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Porte de la Chine vers l’ouest

2025-10-30 16:29:00 Source: La Chine au présent Auteur: LAN XINZHEN*
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Fort de sa position géographique et de ses récentes réformes, le Xinjiang s’impose comme un carrefour clé de l’ouverture de la Chine vers l’Eurasie. 

Le poste-frontière de Khorgos, le 9 septembre 2025

Lors de la Foire du commerce de marchandises Chine-Eurasie 2025 à Urumqi en juin, le constructeur automobile américain Tesla a exposé pour sa première participation sa gamme complète, considérant cette opportunité comme une nouvelle porte d’entrée sur le marché. Guo Jiahong, président honoraire de la Chambre générale de commerce de coopération avec la Chine en Malaisie, a présenté des produits représentatifs de son pays comme le durian Musang King et les crevettes tigrées.

Ces deux exemples constituent une version en miniature de cet événement commercial annuel du Xinjiang. Avec une surface d’exposition de 100 000 m², cette édition est la plus vaste jamais organisée, attirant des entreprises provenant d’une vingtaine de pays et régions d’Asie, d’Europe, d’Amérique, d’Afrique. Son succès témoigne de l’approfondissement de l’ouverture de haut niveau du Xinjiang et de son partage des opportunités de développement avec le monde. La foire crée en effet des conditions favorables à l’internationalisation des entreprises chinoises et offre aux sociétés étrangères une précieuse occasion de pénétrer le marché chinois.

Des touristes étrangers attendent de passer la douane au poste-frontière de Khorgos, le 9 septembre 2025. 

Une tête de pont

Le Xinjiang est la plus grande région administrative provinciale par sa superficie, couvrant environ un sixième du territoire national et comptant le plus grand nombre de pays limitrophes, à savoir la Mongolie, la Russie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, l’Afghanistan, le Pakistan et l’Inde.

Grâce à sa position géographique unique, le Xinjiang a toujours joué un rôle crucial dans le commerce extérieur. Depuis l’Antiquité, il constitue un passage majeur de la Route de la Soie reliant les civilisations orientale et occidentale, par lequel transitaient des échanges économiques et culturels intenses avec l’Asie centrale, l’Asie de l’Ouest, l’Asie du Sud et l’Europe. Les caravanes y transportaient des produits chinois de luxe tels que la soie, le thé et la porcelaine, et en rapportaient des épices, des bijoux et des cultures exotiques.

Après la proposition de l’initiative « la Ceinture et la Route » en 2013, le Xinjiang est devenu une perle éclatante sur la nouvelle Route de la Soie. Bien qu’enclavée, la région est située au cœur de l’Eurasie, ce qui lui confère des avantages géographiques uniques dans le contexte de l’ouverture de la Chine sur l’extérieur. Être une tête de pont pour l’ouverture du pays vers l’ouest est au cœur de la stratégie de développement du Xinjiang. Ses 18 ports terrestres ouverts, approuvés par le Conseil des Affaires d’État, s’inscrivent dans son riche réseau commercial historique. Les autorités poursuivent l’optimisation de la répartition des ports et de la fluidité des procédures douanières grâce à une série de mesures, notamment la « voie verte 24h/24 et 7j/7 », le dédouanement sur rendez-vous et les guichets spécialisés, afin d’améliorer l’efficacité des formalités. En 2024, le premier centre de consolidation TIR de Chine, certifié par l’Union internationale des transports routiers, a été inauguré à Kachgar (dans le sud-ouest du Xinjiang). Cette innovation permet de réduire les délais de dédouanement de plus de 30 % et les coûts de transport de 15 % sur les axes entre Kachgar et les pays d’Asie centrale et d’Europe.

Cette politique d’ouverture est au service de l’initiative « la Ceinture et la Route » pour faire de la région une tête de pont de la Chine pour son ouverture vers l’ouest. Témoin, acteur et bénéficiaire de la Route de la Soie, le Xinjiang ne cesse d’élargir son ouverture à un niveau toujours plus élevé, selon Erkin Tuniyaz, secrétaire adjoint du comité du Parti communiste chinois pour la région autonome ouïgoure du Xinjiang et président du gouvernement régional.

Une fille pose avec Afanti au Grand Bazar international du Xinjiang, le 10 août 2025.

Un processus accéléré

Si la stratégie de la « tête de pont » indique la voie à suivre pour l’ouverture du Xinjiang, la création de la Zone pilote de libre-échange du Xinjiang en constitue le puissant moteur.

Le 3 novembre 2023, la Banque CenterCredit du Kazakhstan a ouvert une succursale dans le district de Khorgos, au sein de la Zone pilote de libre-échange du Xinjiang, marquant ainsi l’installation de la première banque étrangère dans cette zone. Le 21 octobre 2024, le Centre de services des affaires migratoires d’Urumqi a été inauguré, devenant le premier guichet unique de la région à offrir aux étrangers un ensemble de services intégrés comprenant les formalités d’entrée et de sortie, le conseil sur les politiques et réglementations, ainsi que l’assistance juridique et linguistique. Le 23 mai 2025, le think-tank sur l’état de droit de la Zone pilote de libre-échange de Kachgar (Xinjiang) a été inauguré afin de fournir un cadre juridique et des services de conseil dédiés au développement de la zone. Si ces initiatives sont déjà répandues dans les villes côtières de l’Est, elles revêtent une importance cruciale pour le Xinjiang. Ces progrès, accomplis depuis l’établissement de la zone de libre-échange le 1er novembre 2023, illustrent résolument les avancées du Xinjiang sur la voie de l’ouverture.

