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Le patrimoine culturel et historique reflète l'âme de la civilisation humaine

2021-08-31 15:16:00 Source:La Chine au présent Auteur:LYAZID BENHAMI
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À midi, le 16 août 2020, des milliers de chalutiers partent en mer dans la baie de Quanzhou.   

De par sa fonction sociale, le patrimoine mondial lie le présent et le passé de l’humanité. Suivant la Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel adoptée en 1972, l’UNESCO se charge de classer et de protéger ce bien commun de l’humanité.

À l’occasion de la 44e session du Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO, qui s’est tenue à Fuzhou du 16 au 31 juillet 2021, nous sommes ravis que Quanzhou, cette ville chinoise déjà évoquée dès le XIVe siècle par l’explorateur berbère Ibn Battûta et aussi par Marco Polo, ait été inscrite le 25 juillet sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. En effet, cette cité côtière, en plus d’avoir une histoire riche, a été pionnière dans le commerce international et dans l’ouverture vers l’extérieur grâce aux échanges avec les comptoirs du Pacifique et d’Afrique. Elle possède un patrimoine historique et culturel exceptionnel. À travers l’inscription de ses 22 sites, dont la mosquée Qingjing, l’un des premiers édifices islamiques de Chine, Quanzhou mérite son label de ville de haute culture et de centre névralgique et historique du commerce maritime entre la Chine et l’extérieur pendant les dynasties des Song et des Yuan. Son port historique fut le centre des relations commerciales de la Chine vers l’Asie du Sud-Est et le reste du monde. Il est considéré comme un point de départ de la Route maritime de la Soie. Les expéditions maritimes de Zheng He vers 1420 relatent cette effervescence du dialogue des cultures qui s’est ensuivi pendant la dynastie des Ming.

Le patrimoine incroyable du Shanxi

J’ai eu la chance d’être à l’origine d’un voyage de travail sur le patrimoine bâti de Chine, dans la province du Shanxi, entre juin et juillet 2013. Les architectes et restaurateurs français du patrimoine qui m’ont accompagné furent comme moi émerveillés par l’importance et la qualité de ce patrimoine ancien chinois, dont beaucoup d’édifices sont inscrits et classés sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Nous sommes restés subjugués par la pagode en bois de Yingxian, construite en 1056 pendant la dynastie des Liao (916-1125). Nous avons aussi découvert Pingyao, la plus vieille cité antique de Chine. Sa configuration est en forme de tortue, elle est entourée par une muraille solide et épaisse, digne de celles de Carcassonne en France. Les grottes de Yungang, à Datong, avec leurs 252 grottes et leurs 51 000 statues, représentent une réussite exceptionnelle de l’art rupestre bouddhique en Chine aux Ve et VIe siècles. Les cinq grottes aménagées par Tan Yao avec une stricte unité de plan et de conception sont un chef-d’œuvre classique du premier apogée de l’art rupestre boud-dhique en Chine. Elles abritent des fresques murales, des sculptures géantes, ainsi que des figurines de déesses et de divinités. Elles ne laissent personne indifférent, avec leur beauté et leur raffinement exceptionnels. Sans oublier l’emblème national qu’est la Cité interdite à Beijing, majestueuse, une ville dans la ville, et également la Grande Muraille, comptant parmi les merveilles du monde.

Il faut mentionner la grande compétence des restaurateurs et architectes chinois. L’équipe française a été heureuse de confronter son expérience à celle de ses collègues chinois. « Nous avons tant d’acquis à partager : les techniques de conservation, de restauration et de protection », répétaient sans cesse Frédéric Martorello et Marc Philippe, nos experts français, à leurs homologues chinois.

À l’issue de ce voyage de travail, un rapport détaillé fut rédigé. Ce dernier consacre le travail d’évaluation du patrimoine chinois au Shanxi, et définit ce que pourrait être à l’avenir une coopération franco-chinoise dans les domaines du patrimoine historique. Le volet de l’enseignement fut évoqué également.

 

La mosquée Qingjing 
 
Un devoir de transmission

Les présidents Xi Jinping et Emmanuel Macron se sont accordés à renforcer la coopération sur le sujet sur la conservation du patrimoine mondial durant la visite officielle de M. Macron en novembre 2019.

La question de la protection du patrimoine est éminemment politique. À l’occasion de cette 44e session élargie du Comité du patrimoine mondial, organisée par l’UNESCO en coopération avec la Chine, le président Xi Jinping a pris cette question à bras-le-corps. Du point de vue historique, nous assistons en Chine à une forme de Renaissance et à un intérêt important pour la protection et la restauration du patrimoine.

Le patrimoine est l’âme des civilisations ; le protéger et le restaurer, c’est maintenir vivant l’héritage de nos civilisations, de ce que nous fûmes et sommes devenus. C’est également une responsabilité vis-à-vis des générations futures, un devoir de transmission. Le général de Gaulle avait compris cette mission transgénérationnelle très tôt. Il chargea André Malraux, le ministre français de la Culture, de concevoir la politique en faveur de la protection et de la restauration du patrimoine français. Il en découla la « loi Malraux ».

En souhaitant promouvoir la protection du patrimoine culturel, matériel et immatériel, le président Xi Jinping engage la Chine sur une politique patrimoniale essentielle et ambitieuse. Protéger et restaurer les temples et les monuments en Chine, c’est aussi mettre ce patrimoine mondial à la disposition de toute l’humanité, parce que ce dernier appartient également à tous et surtout à nos futures générations. Enfin, c’est la reconnaissance par l’humanité tout entière de l’ancrage historique de la Chine au travers de son patrimoine de portée mondiale.

Le patrimoine historique et culturel favorise les échanges par la découverte et facilite la compréhension de nos différentes civilisations. Favoriser une politique de protection du patrimoine, c’est assurer en contrepartie de réels développements économiques et des créations d’emplois dans divers secteurs d’activités. Le développement culturel par le patrimoine est un levier important de l’économie réelle, et un enjeu majeur du développement durable.   

*LYAZID BENHAMI est vice-président de l’Association des amitiés franco-chinoises de Paris et fondateur de l’agence de communication Mulan Road.

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