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Politique et relations économiques et commerciales sino-européennes : rétrospective et perspectives

2019-01-02 16:19:00 Source:La Chine au présent Auteur:YAO LING
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Stand de l’Année du tourisme Chine-Europe au Salon China
International Travel Mart 2018, le 17 novembre 2018, à Shanghai
 
YAO LING*

 

Le 25 juin 2018, Liu He, membre du Bureau politique du Comité central du PCC et vice-premier ministre chinois et Jirki Katainen, vice-président de la Comission européenne coprésident le 7e Dialogue économique et commercial de haut niveau Chine-UE.

 

Les relations économiques et commerciales entre la Chine et l’Europe sont parmi les plus importantes au monde, non seulement sur le plan bilatéral mais aussi sur le plan multilatéral. En 2018, face à la montée de l’unilatéralisme et du protectionnisme qui menacent la mondialisation économique, la Chine et l’UE ont mis en œuvre des mesures pour protéger la mondialisation et ont cherché un consensus. D’une part, les deux parties ont tenté d’approfondir la coopération dans les domaines du commerce et de l’investissement, d’autre part, elles ont défendu conjointement le système du commerce multilatéral. Pourtant, dans le même temps, l’UE a pris des précautions strictes contre les entreprises chinoises en renforçant l’examen sur l’investissement et sa défense commerciale.

 

Rétrospective de l’année 2018

 

La coopération bilatérale dans les domaines du commerce et de l’investissement a maintenu de haut niveau. Selon les statistiques des Douanes chinoises, entre janvier et octobre 2018, le volume global du commerce de marchandises entre la Chine et l’UE a atteint 563,55 milliards de dollars, enregistrant une croissance de 12,9 % par rapport à la même période de l’année précédente. L’UE est toujours le premier partenaire commercial de la Chine, alors que la Chine est le deuxième partenaire commercial de l’UE. Le commerce entre la Chine l’UE augmente plus rapidement que le commerce entre la Chine et ses autres partenaires commerciaux développés. Sur cette même période, les volumes commerciaux entre la Chine et les États-Unis et entre la Chine et le Japon se sont élevés respectivement à 526,14 milliards de dollars et 271,59 milliards de dollars, avec des croissances respectives de 12 % et de 10,6 % (Tableau 1).

 

D’après les statistiques du ministère chinois du Commerce, au cours des dix premiers mois de l’année 2018, les 28 pays de l’UE ont établi en Chine 1 951 nouvelles entreprises et leurs investissements directs en Chine ont enregistré une croissance de 27,9 % par rapport à la même période de l’année précédente. Les investissements étrangers effectivement réalisés ont totalisé 9,85 milliards de dollars avec une augmentation de 29,2 % par rapport à la même période de l’année précédente. Ce chiffre a déjà dépassé le montant global des investissements européens en Chine en 2017 (8,29 milliards de dollars). L’investissement de l’UE en Chine est en avance sur les autres principales économies développées.

 

La coopération sino-européenne dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route » a progressé à pas assurés. Depuis la proposition de l’initiative « la Ceinture et la Route » par le président Xi Jinping en 2013, l’UE a donné une réponse pragmatique et beaucoup de pays européens ont participé activement aux coopérations sur ce sujet. Les deux parties ont élaboré le Plan d’action à court terme pour construire la plate-forme de connectivité UE-Chine (EU-China Connectivity Platform Short-Term Action Plan) afin d’accélérer la construction de cette plate-forme. Elles ont aussi promu énergiquement la coopération en marchés tiers. Le Fonds de co-investissement Chine-UE (CECIF) a été officiellement lancé et mis en œuvre. En septembre 2018, l’UE a publié sa stratégie visant à relier l’Europe à l’Asie qui met l’accent sur les coopérations qui doivent permettre d’améliorer la connectivité avec les pays asiatiques en faisant valoir les expériences et les atouts de l’Europe, ce qui a donné une nouvelle opportunité d’approfondir la coopération sino-européenne de « la Ceinture et la Route ».