En octobre 2023, le Conseil des Affaires d’État a publié le Programme général de la Zone pilote de libre-échange de la Chine (Xinjiang). L’année suivante, le Xinjiang a saisi cette opportunité pour lancer une série d’initiatives innovantes et de mesures de réforme, en clarifiant son calendrier et sa feuille de route. Outre le fait qu’elles ont stimulé la transformation des fonctions du gouvernement local, ces efforts ont optimisé l’environnement des affaires, insufflant une nouvelle dynamique au développement économique ouvert de la région.

D’une superficie totale d’environ 180 km², la Zone pilote de libre-échange du Xinjiang s’étend sur trois sites : Urumqi, Kachgar et Khorgos, chacun ayant ses propres priorités de développement. Plus précisément, Urumqi veut devenir une plateforme majeure d’échanges et de coopération avec l’Asie centrale ; Kachgar, une base de traitement et de logistique des marchandises, connectant l’Asie centrale et l’Asie du Sud ; et Khorgos, un nouveau modèle de coopération transfrontalière en matière de commerce, d’économie et d’investissement. Parmi les 129 missions de réforme pilotes prévues par le Programme général, plus de 60 % ont été mises en œuvre ou ont obtenu des résultats tangibles.

Le 20 mars 2025, le tribunal du site d’Urumqi de la Zone pilote de libre-échange de la Chine (Xinjiang) a été officiellement inauguré. Il s’agit de la première juridiction spécialisée en affaires étrangères au Xinjiang, compétente en première instance pour les affaires civiles et commerciales internationales, les litiges de propriété intellectuelle, ainsi que les affaires civiles et commerciales nationales étroitement liées au développement d’une économie ouverte de niveau plus élevé au sein du site d’Urumqi.

Selon les statistiques douanières d’Urumqi, au cours des huit premiers mois de l’année, la valeur des échanges commerciaux du Xinjiang a atteint 356,31 milliards de yuans, affichant une croissance de 25,4 % sur un an. Dans un contexte de ralentissement du commerce mondial dû aux pratiques unilatérales de certaines puissances, cette performance remarquable de la région témoigne pleinement de l’efficacité de ses mesures d’ouverture.

Des visiteurs assistent à un spectacle de robots lors de l’ouverture de la Foire du commerce de marchandises Chine-Eurasie 2025, le 26 juin 2025.

Un avenir prometteur

En comparaison avec l’ampleur et la profondeur de l’ouverture de la Chine, le Xinjiang a encore une immense marge de progression. Par exemple, la proportion des investissements étrangers dans cette région par rapport au total national reste faible, environ 0,31 %, malgré une tendance à la hausse. Ce chiffre est bien inférieur à celui des régions côtières de l’est du pays, ce qui révèle une capacité encore insuffisante du Xinjiang à attirer les capitaux étrangers.

Cette insuffisance s’explique principalement par les divers défis auxquels la région est confrontée, notamment des menaces des forces hostiles occidentales, de l’extrémisme religieux et des séparatistes. Dans son processus d’ouverture, il est donc crucial de rester très vigilant et de prévenir toute infiltration ou ingérence de ces forces extérieures, afin de garantir la sécurité et la stabilité régionales.

Parallèlement, l’évolution de la situation géopolitique introduit des incertitudes dans l’ouverture du Xinjiang. L’instabilité politique dans certains pays voisins, la montée du protectionnisme commercial et la menace terroriste font peser des risques et des défis sur le commerce extérieur, les investissements et les échanges culturels de la région. Par ailleurs, les perturbations et le dénigrement prolongés de la part de forces extérieures ont entaché l’image internationale du Xinjiang et dégradé son environnement d’ouverture.

Puisque l’ouverture constitue une politique nationale fondamentale de la Chine, le Xinjiang ne saurait faire exception. La région met en œuvre avec détermination une stratégie d’ouverture, qui se traduit par une série de mesures : approfondir la coopération économique et commerciale avec les pays voisins, et renforcer les échanges avec l’Asie centrale et l’Europe ; promouvoir la libéralisation des échanges et faciliter les investissements, afin d’élargir la présence du Xinjiang sur les marchés internationaux ; intensifier la coopération avec les institutions financières internationales et les sociétés multinationales pour attirer davantage de capitaux étrangers ; soutenir l’internationalisation des entreprises locales en les encourageant à se développer à l’étranger via des investissements directs, des fusions-acquisitions transnationales ou des coopérations en matière de capacités de production, et ainsi renforcer leur compétitivité sur la scène mondiale.

Outre la Foire du commerce de marchandises Chine-Eurasie, le Xinjiang a également accueilli une série de foires internationales couvrant des secteurs variés, tels que l’énergie intelligente, les machines agricoles ou l’industrie du charbon. Ces plates-formes favorisent les échanges, renforcent la confiance mutuelle et concrétisent les projets de coopération. Si des défis subsistent, le Xinjiang, résolument ouvert, est prêt à les affronter.

 

*LAN XINZHEN est journaliste à Beijing Information.

 

 
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