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Mon expérience de lutte contre la pauvreté

2019-01-03 11:08:00 Source:La Chine au présent Auteur:WANG CHANGYU
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法语词典
Les membres de l’équipe de lutte contre la pauvreté se rendent dans un village pauvre.
 
 
WANG CHANGYU*

 

L’histoire que je veux vous raconter commence en avril, lorsque j’ai quitté ma ville natale de Xi’an, transportant avec moi ma grande valise, pour me rendre dans la petite ville de Bijie, dans le Guizhou, à 1 000 km de chez moi. Là-bas, c’est la saison des rhododendrons.

 

Cela faisait alors trois ans, depuis le 1er décembre 2015, que le groupe Evergrande s’était engagé dans la lutte contre la pauvreté à Bijie et j’ai pris l’initiative de me joindre à la première équipe de ce programme.

 

Au début, j’ai souffert du changement d’environnement et de l’éloignement de ma famille et de mes amis.

 

Même en ayant anticipé les difficultés auxquelles j’allais être confronté, beaucoup de choses m’ont surpris lorsque je suis arrivé. Venant du nord, je suis habitué à une alimentation à base de farine, peu épicée. Or la cuisine traditionnelle de Bijie est plutôt pimentée ou aigre, qui n’est pas vraiment à mon goût.

 

Bien que les habitants de Bijie soient chaleureux, je ne comprenais pas leur dialecte, la communication a donc été très difficile. La ville se trouve dans une région montagneuse et pluvieuse, très sombre, et les gens ont la peau foncée en raison des rayons ultra-violets du plateau Yunnan-Guizhou. Le matin, la région est plongée dans le brouillard et je me sens envahi par la nostalgie.

 

Au début, j’ai souvent pensé à rentrer, mais finalement, après avoir visité plusieurs villages, j’ai décidé de rester.

 

La première poupée de Xiao Min

 

Le groupe Evergrande a mis en place une mesure d’aide individualisée pour les enfants pauvres et les orphelins vivant dans les villages. Dans un premier temps, nous avons collecté des dons aux quatre coins du pays pour ces enfants.

 

Dans le village de Guanghua, dans le district de Dafang, une petite fille du nom de Xiao Min m’a profondément ému. Nous l’avons rencontrée en avril 2017. Elle vivait dans une maison isolée qui n’était pas reliée au réseau téléphonique. Nous avons d’abord dû appeler le secrétaire de la Cellule du Parti communiste chinois de son village pour qu’il informe Xiao Min de notre visite dans la matinée. Quand nous sommes arrivés chez elle, nous avons vu de loin une petite fille assise dans la rue qui avait la tête tourée vers nous. C’était Xiao Min.

 

Lorsqu’elle avait appris notre visite, elle s’était installée dans la rue pour nous attendre, or nous avons mis trois heures pour atteindre sa maison, cela faisait donc trois heures qu’elle attendait dans la rue. Au début, elle s’est montrée très timide et ne parlait pas du tout.

 

Mais quand nous lui avons donné du matériel scolaire, des vêtements et une poupée, elle a été très heureuse et a serré fermement la poupée dans ses bras. Elle avait l’air de vouloir dire quelque chose et elle avait les larmes aux yeux. Pendant que nous parlions avec ses parents, Xiao Min est restée très sage, serrant toujours sa poupée dans les bras.

 

Lorsque nous étions sur le point de partir, Xiao Min a attrapé le bas de ma veste et m’a dit une phrase que les autres n’ont pas comprise. Le père a expliqué : « Xiao Min voudrait savoir quand vous allez revenir. » Selon son père, c’était la première poupée de Xiao Min. En regardant cette fille, les larmes me sont montées aux yeux.

 

Grâce à Xiao Min, j’ai compris pourquoi on dit souvent « un homme ne verse pas facilement de larmes à moins qu’il n’ait le cœur brisé. » À Bijie, les enfants comme Xiao Min étaient nombreux. À ce moment-là, le sens de la lutte contre la pauvreté m’est apparu clairement ; lorsque l’on comprend d’où vient la pauvreté, on ne peut que continuer à lutter.
 
 
Un membre de l’équipe se renseigne auprès d’un habitant en difficulté.