 

Grâce aux efforts conjoints des deux parties, le projet du train express Chine-Europe avance rapidement, ce dernier étant devenu un élément de logistique essentiel pour la coopération sino-européenne dans le cadre de « la Ceinture et la Route ». En octobre 2018, on comptait plus de 11 000 voyages (Tableau 2) effectués par des trains de fret sur le réseau de service ferroviaire Chine-Europe, dont 4 363 voyages entre janvier et octobre 2018. Selon les statistiques de la Société générale des chemins de fer de Chine, les services de fret ferroviaire Chine-Europe comptent 65 itinéraires qui relient 48 villes chinoises à 44 villes de 15 pays européens. Le réseau du train express Chine-Europe couvre les principales régions de l’Eurasie. Les statistiques de l’Eurostat montrent qu’entre janvier et septembre 2018, le volume du commerce de marchandises entre la Chine et l’UE a augmenté de 4,3 %, avec une augmentation de 11,1 % du transport ferroviaire qui a donc enregistré une croissance plus rapide que le transport maritime (3,8 %) et le transport aérien (4,8 %) sur la même période.

 

Les deux parties ont promu le libre-échange tant sur le plan bilatéral que sur le plan multilatéral. Face à la montée vigoureuse de l’unilatéralisme et du protectionnisme, les dirigeants des deux parties tentent d’établir depuis juin 2018 un environnement favorable à la coopération économique et commerciale bilatérale.

 

Au niveau bilatéral, le 7e Dialogue économique et commercial de haut niveau Chine-UE s’est tenu fin juin 2018 et le 20e Sommet Chine-UE s’est déroulé à la mi-juillet, suivi d’une déclaration conjointe des dirigeants. Sous l’impulsion des dirigeants des deux parties, dans le cadre de l’accord sur l’investissement Chine-UE, les négociations sur leur « liste négative » sont en cours ; les négociations sur la reconnaissance des indications géographiques Chine-UE se sont accélérées et aboutiront bientôt. Plus de cent indications géographiques sont déjà reconnues par les deux parties qui faciliteront l’accès des produits agricoles au marché de l’autre partie.

 

Au niveau multilatéral, la partie européenne a déclaré son soutien aux efforts fournis par la Chine en vue d’adhérer à l’Accord sur les marchés publics de l’OMC, ce qui apporte l’espoir d’une relance de cette négociation multilatérale restée en suspens depuis 2014. La Chine et l’UE ont également établi un groupe de travail de niveau vice-ministériel sur la réforme de l’OMC pour mener des discussions sur le système mondial du commerce multilatéral.

 

L’UE a renforcé sa défense commerciale contre la Chine et l’investissement chinois. Les relations économiques et commerciales entre la Chine et l’UE ne cessent de progresser, mais dans le même temps, l’UE met en place des mesures de défense qui vise le commerce avec la Chine et l’investissement chinois. Ces dernières années, l’UE a regardé avec inquiétude la montée en puissance de la Chine dans les domaines de l’économie et du commerce. Sur le plan du commerce, à l’occasion de l’expiration de l’Article 15 de l’Accord d’adhésion de la Chine à l’OMC, l’UE a adopté le Règlement sur la modernisation des instruments de défense commerciale de l’UE qui a débouché, entre autres, sur la mise en place en juin 2018 de mesures antidumping et anti-subventions dans les pays tiers, et sur une réduction de la période de l’enquête de neuf à sept mois. Sur le plan de l’investissement, la Commission européenne, le Conseil européen et le Parlement européen ont convenu à la mi-novembre d’établir un système unifié d’examen des investissements étrangers au sein de l’UE. Afin de protéger les techniques et les infrastructures clés des pays membres de l’UE, la Commission européenne aura le droit de demander aux pays membres de l’UE d’exercer un examen plus strict des investissements étrangers et les pays membres concernés devront agir en coordination.

 

Perspective 2019

 

Pour 2019, la Chine et l’UE souhaitent toutes deux un approfondissement de la coopération économique et commerciale bilatérale. La Chine œuvrera à élargir son niveau d’ouverture et l’accès à son marché, tandis que l’UE continuera de promouvoir la construction de zones de libre-échange de haut niveau. Les deux parties sont en faveur du libre-échange et du système de commerce multilatéral, ce qui est une base solide pour la coopération économique et commerciale sino-européenne. Néanmoins, si certains pays s’obstinent à pratiquer l’unilatéralisme et le protectionnisme, les principes du système mondial de commerce multilatéral tels que le principe de non-discrimination, le principe d’ouverture, le principe de développement et de traitement différentiel ainsi que le principe de consensus par voie de consultation, s’en trouveront menacés, ce qui est un facteur d’instabilité pour la coopération économique et commerciale sino-européenne. En outre, en 2019 auront lieu les élections européennes qui permettront d’élire les nouveaux députés siégeant au Parlement européen, un des trois organes de décision de l’UE. Ces élections influenceront dans une certaine mesure le système de coopération économique et commerciale sino-européenne.

