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L’importance de l’initiative « la Ceinture et la Route » pour le monde

2018-07-31 14:25:00 Source:La Chine au présent Auteur:
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Dans l’après-midi du 8 octobre 2017, à Lahore, la deuxième plus grande ville du Pakistan, le Pendjab
a organisé une grande cérémonie pour accueillir les rames de métro en provenance de Chine. (YU JIE)
 
PIERRE PICQUART*

 

En 2018, nous sommes à l’aube de célébrer le cinquième anniversaire de la magnifique initiative « la Ceinture et la Route », initiée en 2013 par la président Xi Jinping au Kazakhstan. Cette proposition chinoise offre de riches partenariats avec de nombreux pays. Cela va offrir des opportunités pour le monde entier en portant des fruits de croissance économique, de modernisation des infrastructures et d’échanges financiers à l’échelle planétaire.

 

Cette initiative reprend l’esprit de l’ancienne Route de la Soie qui fut le premier acte majeur de la mondialisation. Ce long itinéraire a longtemps été le lien entre la Chine et la Méditerranée. L’initiative « la Ceinture et la Route », basée sur des partenariats stratégiques gagnant-gagnant, promeut la coopération en Asie, en Europe, en Afrique et sur la planète. L’initiative favorise la croissance, les échanges commerciaux, le bien-être, la paix, une meilleure répartition des ressources et une mondialisation plus ouverte.

 

Un grand projet du troisième millénaire

 

Ce plan chinois du troisième millénaire vise à l’amélioration mondiale de la connectivité et à la construction de nouvelles infrastructures. Ce sera la première fois qu’une nation construira de grandes infrastructures terrestres et maritimes au-delà de son territoire : autoroutes et voies ferrées, ponts, tunnels, nouvelles voies maritimes, aéroports, réseaux de fibre optique, oléoducs, gazoducs, zones portuaires... et d’autres projets de développement économique, en Asie, en Europe, en Afrique, et au-delà, pour le bien des peuples le long de ces routes.

 

La Chine promeut l’économie durable, des investissements sains, des infrastructures économes, écologiques, sécurisées et connectées. La connectivité sera terrestre, maritime et aérienne.

 

Ce projet international boostera les marchés financiers et économiques, pour une mondialisation plus juste, plus humaine et mieux partagée. À long terme, des milliers de milliards de dollars seront investis. Plus de 140 pays et régions soutiennent l’initiative. Dans une conjoncture internationale parfois incertaine, l’initiative offre une belle voie de développement et de prospérité pour tous les pays, avec une grande vitalité et de larges perspectives, en tenant compte des besoins concrets de chaque pays.

 

Une initiative gagnant– gagnant pour tous

 

Avec pragmatisme, transparence et inclusivité, cette superbe initiative de la Chine ne suit pas un trajet unique. C’est un réseau planétaire de connexions multiples qui favorise les économies régionales. De son lancement en 2013 à 2017, le volume des échanges commerciaux entre la Chine et les pays le long de ces routes a dépassé 5 000 milliards de dollars, et les investissements, plus de 70 milliards de dollars. Des vols directs ont été inaugurés entre la Chine et 43 pays le long de ces routes. La Chine a établi 75 zones de coopération économique et commerciale à l’étranger, en créant 220 000 emplois dans ces pays.

 

Ce projet est instructif sur la qualité de gouvernance de la Chine sur la scène planétaire. Le forum qui s’est tenu à Beijing en 2017 pour promouvoir l’initiative « la Ceinture et la Route » a été un grand succès. Ne remettant pas en question l’ordre international, et tout en renforçant les institutions internationales, la Chine encourage d’autres réseaux et d’autres structures. D’autres projets transversaux, écologiques, agricoles et environnementaux, aux niveaux locaux et transfrontaliers, sont réalisés.

