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La prospérité commune avance d'un pas ferme

2022-02-28 10:10:00 Source:La Chine au présent Auteur:LU RUCAI, membre de la rédaction
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La prospérité commune figurait parmi les sujets les plus en vue dans les rapports d’activité gouvernementaux 2022 rendus par les diverses localités en Chine. Alors, de quoi s’agit-il ? Pourquoi la Chine veut-elle atteindre la prospérité commune, et comment y parvenir ? Il faut y voir, derrière ce concept, la poursuite d’un objectif de longue date, de même que la manifestation concrète de la philosophie de développement centré sur le peuple, telle que formulée par le Parti communiste chinois (PCC).

Un panda géant est projeté sur le grand écran en 3D situé au centre commercial Taikoo Li, à Chengdu, le 9 octobre 2021.

Des objectifs de développement social plus justes

De nombreux visiteurs sont attirés par la floraison des cerisiers dans le parc Gucun à Shanghai, le 29 mars 2021.

À vrai dire, ce concept de prospérité commune a vu le jour aux balbutiements de la Chine socialiste. Déjà en décembre 1953, la Résolution sur le développement des coopératives de production agricole adoptée par le Comité central du PCC avançait la notion de prospérité commune. Suite au lancement de la politique de réforme et d’ouverture en 1978, Deng Xiaoping a traité de l’importance de la prospérité commune en diverses occasions publiques. Au début de l’année 1992, lors de sa tournée d’inspection dans le Sud du pays, il a indiqué dans un discours : « L’essence du socialisme est de libérer les forces productives, de les développer, et d’éliminer l’exploitation et la polarisation pour enfin atteindre la prospérité commune. »

En octobre 2021, le président chinois et secrétaire général du Comité central du PCC, Xi Jinping, a signé un article intitulé Promouvoir solidement la prospérité commune dans la revue Qiushi. Il y souligne que depuis le XVIIIe Congrès du PCC, la Chine a gagné la bataille contre la pauvreté et s’emploie à construire une société modérément prospère à tous égards. « Nous avons atteint une étape historique dans la promotion solide de la prospérité commune. »

Le chercheur britannique Carlos Martinez a publié sur Tweeter un commentaire disant que la politique de la Chine qui vise à réduire les inégalités sociales et à promouvoir la prospérité commune correspond tout à fait à ce que certains progressistes occidentaux réclament. Toutefois, ces préconisations seront mieux mises en œuvre en Chine.

Shaun Rein, fondateur et directeur général du China Market Research Group (CMR), est un fin connaisseur de la Chine. Au cours de la dernière décennie, par plusieurs fois il a su prédire avec perspicacité certains changements et tournants majeurs intervenant sur le marché chinois. Dans une interview accordée aux médias chinois, il a déclaré : « Beaucoup d’étrangers ne comprennent pas, voire craignent, cette idée de prospérité commune. En fait, la prospérité commune a pour objet d’aider les groupes à faible revenu, et non pas de tenter de détruire le capitalisme. » Il a confié que la prospérité commune est aujourd’hui le thème auquel il prête le plus d’attention. « En 2010, j’ai interrogé des consommateurs dans de nombreuses villes de Chine et à l’époque, la corruption et la pollution étaient leurs grandes préoccupations. Alors qu’en 2021, quand j’ai mené une nouvelle série d’enquêtes, les problèmes majeurs mentionnés n’étaient plus la pollution et la corruption (car de grands progrès avaient été accomplis dans ces deux domaines). À présent, les Chinois se soucient surtout du logement, de l’éducation et de la santé. Ce sont précisément les questions que la prospérité commune essaie de résoudre. » Selon lui, « le gouvernement chinois souhaite que chacun puisse accéder à la prospérité commune. L’idée n’étant pas de rendre riche un dixième de la population, mais de garantir que 90 % des habitants puissent s’enrichir. » Cette perspective ouvrira de nouvelles opportunités aux entreprises, aussi bien en Chine qu’ailleurs dans le monde.

La prospérité commune, pas l’égalitarisme

Des touristes prennent des photos devant des champs de tournesols dans la nouvelle zone de Lanzhou, le 31 juillet 2020.

