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La Chine au cœur de la médiation internationale

2025-07-03 11:12:00 Source: La Chine au présent Auteur: ZHOU XINPING*
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La Chine promeut l’Organisation internationale de médiation pour renforcer la paix, la justice et la voix des pays en développement. 

Cérémonie de signature de la Convention sur la création de l’IOMed en présence d’environ 400 hauts représentants de 85 pays d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine et d’Europe, ainsi que d’une vingtaine d’organisations internationales, à Hong Kong, le 30 mai 2025 

Le 30 mai, à l’initiative de la Chine, a été officiellement fondée à Hong Kong l’Organisation internationale de médiation (IOMed), le tout premier organisme juridique intergouvernemental au monde dédié spécifiquement à la résolution des différends internationaux par la médiation. Près de 60 pays d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine et d’Europe, ainsi qu’une vingtaine d’organisations internationales, dont les Nations unies, ont envoyé des représentants de haut niveau à Hong Kong pour signer la Convention portant sa création.

Selon le ministère chinois des Affaires étrangères, l’IOMed vise à promouvoir la mise en œuvre, par les parties en conflit, du règlement pacifique des différends prévu par la Charte des Nations unies, en recourant spécifiquement à la médiation. Elle offre ainsi une nouvelle option pour résoudre pacifiquement les différends internationaux et favoriser la coopération gagnant-gagnant entre États.

Dans un contexte où l’unilatéralisme et le protectionnisme perturbent gravement l’ordre international, la création de cette organisation répond aux aspirations communes de la communauté internationale pour la paix, la stabilité et le développement, et devrait contribuer à orienter la gouvernance mondiale vers plus de justice et d’équité.

Un nouveau mode de résolution des différends

Depuis l’éclatement des conflits russo-ukrainien et palestino-israélien, le Conseil de sécurité des Nations unies s’est retrouvé paralysé à de nombreuses reprises en raison des rivalités entre grandes puissances. Les États-Unis ont notamment fréquemment abusé de leur droit de veto, empêchant toute initiative efficace pour contenir les opérations militaires d’Israël à Gaza. La Cour pénale internationale a quant à elle été critiquée pour son biais politique, perçue comme un instrument partial au service des puissances occidentales. Elle a ainsi émis un mandat d’arrêt contre le président russe Vladimir Poutine pour « crimes de guerre » et ouvert une enquête sur la détention de l’ex-président philippin Rodrigo Duterte, tout en fermant les yeux sur des vidéos montrant des soldats américains massacrant des civils en Afghanistan.

Par ailleurs, le mécanisme de règlement des différends de l’Organisation mondiale du commerce est paralysé depuis 2019, les États-Unis bloquant la nomination de juges à l’organe d’appel. En conséquence, une trentaine de décisions n’ont pu être définitivement tranchées faute de possibilité d’appel. Ces exemples illustrent les graves limites des mécanismes actuels de résolution des différends internationaux. Il est donc urgent de trouver une nouvelle voie.

Le monde est aujourd’hui confronté à des bouleversements d’ampleur inédite, avec le reflux de la mondialisation, la montée du protectionnisme et de l’unilatéralisme, et de profonds réajustements dans les domaines économique, technologique, culturel, sécuritaire et politique. Dans ce contexte de turbulences, les différends entre pays se multiplient, et la nécessité de mécanismes efficaces pour préserver la paix et la stabilité devient plus pressante que jamais. La médiation, en tant que méthode pacifique, souple et fondée sur le dialogue, attire un intérêt croissant dans le monde.

Parallèlement, les pays en développement renforcent leurs capacités à gérer les crises mondiales et à participer à la gouvernance internationale. Leur implication accrue met en lumière l’inadéquation croissante d’un système dominé par l’Occident. Il est donc urgent de rénover en profondeur les fondements institutionnels de la gouvernance mondiale.

