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L’inscription au patrimoine culturel mondial, résultat de 20 ans d’efforts

2021-08-31 14:48:00 Source:La Chine au présent Auteur:LI XIANGJUAN, WANG MINXIA, HUANG QIONGFEN
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Les deux pagodes du temple Kaiyuan

 

Il y a un millier d’années, la ville de Quanzhou, nommée Zayton dans les textes anciens arabes et occidentaux, était un jalon essentiel du commerce maritime mondial, reliant la Chine au reste du monde. Aujourd’hui, ce port important de la Route maritime de la Soie fait son entrée dans le patrimoine mondial, et va permettre de découvrir la Chine sous les dynasties des Song et des Yuan.

 

Le 25 juillet, lors de sa 44e session, le Comité du patrimoine mondial a finalement inscrit « Quanzhou : emporium mondial de la Chine des Song et des Yuan » sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, ce qui en fait le 56e bien de la Chine et le 5e de la province du Fujian. Cette reconnaissance est l’aboutissement de deux décennies d’efforts.

 

Les spécificités de Quanzhou

 

Quanzhou est une ville du patrimoine culturel « vivant », avec cinq biens du patrimoine culturel immatériel de classe mondiale et 44 sites de protection du patrimoine culturel de niveau national.

 

L’ancienne Quanzhou recense 22 monuments et sites historiques représentatifs. Selon Fu Jing, responsable technique pour l’inscription de Quanzhou à l’UNESCO, ces sites reflètent les caractéristiques des échanges avec l’étranger et de la structure sociale diversifiée de la ville durant les dynasties des Song et des Yuan. « Cette inscription enrichit sans aucun doute les catégories de biens du patrimoine culturel mondial et comble le vide en termes de civilisation maritime orientale. »

 

Durant ces dynasties, les ports et les routes maritimes le long de la côte sud-est de la Chine étaient centrés sur le port de Zayton, et la création de l’Office municipal de la navigation maritime durant les Song du Sud a fait de Quanzhou « le plus grand port de l’Orient ». « C’était un peu comme les douanes d’aujourd’hui. Le Service Sud du clan impérial dépendait de la Cour impériale et se chargeait des affaires des familles impériales, ce qui montre le statut de la ville de Quanzhou à cette époque », explique An Jiayao, chercheur à l’Institut d’archéologie de l’Académie chinoise des sciences sociales.

 

Le pont Luoyang, construit entre 1056 et 1059 sous la dynastie des Yuan, a été le premier pont de pierre à poutres méplates traversant un bras de mer. C’est l’un des quatre ponts célèbres de la Chine ancienne. Les porcelaines des fours de Cizao et de Dehua ont favorisé les activités commerciales maritimes, et les produits d’affinage du fer du site de production de Xiacaopu du village de Qingyang à Anxi ont participé activement aux échanges le long de la Route maritime de la Soie.

 

Les sites inclus sur la Liste du patrimoine mondial sont représentatifs de la structure sociale, du système administratif, des transports, de la production et du commerce de Quanzhou, qui a connu un fort essor du Xe au XIVe siècle et contribué au développement économique et culturel de l’Asie de l’Est et du Sud-Est. En parcourant la ville ancienne, on constate aussi la coexistence de plusieurs religions ainsi qu’une atmosphère multiculturelle.
 
Le site des fonderies de Xiacaopu du village de Qingyang à Anxi
 
Le fruit des efforts de tous

 

He Zhenliang, directeur du Bureau de gestion de la conservation du patrimoine culturel de Quanzhou, a participé à la candidature de la ville à l’UNESCO. En voici les grandes étapes. Quand il était en poste dans le Fujian en 2001, le président Xi Jinping a personnellement participé au projet « Quanzhou : point de départ oriental de la Route maritime de la Soie ». Par la suite, la candidature a connu de nombreux rebondissements.

 

« La responsabilité de représenter la candidature de la Chine est lourde. Le comité du Parti et le gouvernement municipal de Quanzhou ne s’y sont épargné aucun effort », précise Zhou Zhenping, maire adjoint de Quanzhou, notant que ce projet avait toujours été prioritaire et qu’il avait été inclus à plusieurs reprises dans le Rapport d’activité du gouvernement.

 

Cette candidature a fait l’objet d’un processus systématique. Quanzhou a établi des groupes de coordination et de gestion du patrimoine, promulgué trois règlements locaux, et intégré la protection du patrimoine dans le système d’évaluation des performances des cadres dirigeants à tous les échelons. Le projet a été inclus dans le budget de la ville et des entités de gestion au quotidien ont été établies pour ses 22 sites du patrimoine.

 

« Le succès de la candidature de Quanzhou est le résultat de la persévérance dans le domaine de la protection », précise Wu Jinpeng, directeur du Centre de protection du patrimoine culturel de Jinjiang. Les fouilles archéologiques sur les sites des fours de Cizao, sur la colline Jinjiaoyi, ont commencé en 2002, et la région a investi plus de 30 millions de yuans pour construire des escaliers touristiques suspendus et des hangars pour les fours. Le travail de protection et les recherches archéologiques n’ont jamais cessé.