 

Aux quatre coins du monde, il y aura plus d’innovations intelligentes connectées, de la prospérité et de l’espoir le long de ces routes. Cela boostera nos économies, avec des effets positifs dans nos vies quotidiennes. Avec un consensus international et une économie mondiale plus ouverte, cette initiative est une excellente nouvelle pour l’Europe qui se trouve à une extrémité de ces routes.

 

Déjà, des pays profitent de ces partenariats. Le Laos va être désenclavé grâce au tunnel de l’Amitié. Au Pakistan, 16 projets (50 % sont déjà réalisés), permettront de résoudre le problème de pénurie d’électricité grâce à la construction d’une centrale solaire à la mise en valeur énergétique. Des partenariats ont été signés avec des pays d’Afrique, dont le Maroc. Au Kenya, la ville de Mombasa reçoit les voyageurs dans une gare de quatre étages. En Europe, des lignes de fret ferroviaire relient, en 10 à 15 jours, la Chine à Lyon, Londres, Duisbourg et Madrid. Des bouteilles de vin de Bordeaux sont acheminées par train vers des villes chinoises. La partie chinoise de la future autoroute Chine-Europe est bouclée. Un autre objectif est d’ouvrir de nouvelles lignes de TGV transcontinentales.
 
Le 31 mai 2017 se tient à Mombasa, au Kenya, la cérémonie de mise en service de la ligne ferroviaire
Mombasa-Nairobi. Un passager heureux montre son ticket.

 

L’Eurasie et le partenariat Chine-Russie

 

La coopération sino-russe est sur la bonne voie. Les Russes et les Chinois ont compris depuis longtemps l’intérêt stratégique du rapprochement entre leurs deux pays. Lors d’un entretien avec son homologue chinois Xi Jinping, le président russe Vladimir Poutine a indiqué que la Russie était très intéressée par l’initiative chinoise « la Ceinture et la Route », en promettant un soutien particulier à ce projet de grande envergure. Face aux récentes sanctions occidentales contre la Russie, la Chine est devenue le principal investisseur dans l’économie russe, tandis que la Russie est devenue le premier fournisseur de la Chine en gaz et en pétrole. Face à une pénurie de gaz, la Chine compte intensifier les livraisons en provenance de la Russie.

 

À long terme, Moscou et Beijing devraient se mettre d’accord pour créer entre leurs deux pays une zone de libre-échange. La Chine et la Russie œuvrent pour relier l’Union économique eurasiatique et l’initiative « la Ceinture et la Route ». Cette relation sino-russe n’est pas seulement une affaire de gazoducs, de pipelines, de routes, de matières premières, ou de gaz et de pétrole. C’est aujourd’hui la priorité des deux pays, pour leur propre avantage, et l’axe majeur autour duquel s’effectue le basculement de la planète. L’initiative « la Ceinture et la Route » inclut des voies terrestres et maritimes qui passent par la Russie et ses zones d’influence, dont la route du Nord, la route maritime polaire de l’Arctique. Cette initiative « la Ceinture et la Route » donnera dans la région transasiatique une ossature au projet eurasien de la Russie, créant une zone d’influence et d’attraction économique stratégique.

 

En Afrique, infrastructures et prospérité

 

En Afrique du Nord, la présence chinoise s’est développée particulièrement en Algérie et en Égypte, en raison du canal de Suez, mais le Maroc veut s’imposer aussi comme une nouvelle plate-forme du commerce trilatéral entre l’Afrique, l’Europe et la Chine. Après le Kenya, l’Afrique du Sud, l’Égypte, l’Éthiopie et Djibouti, le Maroc a rejoint l’initiative « la Ceinture et la Route ». Le port de Tanger, sur la mer Méditerranée, ouvre la voie de l’Afrique au corridor qui se dirige vers le golfe de Guinée et la Mauritanie. Le constructeur automobile chinois BYD a annoncé fin 2017 l’implantation d’une usine de voitures électriques près de Tanger. Le protocole d’accord prévoit la construction de trois autres usines dans les secteurs des batteries électriques, des trains, des bus et des camions électriques. Ainsi, avec ses ressources considérables, l’Afrique devient le prochain grand continent en développement.