La création de l’IOMed est pleinement en phase avec l’évolution du monde. Elle résulte de la convergence de nombreux facteurs, et offre aux pays en développement une nouvelle plateforme pour participer à l’élaboration des règles internationales. Cette initiative devrait ainsi contribuer à orienter la gouvernance mondiale vers plus de justice, d’équité et d’efficacité.

L’IOMed peut-elle réparer les dégâts causés par les États-Unis ?

L’adhésion de nombreux pays et organisations internationales à l’IOMed témoigne de leur reconnaissance de cette nouvelle plateforme diplomatique et coopérative, qui promet de transformer l’ordre international traditionnel centré sur les États-Unis.

Ce mécanisme émergent de résolution des différends offre une alternative aux procédures judiciaires et arbitrales classiques. En privilégiant la médiation et la négociation à l’amiable, il contraste fortement avec les approches unilatérales américaines fondées sur les sanctions et la force, contribuant ainsi à abaisser les tensions internationales et à créer les conditions propices à la restauration de l’ordre mondial.

L’IOMed agit selon le droit international et les règles établies, en adoptant une posture objective, neutre, équitable, transparente et juste, évitant ainsi les biais et le deux poids deux mesures souvent reprochés aux États-Unis. Cette impartialité renforce la confiance de la communauté internationale, attire davantage de participants, et soutient la reconstruction d’un ordre international plus équilibré.

La création même de l’IOMed reflète la volonté de coopération globale, et près de 60 pays et une vingtaine d’organisations internationales ont signé la convention fondatrice. Ce large consensus autour de la résolution pacifique des conflits et de la réforme de l’ordre mondial se traduira par une intensification des échanges et de la collaboration, mobilisant l’intelligence collective pour relever les défis globaux et bâtir un système international plus juste et raisonnable.

Dans la pratique, l’IOMed devra faire face aux défis qui émanent des États-Unis, qui n’ont ni participé à sa création ni signé la convention. En tant que puissance majeure influente dans les sphères économique, politique et militaire, les États-Unis peuvent en effet entraver son fonctionnement.

En somme, bien que l’IOMed ait un réel potentiel pour remettre sur pied l’ordre international fragilisé par les États-Unis, il devra surmonter d’importants obstacles liés à l’opposition américaine.

La Chine, défenseur résolu de l’ordre international

Depuis 2022, la Chine a activement initié et piloté la création de l’IOMed, contribuant à faire de cette idée une réalité concrète. En tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, la Chine est un ardent défenseur de l’ordre international fondé sur la Charte des Nations unies, et la création de cette organisation s’inscrit dans la mise en œuvre de ses dispositions.

La Chine soutient fermement l’ordre multilatéral du commerce international. Depuis son adhésion à l’OMC, elle respecte strictement ses règles et œuvre à la bonne santé du système commercial multilatéral. En remplissant ses obligations, en élargissant l’ouverture de son marché, la Chine a favorisé la croissance du commerce mondial et insufflé une dynamique puissante à l’économie mondiale.

Poursuivant une politique étrangère indépendante et pacifique, la Chine privilégie le dialogue et la négociation pour résoudre les différends internationaux, rejetant le recours à la force ou à la menace. Elle s’engage activement dans la promotion de la paix et du règlement politique des crises, adoptant la vision d’une gouvernance mondiale fondée sur le principe de « consultation, synergie et partage ». Ce concept gagne un soutien croissant, offrant de nouvelles perspectives pour traiter les défis globaux.

L’IOMed favorisera la diversification des mécanismes de résolution des différends, encouragera le perfectionnement et l’application du droit international, et offrira une base juridique plus solide pour la stabilité de l’ordre mondial. Il renforcera également la voix et l’influence des pays en développement dans les affaires internationales, avec une remise en question de la domination traditionnelle des pays occidentaux dans ce domaine, et contribuera ainsi à démocratiser les relations internationales.

 

*ZHOU XINPING est commentateur à Beijing Information.

 

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