L’ambassade de Chine fait don de fournitures médicales au ministère de la Santé du Burkina Faso.
Quand on parle du Burkina Faso, beaucoup d’amis en Chine n’en n’ont pas une bonne connaissance parce que pendant 24 ans, il n’y avait pas d’échanges officiels. Ce n’est qu’en mai 2018 que la République populaire de Chine a repris ses relations diplomatiques avec le Burkina Faso, un pays de l’Afrique de l’Ouest. Un peuple qui se caractérise par sa simplicité, son optimisme et son hospitalité envers les autres. Un ensemble de qualités et de valeur que ce peuple a su mettre en avant et qui vit bien dans cette terre semi-désertique, malgré son sous-développement qui classe le pays au 182e rang mondial sur l’indice du développement humain par les Nations Unies.
Enfoncement dans la difficulté
Depuis 2015, des groupes armés terroristes sévissent dans le pays, essaient de s’enraciner et d’installer leur base. Depuis lors, les attaques se sont multipliées ciblant les positions des forces de défense et de sécurité, et surtout la population civile. Le peuple burkinabè est durement éprouvé par ce phénomène. Plusieurs localités du pays dont Ouagadougou, la capitale, ont essuyé des attaques de ces hommes armés. En 2019, le gouvernement burkinabè, dans son élan de sécurisation du pays et de préservation de l’intégrité nationale, a décrété l’état d’urgence dans 14 provinces.
Le malheur ne vient jamais tout seul. Pendant que les efforts se multipliaient pour venir à bout du terrorisme, une autre épreuve vient s’ajouter à la liste des défis. Au début de 2020, le nouveau coronavirus appelé le COVID-19 a commencé à se propager dans le monde, touchant aussi le Burkina Faso. En effet, le 9 mars, les premiers cas contaminés par cette pandémie ont été enregistrés dans le pays. Les actions de communication et de sensibilisation se sont alors multipliées pour informer la population et l’appeler à adopter des mesures préventives pour barrer la route au virus. Le 20 mars 2020, Roch Marc Christian Kabore, président du Burkina Faso, dans son adresse à la nation, a déclaré l’état d’urgence sanitaire et annoncé des mesures pour contrer la pandémie parmi lesquelles la fermeture des aéroports, la suspension des missions à l’étranger, l’instauration d’un couvre-feu, la mise en quarantaine des villes ayant enregistré des cas confirmés, la fermeture des marchés et yaar, pour ne citer que cela. À la date du 17 avril, le pays comptait 557 cas confirmés, dont 294 guérisons et 35 décès. L’apparition et la propagation rapide du virus au « pays des hommes intègres » ont impacté négativement sur le fonctionnement de l’administration ainsi que sur les activités économiques et les habitudes sociales, mettant le développement du pays à de rudes épreuves.
Depuis le début de la pandémie, les autorités et le peuple burkinabè ont sollicité un appui conséquent de la Chine afin d’y faire face. J’ai également reçu un appel du conseiller chargé des affaires chinoises mandaté par le président du Burkina Faso, m’expliquant les conditions sanitaires du pays en cette période de pandémie de COVID-19. Il a confié que le président a exprimé le souhait que la Chine dépêche une équipe médicale sur place au Burkina Faso afin de les aider à traiter cette maladie dangereusement infectieuse de concert avec leurs collègues burkinabè et d’intervenir pour soulager la pression causée par le manque d’équipements, d’expertises et de personnels. Dans cette lutte commune contre le COVID-19, l’attitude du gouvernement chinois envers ses frères des pays africains est depuis toujours très claires : c’est partager notre expérience sans réserve, fournir notre soutien autant que possible.
En effet, au début du mois de février, nous avions déjà commencé nos actions d’aide et de collaboration avec le Burkina Faso dans la prévention contre la maladie. À ce moment-là, il n’y avait pas encore de cas confirmé de COVID-19 au Burkina Faso, mais avec les autorités burkinabè, nous avons pris des précautions. Primo, nous avons rendu transparent le développement épidémique du virus en Chine et coopéré avec la représentante de l’OMS au Burkina Faso pour informer, éduquer et sensibiliser la population sur ce nouveau virus. Secundo, nous avons partagé sans aucune réserve des informations avec la partie burkinabè de nature à l’aider à bien préparer son plan de riposte. Dans un premier temps, nous avons fourni des informations sur l’évolution de la pandémie et sur les mesures prises par la Chine pour endiguer la propagation du virus. Par la même occasion, nous avons rendu disponible le manuel de prévention et de contrôle contre le COVID-19 régulièrement mis à jour par les experts chinois afin d’aider le Burkina Faso à peaufiner sa stratégie. Tertio, nous avons prêté une attention particulière aux conditions de vie des 22 étudiants burkinabè qui se trouvaient dans l’épicentre de la maladie à Wuhan, en Chine. Nous avons en effet pris contact avec les responsables des universités dans lesquelles lesdits étudiants sont issus pour que leur hébergement et leur approvisionnement en nourriture soient bien garantis durant le temps du confinement. Le peuple burkinabè dans son ensemble a exprimé son soulagement et sa satisfaction à la vue des photos et des vidéos qui ont témoigné de l’effectivité de l’assistance chinoise à ces étudiants burkinabè. Quant à leurs parents, ils ont effectué le déplacement à l’ambassade de Chine au Burkina Faso pour, d’une seule voix, exprimer leurs sincères remerciements.
