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Le développement de l’Asie s’inscrit dans la durée

2018-05-02 14:53:00 Source:La Chine au présent Auteur:WU LIN*
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Le 10 avril 2018, des participants au Forum de Boao 2018 sont réunis

pour une session parallèle sur le thème « La seconde mi-temps de la

mondialisation : risques et incertitudes ».

Depuis les années 1970, le centre de gravité de l’économie mondiale se déplace graduellement vers l’Asie. Plus encore que d’autres régions du monde, l’Asie joue un rôle moteur positif et important sur le plan de la production, du commerce et du développement. L’essor des « quatre petits dragons asiatiques » a servi de point de départ, suivi par la réforme et l’ouverture en Chine et son développement à grande vitesse ; tout cela nourrit d’une manière durable le décollage économique de l’Asie. Pilotée par la Chine, l’Asie est devenue la région la plus dynamique et celle qui développe le mieux son potentiel.

La reprise de l’économie asiatique

Traumatisée par les deux crises financières qui ont suivi la guerre froide, l’économie asiatique se redresse petit à petit avec la stabilisation de l’économie des pays développés, dont les États-Unis, le Japon et l’Europe, mais aussi le renforcement des économies chinoise et indienne et d’autres pays émergents.

Mais derrière l’amélioration rapide de l’économie asiatique se profilent des risques mondiaux et régionaux. Ces derniers temps, le libre-échange se voit remis en question et les affrontements commerciaux se multiplient. Les principales entités économiques de l’Asie, comme la Chine, le Japon, l’Inde ou l’ASEAN, sont confrontées à de nouvelles incertitudes. Dans ce contexte, peut-on envisager un développement de l’économie asiatique dans la durée ? Pour répondre à cette question, il faut bien en saisir les tenants et les aboutissants. C’est en analysant les moyens mis en œuvre qu’on parvient à un diagnostic de l’économie asiatique qui permettra de trouver les bons remèdes.

Il faut tout d’abord constater que l’économie asiatique subit de plein fouet l’influence de la conjoncture économique mondiale. Par conséquent, la reprise de l’économie asiatique est étroitement liée au rythme du développement économique dans le reste du monde. Mais ceci n’est pas le seul facteur. En passant en revue le développement de l’économie asiatique, on constate que sa force motrice ne provient pas seulement de l’économie mondiale mais aussi de la structure hautement diversifiée de l’Asie sur les plans politique, économique et culturel. Le mode de développement « en vol d’oies sauvages » proposé par le Japon dans les années 1970 et l’intégration régionale lancée plus récemment par la Chine en sont de bonnes illustrations. Car la diversification est une épée à double tranchant. D’un côté, des entités économiques se trouvant dans des phases de développement différentes et présentant des systèmes politiques différents peuvent valoriser leurs propres atouts et viser une coopération dans la complémentarité d’un système diversifié. De l’autre, le contexte de la globalisation produit inévitablement de fortes inégalités de distribution des revenus et un fossé de plus en plus large entre riches et pauvres, entre économies développées, moyennement développées et sous-développées. Par ailleurs, les pays développés d’Asie que sont le Japon et la République de Corée occupent pour longtemps le haut de la chaîne économique de la région et n’ont aucun intérêt à modifier de manière fondamentale cette situation de « centre contre périphérie ». Le résultat est que les pays en voie de développement ne parviennent pas à changer la donne et doivent se contenter du bas de la pyramide économique régionale. Les hiérarchies du système conduisent à une inégalité de la distribution des richesses, à la disparité des statuts économiques et finalement au déséquilibre des capacités de développement. En ce sens, un développement à long terme de l’ensemble de l’Asie devra se baser sur le réajustement de la structure interne de l’économie et la réforme de ce système. L’étape suivante, pilotée par les grands pays, sera de promouvoir la coopération d’une intégration régionale ouverte et inclusive qui accroîtra le niveau de développement de l’ensemble de l’Asie.

Le 16 décembre 2017, le premier navire roulier à passagers « Harmony Yungang »

est mis en service. C’est une nouvelle liaison pour relier les pays et

régions le long de « la Ceinture et la Route ».