 

En Afrique, les installations portuaires sont prioritaires. Mais les entreprises chinoises construisent aussi des routes, des ponts, des voies ferrées, des hôpitaux, des écoles et des infrastructures de communication, tout en améliorant le développement économique et en attirant des investissements étrangers. Le soutien financier de la Chine à l’Afrique concerne principalement les domaines des infrastructures et de la production. Le gouvernement chinois a encouragé les entreprises à augmenter leurs investissements directs en Afrique et à explorer de nouveaux modes d’investissements coopératifs, tel le partenariat public-privé. La Chine n’est pas le créancier principal des pays africains et souligne que durant l’étape initiale de l’industrialisation, tout pays a besoin d’un soutien financier. Il est difficile pour l’Afrique de mener à bien l’industrialisation et la modernisation sans garantie financière. C’est pour cette raison que la Chine accorde une grande importance au caractère durable de la dette africaine.

 

L’intérêt des nouvelles Routes de la Soie avec l’Afrique est d’augmenter les importations en matières premières africaines, et de répondre à sa demande, en fournissant des biens manufacturés.

 

La nouvelle Route de la Soie « Chine-France »

 

Située au cœur de l’Europe de l’Ouest, la France va bénéficier de l’initiative « la Ceinture et la Route ». D’ores et déjà, des trains directs arrivent de Chine, avec des frets de marchandises qui font des allers-retours entre les villes chinoises et françaises. Des conteneurs de bouteilles de vin de Bordeaux sont désormais expédiés par train vers plusieurs villes chinoises. Le textile et les chaussures, eux, fabriqués dans les usines chinoises, prennent la même ligne ferroviaire au retour.

 

Plusieurs villes françaises vont aménager, ou sont déjà en train d’aménager, de nouvelles zones commerciales ou touristiques, des plates-formes industrielles, des aires aéroportuaires, ou des zones portuaires sur les côtes de la mer Méditerranée et de l’océan Atlantique. Dans une même dynamique, de plus en plus d’entreprises françaises s’installent à Beijing, Shanghai, Chengdu, Xiamen, Xi’an… et même dans des petites villes chinoises, tandis que les groupes chinois s’implantent à Paris, à Toulouse, à Lyon, à Marseille… et dans des villages français. Dès maintenant, concrètement, il est possible de constater les premiers effets bénéfiques de l’initiative à Paris, à Lyon, à Dourges et dans le Pas-de-Calais.

 

Récemment, une nouvelle liaison ferroviaire entre la Chine et la France a été inaugurée avec succès. Le 21 avril 2016 marquait l’arrivée en gare de Vénissieux-Saint-Priest, près de Lyon, du premier train express de marchandises parti de Wuhan, dans la province du Hubei. Après un parcours de 11 300 km, le train « Hanxinou » symbolise l’arrivée des nouvelles Routes de la Soie en France. Le voyage, dédouanement inclus, dure 15 jours. Le train fait désormais des allers-retours entre les deux pays, alors qu’il prenait 50 jours par la voie maritime. Cette ligne est une aubaine pour les exportations et les importations. Plusieurs entreprises françaises sont présentes à Wuhan, à savoir Renault, PSA, EDF, Suez, Carrefour, Keolis, Air liquide ou Sanofi… Pour les groupes chinois ou tricolores, la ligne Wuhan-Lyon est une voie rapide pour envoyer ou recevoir des conteneurs de marchandises diverses, qu’il s’agisse par exemple de produits chimiques, de machines-outils, de pièces de rechange ou de bouteilles de Bordeaux.

 

D’autres trains de fret relient la Chine et la France, comme le train-bloc de Décathlon, économe en carbone, qui est arrivé de Chine dans le Pas-de-Calais. C’était la première fois qu’un convoi ferroviaire livrait directement une entreprise basée en France, avec des délais de livraison divisés par deux.

