La troisième session plénière du 20e Comité central du Parti communiste chinois (PCC), qui s’est tenue en juillet, a attiré l’attention du monde en raison des réformes qu’elle a proposées pour faire progresser la modernisation chinoise. Le plénum a décidé d’améliorer les institutions et les mécanismes pour promouvoir de nouvelles forces productives de qualité adaptées aux conditions locales et a défini les domaines clés. Ces réformes donneront un élan au développement de la Chine et à la prospérité commune mondiale. La théorie des nouvelles forces productives de qualité de la Chine et les mesures prises à leur égard tracent la voie du développement du socialisme chinois et offrent une solution chinoise pour une coopération gagnant-gagnant et un développement commun.
Une voie du développement tracée
Avec la réforme et l’ouverture entamées il y a plus de quarante ans, l’industrialisation de la Chine s’est accélérée, atteignant aujourd’hui un niveau que les pays développés ont mis plus d’un siècle à atteindre. La modernisation de la Chine, basée sur les conditions nationales et nourrie par une culture plusieurs fois millénaire, a tracé la voie d’un développement économique qui lui est propre. Elle vise désormais un développement de haute qualité caractérisé par de nouvelles forces productives de qualité.
La productivité du travail, une mesure de la performance économique, compare la production à la quantité de travail nécessaire pour l’obtenir. Ce concept a été lancé par des économistes occidentaux tels qu’Adam Smith. Karl Marx a souligné le rôle fondamental des forces productives dans le progrès social, fondant sa théorie de la productivité. Alors que la Chine est entrée dans une nouvelle ère de développement, des innovations théoriques majeures ont été introduites. Les nouvelles forces productives de qualité sont caractérisées par la haute technologie, la haute efficacité et la haute qualité. Cette théorie, conforme à la nouvelle philosophie de développement, hérite de la théorie marxiste de la productivité et combine les besoins de développement de la nouvelle ère pour un développement innovant. Il s’agit d’une théorie économique tournée vers l’avenir pour guider le changement transformateur du développement économique mondial.
L’écrivain égyptien Khaled Azab, qui est également attaché de presse de la bibliothèque d’Alexandrie, a déclaré que l’expérience de la Chine ne représente pas seulement un modèle de développement, mais une nouvelle théorie du développement visant à construire un immense marché mondial interconnecté, allant bien au-delà de la pensée de l’économie hégémonique.
Fidèle au principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays, la Chine a accordé des prêts internationaux préférentiels sans conditions politiques et a créé des parcs industriels dans de nombreux pays en développement, qui ont été largement appréciés. La Chine montante, en tant que nouveau type de grande puissance, ouvrira un nouveau chapitre du développement mondial.
La théorie des nouvelles forces productives de qualité deviendra une méthodologie majeure pour le développement économique mondial, illustrée par son approche conceptuelle et son application par la Chine dans des secteurs connexes. Au premier semestre 2024, 39 des 41 principales industries chinoises ont enregistré une croissance d’une année sur l’autre. La valeur ajoutée de l’industrie manufacturière de haute technologie chinoise a augmenté de 8,7 % en glissement annuel, soit 2,7 points de pourcentage de plus que celle des grandes entreprises industrielles.
La Chine arrive à la 12e place de l’indice mondial de l’innovation 2023 publié par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, se positionnant en tête des économies à revenu intermédiaire. Selon Chandran Nair, fondateur et PDG du Global Institute for Tomorrow, un groupe de réflexion panasiatique, la demande du marché et plusieurs autres facteurs, notamment la conscience écologique, sont à l’origine de la transformation du développement de la Chine. Son système d’innovation scientifique et technologique a jeté des bases solides pour de nouvelles forces productives de qualité, permettant de mieux répondre aux attentes de la population pour une vie meilleure.
Des véhicules à énergies nouvelles 100 % chinois durant leur chargement dans une gare de fret à Hefei (Anhui), le 11 août 2024
Faire progresser l’ouverture de haut niveau
Le développement de nouvelles forces productives de qualité est vital pour la transformation et la modernisation de la Chine ainsi que pour la croissance mondiale. Le président Xi Jinping a souligné à plusieurs reprises que l’ouverture de haut niveau devait être élargie afin de créer un environnement international sain pour le développement de nouvelles forces productives de qualité. Malgré les turbulences du paysage géopolitique international, la détermination de la Chine à construire une économie ouverte de haut niveau reste inchangée.
La Chine, le plus grand marché mondial des énergies renouvelables et le plus grand fabricant d’équipements pour ces énergies, exporte ses produits éoliens et photovoltaïques vers plus de 200 pays et régions. Selon les statistiques sur la capacité renouvelable en 2024 publiées par l’Agence internationale pour les énergies renouvelables, au cours des dix dernières années, le coût moyen par kilowattheure des projets mondiaux de production d’énergie éolienne et photovoltaïque a diminué respectivement de plus de 60 % et 80 %. L’innovation, la fabrication et l’ingénierie chinoises ont joué un rôle prédominant dans cette évolution.