La Chine modifie la conjoncture économique asiatique

La nécessité de refonte du système de développement de l’économie régionale asiatique trouve son origine dans le changement du rapport des puissances économiques entre la Chine et le Japon qui s’est accéléré encore avec le processus d’intégration régionale lancé par la Chine. Grâce à l’initiative « la Ceinture et la Route », ce système se transforme et se dirige résolument vers l’innovation. On le sait, c’est en 2010 que le PIB chinois a dépassé celui du Japon, la Chine devenant la première puissance économique de l’Asie. Ceci ne pouvait qu’annoncer un changement profond sur l’échiquier économique asiatique. Avec sa croissance économique rapide et grâce à son ouverture sur l’économie mondiale, la Chine a commencé à prendre l’initiative dans le processus d’intégration régionale. Elle a par exemple soutenu l’organisation de plates-formes d’intégration régionale telles que le 10+1, le 10+3, l’APEC ou le RCEP. C’est aussi de Chine que sont venues les idées nouvelles pour la coopération régionale comme la communauté de destin de l’Asie ou le nouveau type de rapport dans les relations internationales, toutes basées avant tout sur le principe de la coopération gagnant-gagnant. La Chine a ainsi lancé le système de développement régional dans une direction plus ouverte, plus égalitaire, plus inclusive et plus coopérative. Mais la réforme de ce système ne se fait pas sans rencontrer des obstacles. Les pays à économie développée comme le Japon et les États-Unis ont établi des arrangements alternatifs tels que le TPP pour essayer de vider de leur substance les projets chinois et perpétuer la hiérarchie régionale traditionnelle. C’est dans ce contexte que la Chine a proposé l’initiative « la Ceinture et la Route » afin de renforcer le développement de ses relations avec ses voisins en voie de développement. L’objectif est d’élever le niveau de développement des régions moins favorisées en Chine et dans d’autres pays, afin de jeter les bases d’un développement équilibré, seule façon d’atteindre la prospérité commune. C’est exactement le contraire de l’approche en « mode G20 », que pratiquent les pays occidentaux. Le « mode G20 » désigne l’approche des pays les plus avancés qui se constituent en groupe d’intérêt pour décider en petit comité des arrangements économiques régionaux et mondiaux. Cette structure de gouvernance ôte aux pays en voie de développement leur droit à la parole sur la réforme du système, et par conséquent les prive d’un droit égal au développement. Le développement à long terme n’est pas réalisable par cette voie. C’est dans ce sens que la rénovation du système à la lumière de l’initiative « la Ceinture et la Route » fournit la meilleure opportunité pour réajuster la structure économique de l’Asie et pour enfin permettre le développement à long terme de tous les pays asiatiques.

Mais il faut être réaliste : après la crise financière mondiale, le commerce mondial se redresse et l’économie asiatique reprend des couleurs. Les pays développés comme le Japon et les États-Unis retrouvent leur stabilité. En revanche, la croissance économique des pays en développement se ralentit, même si elle reste supérieure à celle de la plupart des pays du G20. Cela renforce la structure économique existante : les grandes puissances économiques deviennent plus puissantes, les faibles restent faibles. L’urgence d’une réforme structurelle pour les pays asiatiques demeure. La croissance économique dans les pays à économie développée creuse encore l’écart avec les pays en développement, dont la Chine. Le PIB de la Chine est le plus important d’Asie, mais l’indice synthétique de compétitivité de la Chine reste loin derrière celui des trois premiers. Des experts ont indiqué que le maillon faible de l’économie chinoise se trouvait dans le déséquilibre entre capital humain et capacité d’innovation, c’est-à-dire entre le niveau de développement social et celui des infrastructures. Finalement, c’est là tout le problème du développement. Ainsi que le souligne le rapport du XIXe Congrès du PCC, « ayant réalisé le passage d’une croissance rapide à un développement axé sur la qualité, notre économie se trouve actuellement à un point d’inflexion caractérisé par la transformation du mode de développement, l’optimisation de la structure économique, et la conversion des moteurs de croissance. Pour franchir ce cap, il est impératif d’édifier un système économique moderne, ce qui constitue aussi l’objectif stratégique de notre développement. » La Chine doit prendre des initiatives énergiques et jouer son rôle de leader qui relève de la responsabilité d’un pays-clé. Cela signifie non seulement développer la demande intérieure pour optimiser les équilibres économiques et remédier aux points faibles de son développement, mais aussi s’engager en faveur d’un développement durable pour l’ensemble de l’Asie et le maintien du dynamisme régional.

La Chine sera-t-elle le moteur du développement durable de l’Asie ?