 

Un demi-litre de jus d’orange

 

Une équipe de jeunes bénévoles participait au programme de lutte contre la pauvreté. En coopération avec des cadres du village et des habitants, ils se rendaient auprès des familles pauvres pour collecter des informations sur leur situation, afin d’élaborer un plan ciblé de réduction de la pauvreté.

 

Dans la région montagneuse de Bijie, les bénévoles mettaient trois ou quatre heures pour rendre visite aux familles. Les incidents de parcours étaient nombreux : crevaisons, glissements de terrain, accidents de voiture, insolations, etc.

 

Nous faisions tous des efforts sans relâche. Mais personne ne regrettait d’être là parce que nous avions un objectif commun : gagner la bataille de la lutte contre la pauvreté.

 

En juillet 2016, nous avions prévu de nous rendre dans le village le plus isolé. Le temps était pluvieux, mais comme nous voulions accélérer le travail, nous avons décidé de partir malgré tout.

 

Après deux heures de conduite dans les montagnes, le chemin a fini par disparaître sous la végétation et les pierres. Nous avons donc continué à pied pendant deux heures sous une pluie battante, et nous sommes finalement arrivés devant une petite maison isolée. Un homme maigre est sorti accompagné d’un chien.

 

Il s’est enquis du but de notre visite puis a sorti un demi-litre de jus d’orange qu’il a partagé avec nous. Sa maison étant très éloignée du centre du bourg, il ne se rendait qu’une fois par an au marché. Il avait acheté cette bouteille de jus d’orange lors de la fête du Printemps, plus de six mois auparavant. Nous lui avons expliqué les mesures de lutte contre la pauvreté. Il a écouté avec attention et un sourire reconnaissant. Son visage souriant est resté gravé dans ma mémoire.

 

Nous avons ensuite visité une autre famille et ne sommes rentrés au bureau qu’après 23 h. Grâce à nos efforts, ces villageois ont tous emménagé dans le nouveau village Evergrande et ont trouvé un emploi. C’est pour nous une grande source de joie et de satisfaction.

 

Si nous n’étions pas allés à la rencontre de ces familles, cet homme aurait fini ses jours dans ce lieu pauvre et isolé.

 

Nous avons tous une responsabilité dans la lutte contre la pauvreté. Notre travail est gratifiant, car il change complètement la vie des autres.

 

Les jeunes membres de l’équipe de lutte contre la pauvreté traversent la montagne pour visiter les familles démunies.

 

La perche de bambou de Zhang Zhizhong

 

En effectuant des visites à domicile, nous avons souvent croisé des chiens sauvages et des serpents sur notre chemin. Mais il y avait aussi une espèce de plante empoisonnée qui provoque d’horribles démangeaisons et que nous ne sommes pas prêts d’oublier.

 

Une fois, nous sommes allés dans le village de Dashan dans le bourg de Duijiang, il pleuvait et le chemin était bourbeux. C’était particulièrement dangereux car le chemin longeait une falaise.

 

L’un de mes collègues s’est retrouvé coincé dans la montagne. Un cadre du village, du nom de Zhang Zhizhong a secouru ce collègue à ses risques et périls. Après avoir coupé une perche de bambou et l’a tendue à mon collègue. Nous avons ensuite écrit une chanson intitulée L’amitié à la campagne. « Pas à pas, sur le chemin boueux, une famille après l’autre, bien campés sur nos pieds et équipés d’une perche, nous avançons dans la montagne. » C’était la description de notre vie quotidienne. Malgré les difficultés rencontrées, nous n’abandonnions pas.

 

Au cœur du combat contre la pauvreté, il y a des milliers de cadres comme Zhang. Ils ont apporté une grande contribution à la réduction de la pauvreté en Chine. Désormais, tous les membres de notre équipe ont une perche en bambou, c’est devenu un outil de la lutte contre la pauvreté.

 

La ville de Bijie est devenue le second foyer des membres d’Evergrande. Tout le monde s’est adapté à la cuisine locale et au climat de la région, et nous nous sommes liés d’amitié avec la population locale.

 

*WANG CHANGYU est membre de l’équipe de lutte contre la pauvreté du groupe Evergrande.

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