 

Cette candidature au patrimoine mondial a ensuite été un projet professionnel. « À la différence des projets inscrits dans le passé, la candidature de Quanzhou est thématique grâce à la combinaison de plusieurs éléments. On peut dire que c’est sans précédent et que c’était un défi colossal », explique Ding Yuling, conservateur du Musée maritime du Fujian à Quanzhou.

 

Le changement de thématique, clé du succès

 

En 2019, en coordination avec l’Administration d’État du patrimoine culturel, une experte dans le patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO a effectué une visite sur le terrain et proposé d’adopter le thème « Quanzhou : emporium mondial de la Chine des Song et des Yuan » (un emporium désigne un comptoir maritime, NLDR).

 

L’Institut d’archéologie de l’Académie chinoise des sciences sociales, l’École d’archéologie et des sciences culturelles de l’Université de Pékin et le Musée du Fujian se sont alors immédiatement rendus à Quanzhou pour effectuer des fouilles.

 

Au cours des trois dernières années, Wang Bo, chercheur à l’Institut d’archéologie, a été en poste à Quanzhou. « La ville ancienne de Quanzhou est un modèle en termes de patrimoine culturel ordonné et de développement coordonné des croyances, non seulement en Chine, mais aussi dans le monde », note ce passionné de Quanzhou. Lors d’un séminaire universitaire d’archéologie en décembre 2020, M. Wang et ses collègues ont annoncé les résultats des fouilles archéologiques sur le site de l’Office municipal de la navigation maritime, du Service Sud du clan impérial, des sites de production de fer d’Anxi et des fours à porcelaine de Dehua, étayant le dossier d’inscription.

 

La découverte du site de production de fer d’Anxi a été comme « trouver une aiguille dans une botte de foin », indique Lin Han, conservateur adjoint du Musée d’histoire des transports extérieurs de Quanzhou. Pour trouver les preuves que la ville était un site important de l’affinage du fer, il a ratissé avec ses collègues des centaines de sites, mobilisé les experts et mené des enquêtes approfondies. 
 
 
Les inscriptions de prière du vent du mont Jiuri, sur le sommet oriental
 
Protéger soigneusement un patrimoine millénaire

 

« Ce jour-là, nous l’attendions avec impatience depuis 20 ans ! » s’exclame Hu Jiaqi, conservateur des inscriptions de prière du vent du mont Jiuri. Il n’a pas pu cacher son enthousiasme à l’annonce de la bonne nouvelle. En 1989, M. Hu a renoncé à son poste bien rémunéré à Xiamen et est retourné à Quanzhou pour préparer le site à l’inspection de l’UNESCO. Il fallait améliorer l’environnement, mettre de l’ordre dans les inscriptions et installer les structures d’accueil... Il n’a jamais relâché ses efforts, se levant tous les jours dès l’aurore. En 1991, l’équipe de l’UNESCO en visite d’inspection a été émerveillée par le site. Ce n’était que le début des travaux de M. Hu pour redonner vie aux gravures.

 

La candidature de Quanzhou a enraciné la protection du patrimoine plus profondément dans le cœur des habitants, les passionnés comme M. Hu étant nombreux. Le leadership des autorités et la participation de la société sont deux éléments fondamentaux qui ont permis à « Quanzhou : emporium mondial de la Chine des Song et des Yuan » d’être complètement préservée.

 

Depuis 1998, plus de 150 habitants de Xudong dans le mont Jiuri prient chaque année pour un vent favorable. Des milliers de bénévoles s’occupent de maintenir l’ordre, la propreté et l’hygiène dans le temple Kaiyuan. Un peu partout à Quanzhou, des milliers de volontaires promeuvent la protection du patrimoine dans les règlements des villages, et se rendent dans les quartiers résidentiels, les campus, les entreprises et les villages afin de donner des conférences, pour le plus grand plaisir des passionnés.

 

L’affection immémoriale des habitants pour la culture locale est profondément ancrée dans la vie quotidienne. La candidature de Quanzhou bénéficie aux résidents, qui se sentent de plus en plus impliqués. « Ces dernières années, le pont Luoyang a bénéficié d’une rénovation environnementale complète et présente un tout nouveau visage. Cela améliore non seulement la qualité environnementale du quartier historique, mais crée également une atmosphère de fête dans la ville », fait remarquer avec émotion M. Wang, un habitant local.

 

Le « patrimoine vivant » est une clé du succès. C’est pourquoi la ville organise et encourage notamment le Festival culturel Fujian-Taiwan et les activités liées au culte de la déesse Mazu. De plus, en utilisant les bâtiments historiques comme espaces culturels, la protection du patrimoine entre réellement dans la vie quotidienne.

 

« Une candidature réussie au patrimoine ne marque pas la fin, mais un nouveau point de départ pour la protection du patrimoine culturel à Quanzhou », affirme Wang Yongli, secrétaire du comité du Parti pour Quanzhou. Il précise que la ville continuera à renforcer la protection et la consolidation des résultats de la candidature, et conservera soigneusement le patrimoine culturel transmis par nos ancêtres afin qu’il profite à plus de personnes en Chine et dans le monde.

 

*LI XIANGJUAN, WANG MINXIA, HUANG QIONGFEN sont journalistes au Fujian Daily.

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