Aujourd’hui, la Chine joue un rôle leader dans la structure économique de l’Asie : moteur principal de la croissance de l’économie asiatique, elle se veut aussi le promoteur de la réforme du système de gouvernance financier et économique. Par ailleurs elle apporte son soutien indéfectible à l’intégration régionale. La Chine a mis en œuvre les mesures prévues pour la lutte contre la pauvreté et celles visant à concrétiser l’Agenda 2030 de développement durable. Elle est aussi l’un des acteurs principaux dans la lutte contre le changement climatique et une force majeure dans le maintien de la sécurité régionale. Aujourd’hui, la reprise de l’économie mondiale est menacée par des mouvements d’anti-globalisation et la montée des protectionnismes. Les pays à économie développée favorisent le retour des industries manufacturières, réduisant les avantages de la globalisation pour les pays d’Asie. Les obstacles ne manquent pas non plus sur le chemin vers une croissance économique stable et vers l’intégration régionale. À ce sujet, la communauté internationale nourrit des doutes et des préoccupations sur le rôle de la Chine : l’économie chinoise est-elle suffisamment solide sur le long terme ? La Chine est-elle capable, et a-t-elle la volonté de guider le développement de l’Asie, d’en être le moteur, de promouvoir la réforme et l’intégration régionale ? Parviendra-t-elle à mettre en œuvre dans la durée son idée du développement ?

À ces doutes, la Chine a répondu officiellement : « Depuis 40 ans, le développement de la Chine est fondé sur la réforme et l’ouverture. C’est encore sur la réforme et l’ouverture que se basera le développement de haute qualité de la Chine à venir. » La Chine présente à la communauté internationale le profil d’un grand pays ouvert, fiable, inclusif et prêt à la coopération. L’ouverture est le mot-clé de la Chine concernant sa stratégie extérieure et sa vision de la gouvernance globale. Cela signifie que le gouvernement chinois s’efforcera d’être toujours plus transparent et que la Chine continuera de s’ouvrir au monde, respectant le droit international, que ce soit dans le domaine financier, industriel ou des services. Elle fera plus pour protéger la propriété intellectuelle et pour accroître ses importations. Dans le même temps, la volonté de la Chine est de se transformer d’ « usine du monde » en « marché du monde ». Plutôt qu’exporter les produits « Made in China », la Chine ouvre ses portes pour offrir au monde un marché vaste et de haute qualité. L’ouverture doit se faire dans les deux sens. Une Chine ouverte et fiable créera un marché asiatique plus ouvert et plus inclusif, ce qui favorisera en retour l’ouverture et la transparence sur le marché chinois. Cette interaction répond aux intérêts de tous les pays.

En plus de l’ouverture, la Chine entend prendre la tête du développement régional en renforçant sa coopération sur le mode de la croissance inclusive. La croissance inclusive, c’est un mode nouveau qui s’oppose à l’idée traditionnelle de la croissance économique. Si la croissance économique désigne la préoccupation uniquement centrée sur une croissance du PIB, la croissance inclusive comporte des objectifs plus larges, notamment sur le plan social : satisfaire les besoins fondamentaux du peuple, développer l’emploi, rendre la distribution plus égale, lutter contre la pauvreté, rééquilibrer le développement entre les régions, protéger les écosystèmes. À l’heure actuelle, les principaux pays asiatiques connaissent une croissance économique relativement rapide, ce qui constitue une base favorable pour l’approfondissement de la coopération, l’ouverture et le développement à long terme. Le 13 mars, dans la dernière édition de son Rapport sur les perspectives économiques mondiales, l’OCDE a relevé ses projections de croissance de l’économie asiatique par rapport à celles de fin 2017. Concernant les prévisions pour les pays en voie de développement, de 2018 à 2019, la croissance chinoise devrait se réduire légèrement pour atteindre environ 6,5 % ; la croissance indienne devrait augmenter pour dépasser 7 % ; 50 ans après son établissement, l’ASEAN est devenue la 6e puissance économique du monde en 2017 et devrait maintenir une tendance de développement positive. Mais croissance économique ne signifie pas croissance inclusive. Les tensions socio-économiques, le fossé qui se creuse entre les riches et les pauvres, sont présents dans tous les pays en développement d’Asie. Si ces problèmes ne sont pas réglés en profondeur, la croissance économique à court terme restera fragile, et on ne pourra pas espérer la voir durer.

C’est pourquoi la Chine a devant elle un long chemin à parcourir pour jouer son rôle de guide vers une croissance inclusive pour l’Asie. Comme le dit le proverbe « C’est en forgeant qu’on devient forgeron. » Il est indispensable de commencer par transformer le mode de développement de la Chine elle-même et de changer les conceptions traditionnelles sur la notion de croissance. D’un autre côté, à la lumière de l’Agenda 2030 sur le développement à long terme qui comprend « la Ceinture et la Route » et les mécanismes de coopération pour une intégration régionale, il faut rédiger un plan d’action pour le développement durable de la région visant une synergie des stratégies de développement à long terme entre les pays. L’objectif est de pousser l’économie asiatique vers une phase de développement inscrite dans la durée, ouverte et inclusive, visant le bien-être du peuple, de la société et en faveur de l’écologie.

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