Avec l’évolution du COVID-19, le système de santé publique du Burkina Faso est également éprouvé. Peu de centres de santé disposent d’un espace aménagé en conséquence et bien équipé pour accueillir et traiter les personnes atteintes du nouveau coronavirus. Le besoin en équipements de protection individuelle, tels que les masques, est aussi grand. Conformément à la demande formulée par la partie burkinabè, nous redoublons d’efforts et nous sommes en train de prendre une batterie de mesures pour aider la partie burkinabè à remporter la victoire contre le COVID-19.
Premièrement, nous mobilisons toutes les forces pour collecter le matériel médical nécessaire. Nous avons déjà fait des dons de masques à l’aéroport international de Ouagadougou, à des organes de presse ainsi qu’à des institutions publiques. Le 28 mars, un vol spécial a apporté pour le Burkina Faso un important lot de matériels à usage médical contre le COVID-19. Un geste du groupe chinois Alibaba et de la Fondation Jack Ma qui se veut amical et solidaire. Présents à l’aéroport pour réceptionner le don, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et celui de la Santé ont tous les deux réitéré leur sincère gratitude à la partie chinoise pour le pragmatisme et surtout pour ce geste empreint d’humanisme. Cette aide utile va se poursuivre et se concrétiser davantage avec l’arrivée très prochaine des dons du gouvernement chinois et d’autres acteurs.
Deuxièmement, nous accordons une grande importance à l’appui technique à travers le renforcement des capacités en ressources humaines. Il y a de cela quelques jours, la Chine a organisé une visioconférence avec des spécialistes en santé de 23 pays africains ainsi qu’avec l’Union africaine pour partager avec eux son expérience dans la gestion du COVID-19 et ses connaissances sur le virus. Le Burkina Faso y a également pris part, l’ambassade de Chine ayant joué le rôle de coordonnateur. Toujours dans le souci de mieux communiquer, nous avons établi un système de visioconférence médicale au CHU Tengandogo, afin d’assurer un accès et un échange direct entre médecins burkinabè et experts chinois de la province du Shandong. Récemment, la Direction des échanges internationaux de la Commission nationale de la santé de Chine a tenu une visioconférence avec le ministère burkinabè de la Santé, et planifie de donner son concours dans les domaines de la prévention, du contrôle, du diagnostic et du traitement.
Troisièmement, à titre spécial, nous avons démarré des projets d’aide d’urgence. Compte tenu de l’insuffisance des infrastructures d’accueil pour les patients atteints du COVID-19, nous avons démarré un projet pour réhabiliter et équiper le bâtiment d’isolement du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU/YO).
Quatrièmement, nous œuvrons pour l’envoi d’une équipe d’experts dans le traitement du COVID-19 au Burkina Faso. Avec le soutien des unités chinoises, la Commission nationale de santé de Chine a instruit la municipalité de Tianjin afin qu’elle mette à la disposition du peuple ami burkinabè des experts en prévention et en contrôle pour participer à la lutte contre la pandémie. Le 16 avril, une mission médicale chinoise composée de 12 experts est déjà arrivée à Ouagadougou pour apporter leurs expériences et expertises, et tenir des échanges constructifs avec leurs collègues burkinabè pendant deux semaines.
Ces actions concrètes ont été favorablement accueillies par la partie burkinabè, hautement appréciées par le gouvernement, le peuple et les médias, qui les considèrent de façon unanime comme un appui inestimable venant d’un ami indéfectible, présent dans les bons comme dans les mauvais moments, dans la lutte contre le COVID-19.
Le virus n’a pas de frontière. Cette épidémie est une épreuve commune à laquelle toute l’humanité fait face, mais aussi une épreuve pour les mécanismes de gouvernance mondiale. Dans un tel contexte marqué par la propagation de la pandémie dans le monde, la volonté de la partie chinoise est de, ensemble avec la partie burkinabè, vaincre la pandémie, surmonter les difficultés, consolider la confiance mutuelle, renforcer la base de l’amitié entre les deux peuples et encourager la construction d’une communauté de destin Chine-Afrique à travers la promotion du niveau de coopération sanitaire sino-burkinabè.
Le peuple burkinabè ressent déjà les fruits de cette amitié, seulement deux ans après la reprise des relations diplomatiques entre la Chine et le Burkina Faso. Actuellement, nous luttons ensemble avec la partie burkinabè contre le COVID-19. C’est une vive illustration de fraternité et de solidarité entre nos deux peuples pendant nos moments difficiles. À travers cette coopération dans la lutte contre la pandémie, nous allons montrer à nos amis africains, à travers des actions d’aide éloquentes, que la Chine est une vraie amie digne de confiance dans les moments cruciaux.
LI JIAN : ambassadeur de Chine au Burkina Faso