 

La Chine élargira son ouverture sur le monde extérieur, alors que l’UE poursuivra l’accord bilatéral commercial avec ses principaux partenaires commerciaux. C’est donc l’occasion d’approfondir la coopération économique et commerciale sino-européenne. En 2018, à l’occasion du 40e anniversaire de la réforme et de l’ouverture, la Chine a annoncé son intention d’élargir son ouverture, notamment en élargissant davantage l’accès à son marché, en baissant les droits de douane sur des articles de consommation courante et industriels et en ouvrant davantage les industries automobile et financière. Cela offre aux entreprises étrangères, y compris les entreprises européennes, de plus grandes opportunités d’investissement en Chine. Toujours en 2018, l’UE a poursuivi la construction de zones de libre-échange avec le Japon, le Mexique, Singapour et le Vietnam. En 2019, l’UE continuera ses efforts pour rendre les échanges avec ses partenaires commerciaux plus ouverts et plus libres. De telles positions vis-à-vis du libre-échange et de la mondialisation économique contribuent à faire progresser la coopération économique et commerciale sino-européenne.

 

La stabilité des croissances économiques de la Chine et de l’UE est une force motrice pour l’approfondissement de la coopération économique et commerciale sino-européenne. L’économie chinoise est passée d’une croissance rapide à un développement axé sur la qualité. En 2017, l’économie chinoise a connu une croissance de 6,9 %. Aujourd’hui, malgré de multiples difficultés, l’économie chinoise progresse de façon stable et évolue dans des marges raisonnables. En 2018, la croissance économique chinoise devrait être autour de 6,7 %. D’ailleurs, en 2017, la zone euro et l’UE ont enregistré des croissances économiques respectives de 2,4 % et 2,6 % par rapport à la même période de l’année précédente, ce sont les plus fortes croissances enregistrées depuis la crise de la dette souveraine de la zone euro. Même si en 2018, le taux de croissance économique de l’UE pouvait difficilement être maintenu à un tel niveau, il devrait dépasser les 2 %.

 

La réforme de l’OMC est entrée dans une phase critique. La Chine et l’UE doivent défendre ensemble le système du commerce multilatéral. Depuis sa création en 1995, l’OMC, comptant sur ses trois fonctions principales qui sont le règlement des différends, les négociations commerciales ainsi que la mise en œuvre et le suivi, a fortement contribué à établir un environnement relativement équitable pour le système du commerce multilatéral. En 23 ans, le volume du commerce mondial a augmenté de façon significative. Les exportations mondiales ont été multipliées par 3,4, passant de 5 200 milliards de dollars à 17 700 milliards de dollars. Les exportations commerciales des 47 pays les moins avancés ont été multipliés par 7,1, passant de 23,87 milliards de dollars à 169,41 milliards de dollars. Le commerce est devenu un facteur important de la réduction du fossé du développement.

 

En raison de l’obstruction des États-Unis, il ne reste que trois juges dans le mécanisme de règlement des différends de l’OMC, parmi lesquels deux arriveront au terme de leur mandat en décembre 2019. Si l’on ne complète pas les effectifs des juges, la fonction la plus importante de l’OMC sera paralysée. En outre, le libre-échange et le multilatéralisme préconisés par l’OMC au cours de ces deux dernières décennies sont menacés par le protectionnisme et l’unilatéralisme. Le système du commerce multilatéral, dont l’OMC est le cœur, traverse une crise. Dans ce contexte, l’importance de la réforme de l’OMC est évidente. À ce sujet, la Chine et l’UE partagent des intérêts communs. Il est également nécessaire que les 164 pays membres de l’OMC ajustent les deux autres fonctions de l’organisation à la nouvelle conjoncture mondiale. Le groupe de travail de niveau vice-ministériel sur la réforme de l’OMC créé par la Chine et l’UE devra donc s’attacher à dégager des consensus.

 

*YAO LING est directrice adjointe du Bureau de l’Europe à l’Académie du commerce international et de la coopération économique relevant du ministère du Commerce.

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