 

Innovations, technologies et environnement

 

L’environnement n’est pas oublié. Les investissements augmentent dans des secteurs comme l’agriculture, l’économie rurale et les infrastructures. De grands progrès ont été réalisés dans de vastes projets. Des infrastructures telles que des chemins de fer, des autoroutes et des ports ont été achevées, et plusieurs projets de coopération dans le domaine de l’énergie et des ressources se sont conclus très favorablement.

 

En tenant compte de leurs stades de développement différents, la Chine et des pays de l’Europe, de l’Asie et de l’Afrique s’engagent dans la construction d’axes majeurs. La Chine a conclu des accords transparents et d’autres accords régionaux, incluant des zones d’aménagement et de développement local pour des régions en développement. La Chine augmente son soutien financier avec des aménagements structurels, tout en renforçant la coopération en matière d’innovation.

 

C’est un projet innovant, évolutif et ambitieux qui va forger de nouveaux liens entre l’Asie, l’Afrique et l’Europe. Cela va unir les routes du commerce asiatique, africain et européen. Ce projet favorise les flux économiques, financiers et humains, avec des projets concrets déjà réalisés dans plusieurs pays.

 

Futures autoroutes lumineuses et écologiques

 

Le tronçon chinois de l’autoroute Chine-Europe est achevé. À quand l’autoroute Chine-France ? À l’est de la Chine, la Jinan Expressway (province du Shandong) est dallée de panneaux photovoltaïques sur deux kilomètres, pouvant produire jusqu’à un million de kilowattheures par an. Pour ce qui est des routes du futur, la Chine dépasse désormais la France, et certaines voies produisent de l’électricité. Et comme la Chine voit toujours les choses en grand, des panneaux de signalisation, des feux de circulation, ou des caméras de surveillance sont approvisionnés en énergie solaire photovoltaïque. Une autre autoroute est spécialement conçue pour les voitures électriques.

 

À l’image de ce qui est prévu en Chine comme en Europe, de grands axes routiers vont arriver en Europe et en France, avec des autoroutes sécurisées, connectées et lumineuses. L’avenir sera aux voitures électriques, car la Chine veut être le leader dans ce domaine, en axant ses efforts sur les batteries électriques.

 

Succès de la visite d’Emmanuel Macron en Chine

 

La visite d’État du président français Emmanuel Macron en Chine en janvier 2018 puis celle récente du premier ministre français Édouard Philippe, ont été un succès et l’occasion d’établir un nouveau dialogue avec le président chinois Xi Jinping sur les grands défis mondiaux, comme le changement climatique, la lutte contre le terrorisme, les échanges économiques, l’Afrique ou la coopération satellitaire… Emmanuel Macron est le premier président d’un État de l’Union européenne à souhaiter que l’Europe s’engage sur l’initiative « la Ceinture et la Route ». Le président français a déclaré qu’il se rendrait tous les ans et régulièrement en Chine.

 

L’initiative des nouvelles Routes de la Soie offrira de magnifiques opportunités. Elle apportera des avantages scientifiques, écologiques, culturels, artistiques ou humains. La Chine souhaite resplendir avec les autres nations, en réalisant son rêve et celui des autres peuples, et celui de l’universalité. Forte de ses 40 années d’expériences réussies dans la réforme et l’ouverture, la Chine offre un projet magnifique, prospère, écologique, équilibré, qui favorisera un commerce dynamique, ouvert, durable et inclusif.

 

La Chine et l’Europe, dont la France, peuvent participer à cette construction, explorer de nouveaux marchés, et trouver plus d’espaces de coopération. C’est une belle opportunité de prospérité et un espoir pour chacun. Au-delà des bénéfices attendus, nous allons vivre une nouvelle ère de l’histoire planétaire.

 

*PIERRE PICQUART est docteur en géopolitique et en géographie humaine de l’université Paris VIII, expert international, écrivain et président du Centre d’études de développement et de recherche internationale sur la Chine (CÉDRIC). Il vient de publier en 2018 le livre La Renaissance de la Route de la Soie, l’incroyable défi chinois, aux éditions Favre.

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