He Lifeng, membre du Bureau politique du Comité central du PCC et vice-Premier ministre du Conseil des affaires d’État, entame la première réunion du mécanisme de consultation économique et commerciale sino-américain avec la partie américaine à Londres, le 9 juin 2025.
Sur invitation du gouvernement britannique, He Lifeng, membre du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois et vice-Premier ministre du Conseil des affaires d’État de Chine, a effectué une visite au Royaume-Uni du 8 au 13 juin. Il a profité de ce déplacement pour rencontrer à Londres une délégation américaine dans le cadre de la première réunion du mécanisme sino-américain de consultation économique et commerciale.
Peu de temps avant, lors d’un entretien téléphonique entre les chefs d’État chinois et américain le 5 juin, le président Xi Jinping avait évoqué une précédente réunion à Genève. « Sur proposition de la partie américaine, les officiels en charge des affaires économiques et commerciales des deux pays ont tenu récemment une réunion à Genève, ce qui a marqué un pas important vers le règlement des questions concernées par dialogue et concertation et a été salué par les différents milieux de nos deux pays et la communauté internationale. Cela démontre que le dialogue et la coopération sont le seul bon choix. Les deux parties ont à bien utiliser le mécanisme de consultations économiques et commerciales déjà établi et à rechercher des résultats gagnant-gagnant dans l’esprit d’égalité et en respectant les préoccupations de part et d’autre », avait-il déclaré.
Les faits ont depuis longtemps prouvé que la coopération entre la Chine et les États-Unis était bénéfique aux deux parties, tandis qu’un affrontement leur serait mutuellement préjudiciable. Après plusieurs décennies de coopération internationale et d’échanges économiques et commerciaux, la Chine et les États-Unis ont établi une relation de profonde interdépendance et de complémentarité élevée. Chacun fait désormais partie intégrante de l’autre.
L’océan Pacifique est suffisamment vaste pour deux grands pays comme la Chine et les États-Unis. Une guerre commerciale ou une guerre tarifaire serait bien plus nuisible qu’utile, tant pour la Chine que pour les États-Unis. En revanche, la coopération sino-américaine profite non seulement aux populations des deux pays, mais contribue aussi à la stabilité et à la prospérité de la région Asie-Pacifique, voire du monde entier.
Alors que les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis s’intensifient, l’instabilité des relations bilatérales a provoqué un choc important aux États-Unis, suscitant une opposition massive au sein de la société. Face à des perspectives pessimistes, les consommateurs et les entreprises américaines ont réduit leurs dépenses et leurs investissements, entraînant un net ralentissement de la croissance économique. Selon les données publiées par le Département du Commerce américain, au premier trimestre 2025, le PIB des États-Unis avait reculé de 0,3 % en rythme annuel, enregistrant sa première contraction depuis 2022, bien en deçà de la croissance de 2,4 % du quatrième trimestre 2024.
Par ailleurs, plusieurs dirigeants d’entreprise ont publiquement critiqué la politique tarifaire américaine. Lors d’un forum économique en Californie, Jamie Dimon, PDG de JPMorgan Chase, a déclaré que le véritable danger pour les États-Unis ne venait pas de la Chine, mais de leurs propres faiblesses internes, appelant à la vigilance face à cet « ennemi intérieur ». Il avait déjà lancé une mise en garde, disant que les droits de douane risquaient d’entraîner l’économie américaine au bord de la récession, avertissement qui avait contribué à convaincre le gouvernement américain de suspendre l’imposition de droits de douane généralisés.
Suite à la Déclaration commune sur la réunion économique et commerciale entre la Chine et les États-Unis à Genève, la réduction réciproque de 91 % des droits de douane a envoyé un signal clair. Cette mesure a non seulement atténué l’impact des tensions commerciales sur l’économie réelle, mais a également déclenché une réaction en chaîne sur les marchés financiers.
La forte augmentation des commandes des acheteurs américains a provoqué une pénurie de fret sur les lignes maritimes entre la Chine et les États-Unis, entraînant une flambée des tarifs de transport. Selon les données du cabinet chinois d’information financière Wind, au 6 juin, les indices des tarifs des conteneurs d’exportation de la Chine vers les côtes ouest et est des États-Unis s’élevaient respectivement à 1034,94 points et 1129,98 points, soit une hausse de 20,67 % et 23,40 % par rapport au 9 mai.
Parallèlement, les trois principaux indices boursiers américains avaient ouvert en forte hausse le 13 mai. Le S&P 500 a clôturé en hausse de 3,26 %, le Nasdaq de 4,35 % et le Dow Jones Industrial de 2,81 %. Ces chiffres confirment les attentes positives du marché quant à l’apaisement des relations économiques et commerciales sino-américaines, tout en reflétant un appel fort du marché à une coexistence harmonieuse entre les deux pays.
Les négociations économiques et commerciales sino-américaines s’annoncent néanmoins « longues et semées d’embûches », avec encore de nombreux problèmes à résoudre conjointement par les représentants des deux pays. Toutefois, les pourparlers de Genève sont un bon départ car cela montre que l’espace de coopération mutuellement bénéfique entre la Chine et les États-Unis est bien plus grand que celui des divergences et des conflits. Par ailleurs, le récent entretien téléphonique entre les dirigeants des deux pays a indiqué une nouvelle orientation et insufflé une nouvelle dynamique aux discussions bilatérales.
La Chine et les États-Unis demeureront de bons amis et partenaires et la coopération est loin d’avoir atteint ses limites, et les deux pays peuvent encore réaliser des bénéfices mutuels et parvenir à une prospérité commune, offrant ainsi une vie meilleure aux populations des deux nations.
*WU ZEWEI est chercheur associé à la Banque commerciale de Suzhou.