan, à Sanya (Hainan), le 25 mars 2021.

Xi Jinping a rejoint le PCC en 1974 et est devenu secrétaire de la cellule du Parti pour le village de Liangjiahe. Plus tard, sa carrière politique l’a conduit dans les provinces du Fujian et du Zhejiang, puis dans la municipalité de Shanghai, où il a joué un rôle clé dans la marche en avant des initiatives de développement et de haute technologie.

Cette philosophie de Xi Jinping, qui place en son centre le peuple, explique les efforts du gouvernement pour sauver à tout prix la vie des gens pendant la pandémie de COVID-19, contrairement à plusieurs autres dirigeants de grands pays du monde.

D’autre part, la politique de tolérance zéro de la Chine face au COVID-19 est bien connue, et cette politique incarne pleinement le concept de gouvernance du PCC centré sur les personnes. La pandémie a particulièrement touché les plus défavorisés dans le monde et a accentué les inégalités. Fait intéressant, l’Amérique du Nord et l’Union européenne, deux des régions les plus riches du monde, ont vu leur indice de Gini augmenter pendant la pandémie de COVID-19. L’écart est frappant aux États-Unis, où les individus les plus pauvres n’ont connu aucune croissance réelle de leur revenu depuis les années 1980.

En tant qu’observateur de premier rang du gigantesque processus de modernisation de la Chine s’étalant sur plus de quatre décennies, j’ai des amis, dans les grandes villes et les campagnes chinoises, dont le niveau de vie s’est considérablement amélioré depuis les années 1980. En mars 2017, j’ai eu la chance de visiter des villages pauvres de la province du Hebei, adjacente à Beijing, où j’ai pu discuter avec plusieurs agriculteurs ainsi qu’avec les autorités locales. Ils étaient tous compétents, confiants et travailleurs.

L’accent mis sur l’augmentation équilibrée du niveau de vie de plus de 1,4 milliard de personnes est réel. Mais certains analystes internationaux considèrent le concept de prospérité commune et la troisième répartition des richesses comme un autre moyen de concurrencer l’Occident, ce qui n’est pas vrai. C’est tout simplement un développement en cours.

*AUGUSTO SOTO est directeur du projet Dialogue avec la Chine et est représentant en Espagne de La Chine au présent.

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