En 2023, les exportations chinoises de véhicules à énergie nouvelle, de batteries solaires et de batteries au lithium-ion ont dépassé 1 000 milliards de yuans pour la première fois. Le développement de nouvelles forces productives de qualité a permis à davantage de personnes dans le monde de profiter des produits énergétiques propres, fiables et abordables. La Chine a donné un nouvel élan au développement durable mondial grâce à son expérience en matière d’innovation. Erik Solheim, coprésident du Centre Europe-Asie et ancien sous-secrétaire général des Nations unies, a déclaré : « Je suis très optimiste quant au fait que ces nouvelles forces productives de qualité et de haute technologie constitueront un grand pas en avant pour l’humanité et qu’elles permettront de fabriquer des produits de meilleure qualité et à moindre coût. Et nous pouvons le faire d’une manière beaucoup plus respectueuse de l’environnement. »
Alors que la mondialisation progresse et que l’allocation des ressources dans le monde change, l’ouverture de haut niveau de la Chine promet de créer un environnement favorable au développement de nouvelles forces productives de qualité. La poursuite inlassable par la Chine de nouvelles percées dans les technologies de pointe telles que l’intelligence artificielle et les technologies quantiques, ainsi que sa coopération scientifique et technologique avec les pays et régions partenaires de l’initiative « la Ceinture et la Route », démontrent son intention de construire un environnement ouvert à l’innovation avec une compétitivité mondiale, qui nourrira de nouvelles forces productives de qualité.
Seymur Mammadov, directeur du club d’experts internationaux EurAsia-Azerbaïdjan, a souligné que l’innovation scientifique et technologique est au cœur du développement de la Chine, ce qui renforcera considérablement sa puissance nationale. La modernisation chinoise est en plein essor. Pour la Chine, la voie du développement repose sur la coopération, l’ouverture et l’inclusion, ce qui offre une vision plus large.
Promouvoir la coopération internationale
Une observation attentive de la troisième session plénière du 20e Comité central du PCC révèle que les institutions et les mécanismes visant à promouvoir les nouvelles forces productives de qualité peuvent créer un environnement favorable à la modernisation de la Chine, ouvrant ainsi de nouvelles opportunités pour la coopération gagnant-gagnant avec le reste du monde. Tout en faisant preuve d’une plus grande confiance dans un développement de haute qualité stimulé par les nouvelles forces productives de qualité, la Chine est prête à contribuer à la prospérité commune mondiale par le biais d’une coopération internationale approfondie.
Dans le contexte actuel de révolution technologique, les principales économies promeuvent des industries tournées vers l’avenir afin d’accélérer leur développement. Les nouvelles forces productives de qualité sont nées de la révolution technologique et de la transformation industrielle. La décision adoptée lors du plénum stipule que la Chine « parfera les politiques de développement et les systèmes de gouvernance des industries stratégiques telles que l’informatique de nouvelle génération, l’intelligence artificielle, l’aéronautique, l’aérospatiale, les énergies nouvelles, les nouveaux matériaux, les équipements haut de gamme, la biomédecine et la technologie quantique ».
Rafia Irfan, chercheuse à l’Institut d’études stratégiques d’Islamabad, a noté que la Chine est devenue un pionnier dans de nouvelles technologies, telles que la 5G, l’intelligence artificielle, la cybersécurité et l’exploration spatiale. Les entreprises chinoises apportent un soutien technique à la croissance de nombreux pays en développement.
Les produits « Made in China » sont depuis longtemps reconnus à l’international. L’enquête mondiale 2023 sur les pratiques démocratiques et la modernisation en Chine, publiée par l’Académie des études contemporaines sur la Chine et le monde, a révélé que les personnes interrogées dans 23 pays ont fait l’éloge des technologies et des produits innovants de la Chine. Selon elles, le super-riz hybride, les trains à grande vitesse, les télécommunications 5G et les infrastructures de la Chine se trouvent au premier rang mondial. La Chine défend l’idée que les fruits du développement doivent profiter à tous. Elle espère contribuer davantage au développement commun mondial grâce à ses prouesses manufacturières et passer du « Fabriqué en Chine » à « Inventé en Chine ».
La résolution des problèmes de développement commun est également l’un des objectifs de la Chine. Des problèmes tels que le déséquilibre écologique, la pénurie de ressources et le ralentissement économique sont communs à de nombreux pays. La tendance générale est d’utiliser les ressources naturelles de manière scientifique, de développer les industries de manière coordonnée et d’orienter les facteurs de production de qualité vers les nouveaux secteurs. Les défis communs auxquels le monde est confronté exigent que la communauté internationale travaille à l’unisson et renonce à toute mentalité de découplage. En renforçant les échanges entre les peuples et la coopération stratégique, le monde peut parvenir à la prospérité commune et ouvrir un nouveau chapitre de la modernisation, caractérisé par la paix, le développement et une coopération mutuellement bénéfique.
*YU YUNQUAN est président et chercheur à l’Académie des études contemporaines sur la Chine et le monde.