Le 17 août 2021, Xi Jinping a présidé la 10e réunion de la Commission centrale des affaires économiques et financières, qui se proposait d’étudier comment promouvoir solidement la prospérité commune. Cette réunion a expliqué en des termes clairs ce qu’est la prospérité commune et comment parvenir à cet objectif : la prospérité commune désigne la prospérité de tout le peuple, sur les plans matériel et spirituel, en veillant à ce que les richesses ne soient pas concentrées dans les mains d’une minorité, sans pour autant tomber dans l’égalitarisme au sens strict. Il convient donc de faire progresser la prospérité commune par étapes.

Le gouvernement chinois compare l’avancement de la prospérité commune à la préparation d’un gâteau : « Il faut non seulement élargir le gâteau, mais aussi le diviser adéquatement. » Pour le partage du gâteau, il y a lieu d’augmenter les revenus des catégories modestes et d’ajuster raisonnablement les revenus des catégories aisées, afin de former une structure de répartition des richesses en forme d’olive (avec au centre, un gros noyau formé par la classe moyenne et aux extrémités, peu de pauvres et de très riches). Zheng Gongcheng, professeur à l’université Renmin de Chine et président de l’Association de sécurité sociale de Chine (CAOSS), a précisé : « La prospérité commune devrait s’inscrire dans une société plane, c’est-à-dire où tout le monde peut profiter d’une vie de qualité. » Et il est d’avis que pour amorcer la transition de la société pyramidale actuelle vers une société plane, il est impératif de passer par cette société structurée en forme d’olive dont il a été question. Ainsi, la politique en trois axes (à savoir, augmenter les revenus des groupes à faible revenu, élargir la classe moyenne et ajuster raisonnablement les revenus excessifs) qui a été énoncée à l’issue de la réunion précitée est l’unique voie à suivre.

Mais il ne faut pas croire que la Chine s’appuiera uniquement sur la révision de ses politiques de protection sociale et des ajustements d’ordre fiscal ou autre pour augmenter les revenus des foyers les plus pauvres. Afin d’atteindre cet objectif, il a été proposé lors de la réunion d’encourager les valeurs « travail » et « innovation » en créant des opportunités d’enrichissement pour davantage de citoyens et en instaurant un environnement de développement auquel tout le monde participe. Il est nécessaire d’adhérer à un système économique où la propriété publique constitue le corps principal, avec des économies de propriété multiple qui se développent ensemble. Il faut laisser certains s’enrichir avant les autres, pour que les premiers ayant atteint la prospérité viennent en aide aux retardataires. Dans cet ordre d’idée, il convient d’encourager en premier lieu les dirigeants fortunés qui travaillent dur, agissent dans le respect des lois et se lancent avec courage dans la création d’entreprise.

Toutes ces initiatives ont pour but d’inciter tout le monde à contribuer activement à l’« élargissement du gâteau ». Sur cette base, il est urgent de consolider la garantie fondamentale, généralisée et solidaire des moyens d’existence du peuple. Pour ces raisons, Marina Gorbis, directrice exécutive de l’Institute for the Future (IFTF) et futuriste bien connue dans la Silicon Valley, qualifie l’objectif de prospérité commune de la Chine d’« idéologie gagnant-gagnant », estimant que le principe du « gagnant-gagnant » est une forme d’interdépendance qui englobe la réciprocité et le soutien entre les individus.

La mobilisation de toute la société

Une personne âgée fait ses adieux à l’année 2021 à Binzhou (Shandong), le 31 décembre 2021.

Mais à vrai dire, qu’il s’agisse de réduire la pauvreté, de construire une société modérément prospère ou de promouvoir la prospérité commune, ce n’est pas le gouvernement chinois, seul, qui assumera ces missions.

Selon le programme, la répartition primaire des richesses en Chine doit être principalement normalisée par le mécanisme du marché. En adhérant au principe « travailler plus pour gagner plus », il est nécessaire dans le même temps d’établir un mécanisme sain dans lequel les contributions des facteurs de production sont évaluées par le marché, et la rémunération est déterminée en fonction de ces contributions. La prospérité commune n’est pas du tout un dispositif d’assistanat. Elle vise à accroître la force endogène des démunis pour qu’ils parviennent à s’extraire eux-mêmes des griffes de la pauvreté, à l’instar de la théorie chinoise pour la lutte contre la pauvreté en Chine selon laquelle « quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson ».

Puis la répartition secondaire est assurée globalement par les mécanismes de régulation gouvernementale. Comme dans les pays européens, le système de redistribution des richesses mis en place par le gouvernement chinois passe par la protection sociale, les services publics, la retraite et les paiements de transfert régionaux. Ces dernières années, la revalorisation constante du seuil du revenu imposable pour les particuliers et la mise en place d’un système d’imposition par tranches à taux progressifs ont permis d’alléger le fardeau fiscal qui pèse sur les groupes à faible revenu ; parallèlement, les effets du réajustement des impôts pour les groupes à revenu élevé sont de plus en plus évidents. Les foyers modestes bénéficiaires de prestations sociales jouissent au fil du temps de meilleures garanties en termes de subsistance, d’accès aux soins médicaux et de possibilités d’éducation. Néanmoins, à l’avenir, la Chine continuera à mener à bien des réformes autour du système fiscal, par exemple, en augmentant les impôts fonciers (y compris les taxes sur les biens immobiliers et les droits de succession), en vue de corriger encore les écarts de revenus.

Enfin, il existe un troisième processus de redistribution des richesses, qui encourage les forces sociales à effectuer des dons privés et à financer des causes caritatives pour favoriser l’avènement de la prospérité commune. Cela incarne le principe consistant à laisser certains s’enrichir avant les autres, pour que les premiers ayant atteint la prospérité viennent en aide aux retardataires. Pour dire vrai, traditionnellement, les entreprises chinoises et les groupes à revenu élevé ont toujours versé des dons et agi en philanthropes. Dans la pratique, dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et du redressement rural en Chine, des dizaines de milliers d’entreprises prennent part aux actions « 10 000 entreprises aident 10 000 villages » et « 10 000 entreprises revitalisent 10 000 villages ».

Le 18 août 2021, le surlendemain de la 10e réunion de la Commission centrale des affaires économiques et financières pour discuter de la question de la prospérité commune, le géant chinois de l’Internet, Tencent, a annoncé qu’après avoir investi 50 milliards de yuans dans le lancement de sa stratégie « Innovation à valeur sociale durable », il allait débourser encore 50 milliards de fonds pour amorcer son « Projet spécial pour la richesse commune ». En mettant à profit ses capacités numériques et technologiques, il continuera de favoriser la prospérité commune dans les domaines suivants : le redressement rural, l’augmentation des revenus des groupes modestes, l’amélioration du système de santé de base et le développement équilibré de l’éducation. Après quoi, Alibaba n’a pas tardé à annoncer en septembre le lancement de dix grandes initiatives en soutien de la richesse commune, pour un montant total de 100 milliards de yuans d’ici à 2025. Par ailleurs, les banques, les entreprises logistiques, les plateformes de commerce électronique et les firmes technologiques chinoises, entre autres, accéléreront l’innovation et la transition dans leur domaine respectif. Ce faisant, elles soutiendront le développement des petites et moyennes entreprises, et gommeront les disparités entre zones urbaines et zones rurales, au profit de la prospérité commune.

D’après le baromètre de confiance Edelman 2022 paru le 18 janvier dernier, le niveau de confiance des citoyens chinois dans leur gouvernement a atteint 91 % ; et près des deux tiers sont optimistes quant aux perspectives économiques de leur pays. Richard Edelman a déclaré publiquement que cette hausse de l’indice de confiance du public en Chine, outre les perceptions économiques, est associée à une plus grande prévisibilité de la politique chinoise. « Il y a une concordance entre les paroles et les actes. » C’est là aussi la supériorité dont la Chine a toujours fait preuve dans le processus de réalisation de son objectif de prospérité commune. S’il est aujourd’hui trop tôt pour juger de l’efficacité des mesures mises en œuvre en faveur de la prospérité commune, il est certain que la Chine a déjà fait un grand pas sur la route menant à un développement plus équitable.

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